CUBANET

11 août 1999



Un cycle de conférences sur la désobéissance civile a commencé à La Havane

LA HAVANE, le 10 août (Angel Pablo Polanco, CPI) – Avec un déploiement évident de personnel du Département de la Sûreté de l'état (DSE), et après deux jours de fortes pressions de la part de la police politique, un groupe de 17 résistants civiques ont participé vendredi dernier 6 août à la première d'une série de conférences qui traitent du sujet de la désobéissance civile.

L'exposition du thème, qui fut confiée au Dr. Oscar Elias Biscet, a eu lieu chez Monsieur Marcel Valenzuela, au 44 de la rue San Agustin entre les rues Paz et Arnau, dans le quartier Callejas, dans la municipalité havanaise de Arroyo Naranjo.

Près de cet endroit, dans une station de taxis qui se trouve en face de l'immeuble en question, des troupes du DSE se trouvaient prêtes à réprimer les participants de la conférence et ont surveillé le déroulement de celle-ci jusqu'à ce que les opposants se soient éloignés de l'endroit.

D'autre part, depuis le 13 juillet dernier, la police politique a confisqué injustement une camionnette appartenant à Monsieur Valenzuela et jusqu'à présent on ne lui a pas rendu. En réponse à ce mauvais traitement, Marcel Valenzuela a dit à la CPI que le garage où il gardait la camionnette confisquée par le DSE est mis par lui au service de l'opposition au régime de Castro comme salle pour y tenir les conférences de lutte non violente.

Dans cet endroit, le Dr. Biscet donna la conférence intitulée : "Lutte civique non violente, une méthode de la CIA ou du Mosat ?" Les journalistes indépendants Oswaldo de Cespedes (CPI) et Maria del Carmen Carro (Habana Press) ont aussi couvert l'événement.

Les assistants à la première conférence sur la désobéissance civile ont été en plus du Dr. Oscar Elias Biscet de la Fondation Lawton des Droits de l'Homme, Marlon Cabrera Rivera, José Barrero Vargas, Alejandro Chang Cantillo, Alejandro Maden Campos, José M. Paez Aguila, José Aguilche Hernandez, Illuminada Sotolongo Morales, Fermin Valdes R., Ricardo Jover, Benancio Roberto Rodriguez, Yenisleis J. Linares et Marcel Valenzuela, de Frères Fraternels pour la Dignité, William Herrera Diaz, de la Ligue Civique Marti; Marcos Lazaro Torres Leon et Carlos Alberto Dominguez, du Parti Démocratique 30 novembre "Frank Pais", et Ruben Camalleri Alvarez, du Mouvement 24 février.

La présentation de l'orateur a été donnée à Benancio Roberto Rodriguez, président du groupe Frères Fraternels pour la Dignité, qui a informé que la salle aura un nom, mais comme on n'est pas encore arrivé à un accord à ce sujet, on le fera connaître plus tard.

"Sous une tyrannie il y a trois manières d'être", a commencé Biscet dans sa dissertation. "L'une est la soumission ou l'humiliation devant cette tyrannie ; l'autre est de lutter de manière violente ce qui est la lutte armée ; et la dernière c'est la non-violence". Il a ensuite demandé emphatiquement au public : "Dans laquelle des trois va-t-on se trouver ?"

Biscet a indiqué que la soumission n'est pas une attitude correcte pour un être humain, que la lutte armée a été utilisée par l'humanité pendant toute son histoire, mais qu'elle n'a pas toujours fait triompher la liberté.

Le conférencier a analysé à grands traits l'étape républicaine de Cuba, en signalant que la violence a été présente pendant presque toute cette époque en apportant comme conséquence la violence qui nous fait souffrir aujourd'hui.

"En analysant ce processus historique", a signalé Biscet, "je me rends compte qu'il faut trouver une arme beaucoup plus aimante, et cette arme est décrite depuis des siècles, cette arme est la lutte non violente".

En montrant une bible aux personnes présentes, Biscet a affirmé que c'est le premier livre qui contient des histoires de personnes qui sont arrivées à des victoires avec l'application de la méthode de lutte non violente, et a défendu ce point de vue en expliquant des passages de la vie de Moise, Jérémie, Jésus Christ et de l'Apôtre Paul.

Il a aussi donné aux participants les noms de personnalités qui s'opposèrent à des lois injustes comme St. Augustin, Thomas d'Aquin, Henry Rousseau, Léon Tolstoi, Mahatma Gandhi et Martin Luther King Jr., qu'il a tous qualifié de philosophes et d'une forme ou d'une autre ont apporté quelque chose à la méthode de lutte non violente.

Le Dr. Biscet a défini le concept de désobéissance civile, a qualifié Fidel Castro de l'un des trois grands infanticides qu'a donné l'humanité avec Hérode le Grand et le pharaon, et a sévèrement critiqué l'Eglise. "L'Eglise à Cuba doit suivre cet exemple et faire front aux injustices comme l'a fait Jérémie…".

Plus tard, le conférencier a dit : "Cette coupole de religieux qui ne veulent nous appuyer en aucune activité civique que nous ayons entreprise, nous n'avons même pas demandé qu'ils nous appuient mais simplement qu'ils critiquent le mal, qu'ils critiquent lorsqu'on donne des coups à une personne, qu'ils critiquent lorsqu'on met en prison arbitrairement une personne… lorsqu'on torture quelqu'un. C'est la seule chose que nous demandons des institutions religieuses, nous ne voulons pas qu'ils s'introduisent dans le domaine politique mais dans le domaine humanitaire, parce que… depuis que l'homme est venu il y a des droits de l'homme, et ces droits de l'homme c'est la dignité de l'homme et il faut la défendre. N'importe quel être humain qui se respecte doit la défendre…"

A un autre moment de son exposé, le Dr. Biscet a dénoncé : "…nous nous courrons tous les jours le risque non seulement de perdre les biens matériels mais d'être assassinés dans des crimes politiques masqués en accidents ou de querelles de rues, ou qu'on nous mette en prison et paient des délinquants communs pour qu'ils nous assassinent." Et il ajouta : "Quand une personne adhère à une cause juste, lorsqu'on applique la non-violence, elle peut nous amener des conséquences graves mais elle porte des fruits… n'ayons pas peur d'être un petit groupe parce que finalement un petit groupe avec une grande idée, avec une idée juste, triomphe toujours".

Biscet a souligné l'œuvre et la pensée du Père Félix Varela, et a déclaré que "au delà de la nationalité, au delà des frontières, au delà des gouvernements, même au delà de l'institution de la famille, il y a quelque chose qui correspond à tout homme : les droits de l'homme. Nous devons défendre les droits de l'homme pour créer un monde de paix, d'amour de solidarité".

Le Dr. Oscar Elias Biscet a terminé la conférence en déclarant énergiquement : "A tous qui sommes ici, nous correspond mener à bien cette mission et dire comme a dit Jean Paul II, ce grand humaniste de ce siècle, qui ici même, sur la place (de la révolution) où l'on a promulgué la haine, où l'on a stimulé la division, lui ici nous a donné un message d'amour, et nous a dit N'AYEZ PAS PEUR, LE BONHEUR S'ATTEINT A PARTIR DU SACRIFICE".

Comme vous le voyez, pour toutes ces réflexions, nous pouvons conclure que c'est un plan de l'humanité, la non-violence n'est pas un plan de la CIA ni du Mosat. C'est simplement un plan de l'humanité, c'est un cadeau de Dieu", a-t-il conclus.


Traduction: Genevieve Tejera

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