Une histoire véridique
Claudia Marquez Linares, Groupe de Travail Decoro
LA HAVANE, novembre Lune des caractéristiques proverbiales du Cubain cest sa disposition presque constante à la raillerie. Dans des situations les plus dissemblables, dans des circonstances favorables ou défavorables, nous trouvons toujours loccasion
de nous amuser gaiement de lévénement.
Il y a aussi des endroits déterminés qui sont connus comme des endroits pour «raconter des histoires». Les salons funéraires par exemple, sont lun des endroits où beaucoup de gens montrent la capacité créole de se moquer des situations
les plus négatives, et même de la mort.
Ces derniers temps est arrivé un véhicule de transport collectif que le Cubain considère comme épouvantable, mais dans lequel il est presque traditionnel dentendre des phrases railleuses qui provoquent lhilarité générale. Il sagit
du chameau, un moyen de transport qui est apparu au milieu des pénuries provoquées par les plus mauvaises époques du socialisme.
Ces jours-ci jai entendu plusieurs de ces commentaires pendant que je voyage bien serrée dans ce monstre diabolique avec un nom danimal du désert.
La semaine dernière il y avait presque cent jeunes étudiants qui venaient de sortir de linstitut technologique. Lun deux a raconté à voix haute, pendant que le chameau roulait dans les rues de La Havane, lhistoire suivante.
«Il y avait une fois une ville avec des rues très obscures dont la chaussée était pleine de trous, des tas dordures immenses aux coins des rues, des bâtiments en ruine, des jardins publics sans bancs ni lampadaires, des week-ends rasants, pendant lesquels
les jeunes ne savaient pas où aller pour samuser, avec seulement six heures de télévision du lundi au vendredi à cause du manque de ressources. Alors, sans que les gens comprennent, on a annoncé un Sommet, et ce fut ainsi que les rues se sont éclairées,
on a bouché les trous dans les rues, on a ramassé les ordures, où il y avait des ruines on a trouvé des jardins avec des bancs peints et des lampadaires, et il y eut un week-end avec des spectacles musicaux pour les jeunes.
«Il y eut aussi un lundi et un mardi avec presque 20 heures de télévision chaque jour
Et on a fait un Sommet. Les visiteurs sont rentrés chez eux, et presque immédiatement après le bruit de la turbine du dernier avion qui sen allait, les
jardins publics commencèrent de nouveau à perdre leurs lampadaires et à demeurer sans fleurs. Les trous ont surgi de nouveau dans la chaussée, les rues redevinrent obscures, les ruines dans les endroits où il y aura un jardin quand il y aura un autre sommet. Les
week-ends rasants sont revenus et les six heures de TV de lundi à vendredi pour manque de ressources
et, enfin cette ville continua à vivre dans son abîme».
Pendant que ce jeune homme racontait son histoire comme quelquun qui raconte un conte pour enfants, il était accompagné par les rires de ses camarades et de toute la foule serrée à lintérieur du monstre.
Lorsque je suis arrivée à la fin de mon parcours, après avoir poussé beaucoup pour pouvoir descendre du chameau, il y avait un jardin public. Jai regardé un de ses bancs fraîchement peints, et jai souri en me souvenant de lhistoire.
Traduction: Genevieve Tejera
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