CUBANET

18 novembre, 2002



Ils recherchent le pain et la liberté

Lázaro Raúl González, CPI

HERRADURA, novembre (www.cubanet.org) – En se comparant avec n’importe quel pays pauvre du Tiers Monde, le gouvernement cubain a l’habitude de dire que la raison qui pousse les nationaux à émigrer de l’Ile est exclusivement économique. Quand le pitcher de l’équipe Cuba de base-ball José Ariel Contreras a déserté au Mexique il y a quelques jours, les porte-parole du régime se sont empressés d’enlever tout ton politique à l’affaire : José Ariel avait décidé d’abandonner sa patrie seulement "pour chercher des millions"

Une telle présomption ne manquerait pas de base réelle. Bien que les politiques socialistes mises en place il y a plus 40 ans aient prolétarisé tous les Cubains, ici le vieux désir humain du progrès économique n’est pas mort. Et comme même les personnages du régime eux-mêmes en sont conscients dans l’Ile il n’y a pas de possibilité de progresser économiquement, il est donc logique que ceux qui ont de telles prétentions décident d’émigrer.

Malgré cela, cette théorie est incomplète et souvent contredit la réalité. C’est un fait que la couche la plus pauvre de la population cubaine n’a même pas la possibilité réelle de voir se profiler la solution de ses problèmes par l’émigration. Avec un tel manque de perspective sa pauvre éducation l’a coulée, les restrictions autochtones et étrangères pour obtenir un visa, et le fait physique - qui ici prend une dimension fantasmagorique d’invincibilité - puisque Cuba est une île entourée de mers dangereuses. Ce n’est pas que ce secteur le plus dépossédé soit résigné à sa situation, mais que dans sa majorité il ne sait pas qu’il y en a d’autres meilleurs et, pour autant, s’abstient de lutter pour pénétrer dans d’autres frontières.

Ceux qui eux connaissent la précarité de leur situation et les raisons qui la provoquent sont les personnes plus éduquées, qui dans l’Ile ne sont pas peu nombreuses. Pour un médecin havanais qui purge une longue sanction de travail en attendant un visa d’émigrant, "le problème à Cuba est que non seulement il faut se conformer avec un salaire mensuel d’environ 25 dollars pour la vie".

"Si au moins nous les professionnels nous pouvions constituer des associations – pense le médecin – pour revendiquer des améliorations de salaire ou plus d’attention envers le système de santé, peut-être il n’y aurait pas autant de médecins cubains qui pensent à émigrer au Panama ou au Chili, où là leurs droits sont légalement reconnus".

Le manque de réalisation professionnelle les dégoûte aussi et pousse aussi vers l’émigration des membres des secteurs les plus évolués du pays. Selon un professeur d’Histoire de l’enseignement moyen qui a demandé l’anonymat, "ici on n’exerce pas l’enseignement, mais l’endoctrinement. J’ai envie d’être en face d’étudiants auxquels je n’ai pas à enseigner une interprétation tendancieuse qui convient au gouvernement, mais la vérité historique documentée. Pour cela je voudrais m’en aller travailler dans un autre pays".

Egalement parmi ceux qui ont acquis un certain statut économique dans l’Ile, il est facile de trouver des candidats à l’émigration. De fait, selon une étude effectuée par ce rédacteur, trois de chaque aspirant à un visa d’émigrant n’est pas compris parmi les citoyens des niveaux les plus bas, mais parmi les professionnels et ceux qui à Cuba sont considérés comme classe moyenne et élevée.

"Je veux vivre dans un pays libre, dans lequel la peur et la cachotterie ne harcèlent pas l’homme depuis qu’il se lève jusqu’au moment où il se couche", déclare Frank Hernández Gallardo, qui n’a pas peur que son nom soit publié.

Frank, habitant de Herradura, province de Pinar del Río, a intenté trois sorties illégales du pays. Cela bien qu’il soit propriétaire d’une auto - ce qui à Cuba constitue une distinction sociale rare - et qu’il dispose de moyens de vie qui le placent au-dessus du peuple moyen appauvri.

Pendant son dernier essai de sortie des Etats Unis - frustré par la Sûreté de l’Etat - Frank était accompagné du jeune Y. Morera, également propriétaire d’une auto, logement confortable et style de vie à l’aise en comparaison avec le citoyen moyen.

Les fidèles des différentes dénominations religieuses qui existent dans l’Ile sont une autre source inépuisable de candidats à l’émigration. Depuis les catholiques jusqu’aux Témoins de Jéhovah, tout croyant souffre de quelque genre de restriction à Cuba.

A tous - médecins, instituteurs, travailleurs pour leur compte, religieux -, c’est à dire, au peuple cubain en général, le système dans lequel ils vivent non seulement les prive de l’aspiration légitime à la prospérité, mais de la plus grande parité des plaisirs et satisfactions qui peuvent dériver d’une société démocratique. Pour cela, chaque fois que se présente une opportunité ils y a des quantités de cubains disposés à s’en aller au Canada ou en Espagne.

Trop d’inconvénients – venant d’un appareil répressif exagéré - harcèlent la société cubaine, pour justifier de l’argument de la pauvreté, duquel est aussi coupable le régime qui les opprime, les millions de Cubains qui ont émigré ou donneraient un oeil pour le faire.

Pour l’opposant politique Eduardo Díaz Fleitas il n’est pas nécessaire de faire des recherches pour trouver la raison pour laquelle autant de personnes aient décidé d’abandonner la patrie. "Les gens s’en vont d’ici parce qu’à Cuba il n’y a pas de liberté", pense l’activiste.

Le fait qu’Eduardo ait du faire un an de prison pour avoir essayé d’exiger les droits de l’homme, semble être une confirmation absolue de sa théorie. Au moins elle est aussi crédible que la thèse du gouvernement, selon laquelle, les Cubains abandonnent l’Ile pour chercher une assiette de nourriture.

Raisonnablement, les deux théories sont véridiques. A Cuba le pain et la liberté sont, pareillement, notoirement déficitaires.

Traduction: Genevieve Tejera

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