Un Mariel à
l'envers : Une solution possible
José Antonio Fornaris, Cuba-Vérité
LA HAVANE, le 27 juillet Pendant assez longtemps le Parti Communiste,
l'Etat, et le gouvernement de Cuba, ont essayé de justifier l'énorme
exode qui se produit depuis 40 ans.
Récemment, le vendredi 6 juillet, le journal Granma est revenu sur le
sujet et un éditorial étendu culpabilise les Etats-Unis du fait
que les Cubains veuillent s'en aller de sa propre terre, et à cet effet
fustige la Loi d'Ajustement Cubain, qui permet à toute personne née
en cette île qui touche le territoire du grand voisin puisse rester pour résider
dans ce pays.
Les dirigeants du parti, de l'état, du gouvernement, et la presse qui
leur appartient, répètent toujours que "dans le monde il y a
un exode permanent des pays pauvres vers les pays riches" en affirmant que
Cuba n'est pas une exception. Quelques fois ils donnent des chiffres de cet
exode, mais évidemment ils ne disent pas quelle est la quantité de
Cubains qui ont émigré pendant les 40 dernières années,
ni que quelle façon ils l'ont fait, ni le pourcentage de la population
cubaine qui habite en dehors de son territoire.
Mais, pourquoi les Cubains s'en vont-ils de leur pays et avant de l'arrivée
de Fidel Castro au pouvoir ils ne s'en allaient pas ? Est-il vrai que c'est pour
des problèmes économiques ? Les gens se lancent-ils de forme
massive à la mer en mettant en jeu leurs vies beaucoup sont morts,
on le sait bien pour des difficultés économiques ? Est-il
raisonnable de faire quoi que ce soit pour abandonner un pays où selon
les postulats communistes tout est fait pour le bénéfice du peuple
?
Non ! Les gens ne s'en vont pas de Cuba pour des problèmes économiques,
bien qu'il y en ait d'extrêmement graves. Les Cubains laissent en arrière
leur lieu de naissance parce qu'il est impossible d'être une personne, même
la cellule dans la signification la plus élémentaire de ce mot,
puisqu'il est impossible d'avoir des rêves, personne ne peut faire des
projets pour le présent ou pour le futur. Rien ne lui appartient, pas même
la fantaisie, tout dépend du régime au pouvoir. Comme personne tu
n'es rien, absolument rien.
Il est vrai que dans beaucoup de parties du monde il existe une émigration,
mais dans toutes ces nations les personnes ont le droit de retourner dans leur
pays. A Cuba non. A Cuba non seulement tu dois donner au gouvernement ce qui
t'appartient pour pouvoir t'en aller, et lui payer en plus en dollars
le permis de sortie, mais aussi l'Etat prend s'approprie de tes droits les plus
élémentaires comme citoyen, comme personne, comme être
humain.
La Loi d'Ajustement Cubain il faut la maintenir parce que c'est une manière
de dire à ce peuple : tu appartiens à cet hémisphère,
à ce continent, dans lequel malgré toutes les contrariétés
les hommes peuvent penser à la vie.
La sortie permanente de Cubains vers l'extérieur, principalement vers
les Etats-Unis, de manière appelée légale ou celle nommée
illégale préoccupe beaucoup de personnes et on évalue ce
problème de façons différentes. En ce moment même,
quelques Cubains de Miami disent que maintenant il ne faudrait plus que personne
sorte de Cuba, car de cette manière - pensent-ils la démocratie
pourrait arriver plus rapidement au pays.
Cette façon de voir les choses est valide, mais elle semble peu
didactique puisque cela est dit par des personnes qui ne sont pas dans le
territoire national. Mais, en plus, ceci va à l'encontre d'un droit de
base pour tous et attente contre une nécessité spirituelle des
Cubains.
Je crois, pour cette raison, que ceci ne va pas être possible. Il me
semble qu'il serait mieux de faire un Mariel à l'envers. La Patrie
appartient à tous. Ce n'est pas un délit de revenir à la
terre qui nous a vu naître. Qui pourrait empêcher que des centaines
de mille Cubains commencent à arriver aux cotes de leur pays de manière
totalement pacifique ? Ce serait la fin de beaucoup de maux politiques desquels
nous souffrons depuis des décades.
Qu'il serait bon voir sur le Malecon de La Havane des milliers de tentes
abritant des cubains qui sont revenus, bien que dans beaucoup de cas ce retour
soit momentané ! Ma maison est petite, mais peu abriter à plus
d'un de ces compatriotes qui rentreraient.
Traduction: Genevieve Tejera
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