Cire malléable
LA HAVANE, novembre – Laudaina est une noire de 5 pieds et un regard d’aigle. Son nom est du à la combinaison de ceux de ses parents: Laudelino et Aida. Ce genre de nom a beaucoup été donné aux enfants nés il y a trente ans.
Egalement comme beaucoup de personnes nées dans la région de Guantanamo il y a 30 ans, elle a émigré à La Havane dans les années 80 en cherchant une vie meilleure.
Aujourd’hui on peu la trouver depuis quelques minutes avant midi dans la rue Galiano. Elle y met en vente ce qu’elle transporte dans un sac bleu avec une inscription de la marque Ocean Pacific, un genre de grotte d’Ali Baba transportable, d’où elle extrait des
cassettes enregistrées, des vêtements pour faire de la gymnastique que l’on appelle ici «lycras», des culottes athlétiques, des culottes pour petites filles et dames, des shorts, plusieurs paires de chaussures de basket, des boucles en plastique pour les cheveux,
en plus de quelque autre babiole.
Toute la marchandise est achetée à des prix plus bas que ceux des magasins qui vendent en dollars. Elle les revend en monnaie nationale à coté d’une colonne vermoulue d’un porche de la rue Galiano, où depuis longtemps ne loge plus l’Espérance.
En réalité, Lauda est un personnage type des années 90, époque où ce qui n’est pas formel s’est imposé définitivement de manière presque officielle.
De certaine façon, le caractère non formel de beaucoup de ce qui a été fait à Cuba dans les dernières 40 années donne un aspect de légitimité à cette voie.
Cette forme de subversion de l’ordre et de beaucoup de coutumes est le maillon actuel de la chaîne de changements qui depuis 59 secoue l’île. Et je crois que ca ne s’arrêtera pas là.
Sans doute, l’Etat a essayé de contrôler le dit processus social à l’intérieur de limites non préjudiciables pour lui, mais le jour pourrait arriver où ce groupe qui émerge pourrait faire déborder le cours d’eau de l’état.
Alors.. ce ne sera plus une cire malléable.
Traduction: Genevieve Tejera
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