CUBANET

6 septembre 2002, 2002



Un dilemme difficile

Manuel Vázquez Portal, Grupo Decoro

LA HAVANE, septembre (www.cubanet.org) - Il n’y a aucun doute que Fidel Castro aspire à mourir au pouvoir. Ainsi dit, simplement, laconiquement, cela pourrait paraître une imbécillité, une lapalissade, une réitération non nécessaire. Le gouvernant cubain, pendant quarante trois ans a donné des preuves excessives de son attachement à l’autorité absolue et permanente. Suspecter maintenant que son désir est de rester à la tête du pays jusqu’à son heure finale est comme découvrir l’eau tiède. Malgré cala, il y a une raison qui me pousse à une réflexion aussi dépassée.

Cette raison est le Project Varela mené par l’ingénieur Oswaldo Payá Sardiñas. Je ne dirai pas l’histoire du projet et ne m’arrêterai pas sur des détails déjà connus. Je parlerai plutôt des méthodes utilisées par le gouvernement pour contrecarrer les effets de n’importe quel genre d’opposition.

Depuis les premiers jours, après le triomphe de 1959, Fidel Castro a utilisé tous les moyens pour se maintenir au pouvoir. L’essai de sédition dirigé par le commandant Hubert Matos à Camagüey a été écrasé brutalement avec la condamnation de celui-ci à plus de vingt ans de prison, les soulèvements de l’Escambray et autres zones du pays ont été balayées par des vagues de miliciens qui ont été naïvement à une guerre qui les conduirait seulement à la prolongation à perpétuité au pouvoir d’un individu, toutes les organisations révolutionnaires qui ont participé à la lutte contre Batista ont été habilement laissées sans leader et unifiées d’abord dans la ORI et plus tard dans un parti socialiste, l’Eglise a été durement réprimée et les collèges, fédérations, associations sociales indépendantes substituées par des semblables dirigées depuis le même pinacle du gouvernement. Ainsi le chemin est resté ouvert pour l’implantation d’un totalitarisme semblable à celui de l’Europe communiste.

Avec déjà tous les contrôles en mains tout était question de couper, avant sa floraison, toute intention dissidente, au moyen d’un mécanisme policier bien huilé. Ce que l’on appelle la "micro fraction" n’a pas fleuri, l’éssai de réformes inspiré par la glasnost et la perestroïka soviétiques n’a pas fleuri, les compromis d’ouverture signés aux sommets ibéro-américains n’ont pas fleuri.

Malgré cela, il semblait que le Projet Varela mettrait le gouvernement de Fidel Castro dans un dilemme difficile. Après avoir recueilli plus de onze mille signatures de citoyens et les avoir apportés à l’Assemblée du Pouvoir Populaire et qu’il ait été connu massivement grâce à la comparution de l’ex président américain Jimmy Carter à la télévision cubaine à l’occasion de sa conférence à l’Université de La Havane, on attendait que la réaction du parlement cubain ne se ferait pas attendre. Et ce fut ainsi. On connaît déjà les signatures scandaleuses, quartier par quartier, du projet de modification de la Constitution dirigée par le gouvernement. Et le Projet Varela ? Pas un seul mot. Comme si c’était un projet qui n’a jamais existé ! Plusieurs mois ont passé. Le gouvernement, dans son indifférence apparente, a fait passer olympiquement le Projet Varela sous ses testicules totalitaires.

Et quelle a été la réaction des promoteurs et disciples du Projet Varela ? Ramasser plus de signatures. Peut-être le nombre de signataires en ce moment est le triple de celles présentées antérieurement. Mais ici vient ma question : Quelle sera la réaction du gouvernement quand on lui apportera les prochaines signatures ? Il sera d’accord tranquillement avec les demandes du projet, il ne fera pas de nouveau le sourd ? Je ne veux pas faire d’augures. Malgré cela, je suis envahi par un doute : le peuple cubain devra-t-il se lancer à la rue, s’immoler, offrir au vieux leader la fin apocalyptique dont il rêve pour s’en aller du pouvoir ? Tout reste à voir. Le dilemme difficile est réellement celui du peuple.

Traduction: Genevieve Tejera

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