Haut risque
Rafael Ferro Salas, Grupo Decoro
PINAR DEL RÍO, octobre (www.cubanet.org) - "A bas la
dictature ! A bas Fidel Castro !"
Ceux qui se trouvaient à larrêt de lautobus, à
côté de lhôpital provincial de Pinar del Río,
ont entendu le cri et ont regardé de toutes parts en cherchant le propriétaire
de cette voix. Alors quelquun a signalé la partie la plus haute dun
pin énorme. Tous à larrêt de lautobus se sont
regardés les uns les autres.
- Cet homme doit être fou ! sest exclamé un noir
qui avait une serviette rouge sous le bras.
En haut de larbre lhomme continuait à crier. Il était
jeune. Seulement un jeune pouvait être arrivé à la hauteur où
il se trouvait. Peu à peu, de lautre côté de la route
les gens commençaient à se concentrer pour voir de près le
spectacle.
- La police est sur le point darriver - dit une grosse dame.
- Liberté pour les prisonniers politiques ! entendait-on venir
de la voix depuis la hauteur et le murmure détonnement des gens.
Alors sonna une sirène, au loin. Cétait la voiture des
pompiers qui, en arrivant, déplièrent une échelle très
haute à côté du pin.
- Ils vont monter prendre lhomme qui est la-haut - dit le noir de la
serviette.
Deux voitures de la police arrivèrent aussi sur les lieux. Les agents
se réunirent avec les pompiers. On se consulta sur les détails.
Deux pompiers montèrent vers la hauteur du pin. Ils sapprochèrent
du jeune homme, à qui les autorités nallaient jamais
pardonner cette mise en scène dans un lieu aussi plein de monde. Les
pompiers, pendant un moment essayèrent de convaincre lhomme quil
descende, il sy refusa plus dune fois.
Les pompiers descendirent. Dans la rue leurs chefs se rapprochèrent.
Se mirent à discuter. A ce moment le jeune qui criait commença à
descendre, lentement, ce qui désespérait les policiers. Tout le
monde regardait, en silence.
Quand lhomme arriva à la rue, les policiers se lancèrent
sur lui. Ils lui donnèrent des coups avant de le mettre dans la voiture
de patrouille. Le public qui sagglomérait a commencé à
crier :
- Abuseurs ! Ne lui donnez pas de coups ! Cest presque un enfant !
La voiture séloigna à toute vitesse. Les pompiers aussi,
et peu de temps après les personnes rassemblées sen allèrent.
La grosse dame dit, avec de la peine :
- Dieu seul sait ce qui attend maintenant le pauvre petit au poste de
police.
On a su ensuite que le jeune est appelé Joky. Nous avons parlé
avec sa sur et elle nous a dit que Joky serait poursuivi pour désobéissance
et peut avoir une condamnation de six à huit ans de privation de liberté.
Le lendemain du fait on a pu observer un mouvement près de lhôpital
provincial. Un camion grue est arrivé et sest garé à
coté du haut pin. Des hommes avec des scies électriques en mains
se sont situés à la base de larbre. Alors a commencé
le bruit des scies commençant à couper. La scène faisait
peine. En quelques minutes, un bon pin était abattu.
Traduction: Genevieve Tejera
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