Je meurs si je ne travaille pas, et si je travaille je meurs
Manuel Vazquez Portal, Groupe de Travail Decoro
LA HAVANE, le 4 août – Le travail a toujours été, en plus d'un véhicule de réalisation personnelle, une source de revenus pour satisfaire les nécessités primaires de l'individu. Il a aussi été un moyen de distinguer entre le
feignant et le laborieux, et aussi un indice pour distinguer la capacité de chacun.
Le travail, dans tous les temps, a permis de différencier les personnes pour le genre de travail ou la profession qu'elles exercent et de cette façon organiser la société. Le travail, enfin, est la base du développement de n'importe quel pays. Une nation de
personnes laborieuses est toujours une nation prospère.
Malgré cela, à Cuba la meilleure manière de mourir de faim c'est précisément de travailler. La société est organisée de telle façon que le seul travail licite est celui qu'offrent les entreprises d'état. Les salaires qu'établit
l'état pour les différentes catégories de travail sont véritablement risibles en relation avec le coût de la vie, imposé également par l'état.
Le manque total de distinction entre un professionnel, un technicien, et un ouvrier commun à travers de ce que chacun reçoit et la place qu'il occupe fait du travail un stade indésirable.
Ce refus logique du travail de la part d'un individu conduit inévitablement à un état de négligence qui influe directement sur la productivité et cela, par conséquent, conduit à la détérioration et à l'épuisement du modèle
économique établi.
Une personne qui ne reconnaît pas dans son travail une manière de réalisation spirituelle, et encore moins une façon de satisfaire des nécessités matérielles ne peut pas, même s'il se le propose, être efficient. C'est la réalité
du travailleur cubain, qu'il soit architecte, technicien de radio ou journalier agricole. Mais si a tout cela on ajoute un manque de reconnaissance sociale, même si ce n'est pas le moral, lire politique, cela démoralise et même humilie la plus grande partie de la population
laborieuse. Le pays sombre dans un mécontentement taciturne dans lequel seulement les fonctionnaires et bureaucrates osent a faire des discours triomphalistes pendant que la nation continue dans un franc processus d'auto destruction.
C'est alors que l'état se voit obligé à augmenter la répression puisqu'un tel état d'indolence – justifiée de la part de la population – engendre des tendances délictueuses, surtout de caractère économique, qui mettent en péril
la stabilité sociale.
Ainsi, une personne qui dans des conditions normales ne serait qu'un travailleur honnête, court le risque, par œuvre et grâce d'un modèle économique épuisé et par l'entêtement politique de ne pas permettre d'autres choses avec garanties légales,
de se convertir en délinquant.
L'état, qui connaît le risque, essaie de suffoquer la tendance délictueuse avec des lois extrêmement sévères, et avec cela ils n'arrivent qu'à plus d'étatisme des forces productives, qui s'endorment en face de l'impossibilité de
satisfaire leurs nécessités. L'individu se trouve enfermé dans un double piège. Par le travail il n'arrive pas à satisfaire ses nécessités. Par les voies pas permises par l'état il court le risque d'une sanction judiciaire sévère.
Que fait-il ? Il répond avec indolence et le silence.
Traduction: Genevieve Tejera
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