CUBANET

29 novembre 1999



Une histoire véridique

Claudia Marquez Linares, Groupe de Travail Decoro

LA HAVANE, novembre – L’une des caractéristiques proverbiales du Cubain c’est sa disposition presque constante à la raillerie. Dans des situations les plus dissemblables, dans des circonstances favorables ou défavorables, nous trouvons toujours l’occasion de nous amuser gaiement de l’événement.

Il y a aussi des endroits déterminés qui sont connus comme des endroits pour «raconter des histoires». Les salons funéraires par exemple, sont l’un des endroits où beaucoup de gens montrent la capacité créole de se moquer des situations les plus négatives, et même de la mort.

Ces derniers temps est arrivé un véhicule de transport collectif que le Cubain considère comme épouvantable, mais dans lequel il est presque traditionnel d’entendre des phrases railleuses qui provoquent l’hilarité générale. Il s’agit du chameau, un moyen de transport qui est apparu au milieu des pénuries provoquées par les plus mauvaises époques du socialisme.

Ces jours-ci j’ai entendu plusieurs de ces commentaires pendant que je voyage bien serrée dans ce monstre diabolique avec un nom d’animal du désert.

La semaine dernière il y avait presque cent jeunes étudiants qui venaient de sortir de l’institut technologique. L’un d’eux a raconté à voix haute, pendant que le chameau roulait dans les rues de La Havane, l’histoire suivante.

«Il y avait une fois une ville avec des rues très obscures dont la chaussée était pleine de trous, des tas d’ordures immenses aux coins des rues, des bâtiments en ruine, des jardins publics sans bancs ni lampadaires, des week-ends rasants, pendant lesquels les jeunes ne savaient pas où aller pour s’amuser, avec seulement six heures de télévision du lundi au vendredi à cause du manque de ressources. Alors, sans que les gens comprennent, on a annoncé un Sommet, et ce fut ainsi que les rues se sont éclairées, on a bouché les trous dans les rues, on a ramassé les ordures, où il y avait des ruines on a trouvé des jardins avec des bancs peints et des lampadaires, et il y eut un week-end avec des spectacles musicaux pour les jeunes.

«Il y eut aussi un lundi et un mardi avec presque 20 heures de télévision chaque jour… Et on a fait un Sommet. Les visiteurs sont rentrés chez eux, et presque immédiatement après le bruit de la turbine du dernier avion qui s’en allait, les jardins publics commencèrent de nouveau à perdre leurs lampadaires et à demeurer sans fleurs. Les trous ont surgi de nouveau dans la chaussée, les rues redevinrent obscures, les ruines dans les endroits où il y aura un jardin quand il y aura un autre sommet. Les week-ends rasants sont revenus et les six heures de TV de lundi à vendredi pour manque de ressources… et, enfin cette ville continua à vivre dans son abîme».

Pendant que ce jeune homme racontait son histoire comme quelqu’un qui raconte un conte pour enfants, il était accompagné par les rires de ses camarades et de toute la foule serrée à l’intérieur du monstre.

Lorsque je suis arrivée à la fin de mon parcours, après avoir poussé beaucoup pour pouvoir descendre du chameau, il y avait un jardin public. J’ai regardé un de ses bancs fraîchement peints, et j’ai souri en me souvenant de l’histoire.


Traduction: Genevieve Tejera

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