La viande est arrivée!
Lucas Garve, UPECI
LA HAVANE, le 17 décembre – Il n’y a pas de meilleure vocifération, ni d’alarme qui fasse bouger tout le monde, qu’ils soient impliqués ou non dans le sujet, que celui qui annonce l’arrivée du camion distributeur de la viande de bœuf.
Il n’existe pas de chauffer plus surveillé dans son parcours que celui du camion de la viande. De plus, il est le seul qui soit reçu avec des sourires parce qu’il apporte la viande.
La viande est un produit mythique à Cuba. Un bon bifteck résous presque tout et il n’y a pas de base plus solide pour une bonne santé, selon de nombreuses mères et grands-mères, que la viande. Il faut entendre par-là la viande de bœuf.
Le feuilleton brésilien récemment commencé a reçu dès le premier jour une acceptation totale du public pluisqu’elle s’intitule «Le roi du bétail». De nombreuses blagues courent de bouche en bouche, en comparant le titre de la télésérie
à des personnages de la réalité nationale.
L’une des plus suggestives est celle qui annonce que maintenant la viande se distribue pour être vendue par la télévision, parce que dans les marchés de l’état rien…. de rien!
Selon ce qui est établi un quart de livre de viande de bœuf est attribué à chaque personne de trois à quatre fois par an. Dans les décennies antérieures en 1960, 70, 80, la fréquence de distribution était de neuf à dix jours.
Entre janvier et décembre 1999 trois achats de viande de bœuf, c’est à dire trois quart de livre comme il est indiqué sur mon livret de rationnement.
Malgré tout cela, à Cuba il n’y a pas tant de végétariens. Et sûrement la goûte est une maladie pratiquement inconnue.
Egalement peu de Cubains savent qu’en Argentine le plat national est une bonne parrilada de viande de bœuf, un bon «bife de chorizo’, parce que l’émigration des Cubains vers le cône sud augmenterait notablement.
Si Jésus Christ ressuscité venait à Cuba pour faire se lever un Lazare de l’île, en lui faisant seulement voir un bifteck de palomilla le défunt se mettrait à marcher.
Néanmoins de la viande il y en a. Dans le shopping où il y a un rayon de viande une bonne barquette de bifteck peut coûter un peu plus de cinq dollars. Mais celui qui n’a pas de dollars peut opter pour la chercher au marché noir à partir de vingt pesos la
livre. Et a son propre risque.
La vente illégale de viande de bœuf est l’un des délits les plus sanctionnés. Question de s’occuper de notre santé! L’abattage illégal de bovins a déclenché il y a environ deux ans une campagne gouvernementale très forte
qui a conduit à l’Assemblée Nationale unanime à légiférer contre une telle activité. A Cuba si tu possèdes une vache tu ne peux pas la manger aussi facilement…!
Au jour d’aujourd’hui beaucoup sont en prison sanctionnés pour cette raison. Nous dirions qu’ils ne sont pas prisonniers de conscience mais d’estomac.
La viande est arrivée! Une sorte d’exhortation pour bouger les mandibules et faire faire des exercices aux molaires, une sorte de prière miraculeuse de quatre mots pour changer l’humeur. Avec trois mots! Disait déjà le vieux boléro. Mais avec les
quatre mots magiques: la viande est arrivée! Même les vieux paralysés bougent, les oublieux se souviennent, les amusés s’aiguisent les sens, et même: un muet parle! Qui ne le ferait pas ? Si, la viande est arrivée et il faut courrier à la queue!
Traduction: Genevieve Tejera
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