CUBANET

29 novembre 1999



Interview avec le leader agricole Antonio Alonso

JUTINICU, Loma del Gato, Santiago de Cuba, le 29 novembre (Santiago Santana, APLO) – Samedi nous avons reçu la bonne nouvelle que le leader paysan cubain Antonio Alonso, président de l'Alliance Nationale d'Agriculteurs Indépendants de Cuba, avait été mis en liberté après 18 jours de détention.

SS : Alonso, nous voudrions savoir comment vous avez été libéré et comment a été votre séjour dans les cachots pendant ce temps-là.

AA : J'ai été libéré le vendredi 26, entre six heures et demie et sept heures du soir. Les jours où j'ai été détenu ont été très difficiles, spécialement les huit premiers jours, où j'ai été au secret dans une cellule où on ne savait pas si c'était le jour ou la nuit, avec peu à manger et nourriture mal faite, dans une cellule où il y avait une capacité de quatre personnes et où en général il y en avait cinq ou six, une partie devait dormir par terre. On devait manger là, avec la mauvaise odeur des WC. Ce furent réellement des jours très durs.

SS : Où vous ont-ils transférés après en être sorti ?

AA : Ils m'ont dit qu'ils devaient me transférer à la prison municipale de Manguito, dans le même territoire, puisque comme ils disaient, ils devaient attendre les résultats du laboratoire pour voir si sur les vêtements qu'ils avaient confisqué chez moi il y avait du sang de bovins, ce qui était l'accusation qu'ils voulaient me faire.

SS : Pendant votre séjour à la prison municipale de Manguito comment avez vous été traité ?

AA : Là le traitement donné par les gardiens de la prison je ne peux pas dire qu'il a été mauvais, mais huit ou dix jours après y être arrivé j'ai eu une visite d'officiers de la Sûreté de l'Etat. Le mardi j'ai été traité d'une manière très désordonnée par un officier qui ne s'est pas identifié, qui m'a menacé de façon réitérée que j'allais disparaître si je continuais mon œuvre auprès des paysans indépendants. Il m'a dit que je me convertissais en leader et rassemblais des gens dans ce mouvement et qu'ils n'allaient le permettre d'aucune façon.

SS : A votre avis, quelle a été la cause de votre incarcération ?

AA : La cause principale de mon incarcération a été d'empêcher que je participe à la réunion qui allait avoir lieu à Perico, province de Matanzas, et ils ont essayé d'utiliser l'accusation de vol et sacrifice de bovins comme prétexte pour me retenir tous ces jours là.

SS : Après toutes ces expériences, quel message voudriez-vous transmettre à l'opinion publique internationale ?

AA : Avant tout je voudrais remercier très sincèrement tous mes camarades, qui ont été préoccupés de ma situation et de la situation de mon épouse, qui dans ces moments aussi difficiles se trouvait à l'hôpital pour y être opérée. Je voudrais remercier Radio Marti et toutes les personnes qui se sont préoccupées et qui ont été au courant de ma situation en prison.

SS : Que demandez-vous à l'opinion publique et à ceux qui se solidarisent avec votre projet ?

AA : Je demande qu'ils appuient ce projet, qu'ils se solidarisent avec le paysan cubain. Nous avons un projet qui ira de l'avant parce que nous avons raison et la justice est de notre coté et que quoi qu'il arrive, nous sommes décidés à le mener à bien, et nous allons le faire, à n'importe quel prix.

SS : On peut alors penser que ces 18 jours de prison n'ont pas annihilé vos idées au sujet du projet d'une agriculture libre ?

AAA : Tout au contraire. Je crois que nous sommes sortis plus forts. Nous avons vu que beaucoup de gens nous appuient, même plusieurs personnes que nous ne pensions pas être solidaires de notre famille et de moi-même l'ont fait. C'est un geste qui nous démontré que nous avons raison et qu'il faut continuer.

SS : On nous a informé que vous avez quelques invitations pour participer à des rencontres internationales. Quelle est votre disposition pour y participer ?

AA : Ma disposition est de participer. Je crois savoir que je suis invité aux Etats Unis par la Chambre de Commerce de ce pays. Ma décision est de participer, mais nous savons que cela dépend de ce que les autorités cubaines donne l'autorisation de voyager.

SS : Vous croyez que les autorités vous donneront cette autorisation pour sortir du pays ?

AA : Je crois qu'ils feraient tout ce qui est possible pour éviter que je puisse participer à des rencontres en dehors du pays, puisque ce serait une reconnaissance de la part du gouvernement et des groupes internationaux du mouvement de paysans indépendants à Cuba, quelque chose qui réellement préoccupe beaucoup le gouvernement cubain.

SS : Nous remercions Antonio Alonso, président de l'Alliance Nationale d'Agriculteurs Indépendants de Cuba, pour cette interview et nous lui souhaitons le succès et le félicitons pour sa libération.


Traduction: Genevieve Tejera

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