Etudiants ou
touristes?
Ana Leonor Díaz, Grupo Decoro
LA HAVANE, novembre / www.cubanet.org - La présence de presque deux
mille jeunes étrangers à lécole Latino-américaine
de Médecine, située dans les bâtiments dune ancienne
Académie militaire, est la plus récente évidence du
tourisme politique.
Présentée comme institution solidaire pour la formation
urgente de médecins dans les pays pauvres dAmérique Latine,
lécole ne ressemble pas, et de beaucoup, aux facultés de Médecine
où étudient les jeunes Cubains, qui sont lun sur lautre
dans des bâtiments en ruine, avec des installations sanitaires détériorées
et des réfectoires avec une hygiène déficiente avec de la
nourriture mauvaise et peu abondante.
LELAM, initiales de lEcole Latino-américaine de Médecine
avec lesquelles cette institution est connue, a un hôpital propre bien
fourni, avec de somptueux réfectoires pour déjeuner avec des chefs
détat et des politiciens de visite, avec des théâtres,
des terrains de sport, coiffeurs hommes et dames, magasins, cafétérias
et même un établissement pour changer des dollars.
Tout cela en échange de faveurs, puisque le régime mobilise
ces étudiants pour les défilés, contre-défilés
et tribunes auxquels ils sont transportés par une flottille dautobus
"coach", achetés doccasion au Canada, qui ont leur propre
base, fourniture de combustible et ateliers de réparation, dans lécole
elle-même.
Malgré cela, de nombreux étudiants étrangers, ennuyés
dêtre enfermés, profitent de ces sorties politiques pour
faire du tourisme pour leur propre compte, en ayant assez dune propagande
quils nentendent pas, et beaucoup ne veulent pas. En fin de comptes
ils sont venus pour étudier ou ils le croient.
De nombreux dentre eux, avec des bases académiques déficientes
ou peu de capacité, redoublent intentionnellement le cours de deux ans et
se consacrent à des commerces lucratifs dautos et de drogue.
Le gouvernement interdit aux Cubains lachat dautomobiles, qui se
vendent -neufs ou doccasion aux étrangers et quelques privilégiés
locaux, en dollars américains, évidemment.
Alors les étudiants pauvres de lELAM servent de paravent aux
Cubains dans les magasins de CUBALSE, où ils peuvent acheter une petite
auto doccasion pour 1.400 dollars, tandis que le vrai acheteur paie son
service en espèces ou en argent.
Il y a des étudiants de lELAM qui questionnent le régime
qui leur donne les bourses. "Je profite de laubaine, je me fais médecin
et je men vais dans mon pays pratiquer ce qui se critique ici : la médecine
privée", me confesse une jeune fille du Cône Sud.
Et cela, bien quil y ait des agents secrets comme des cuisiniers,
boutiquiers, employés de bureau et même jardiniers, qui sont payés
par le Conseil dEtat.
La présence de ces jeunes a amené une certaine prospérité
constructive et économique au village de pêcheurs de Baracoa,
ajacent de lELAM, située à vingt kilomètres à
lOuest de la capitale de Cuba.
Cest à Baracoa où ils cherchent, à bon marché
en dollars, la nourriture, les boissons, le sexe, le logement et peut-être
de la drogue. Pour cette raison les bagarres à coup de machette sont fréquentes
et le scandale le plus récent : lassasinat dun jeune bolivien
étudiant de seconde année.
Le fait, qui a eu lieu au petit matin du 21 octobre, a ému les
habitants de Baracoa, puisque le cadavre a été trouvé sur
la route Panaméricaine qui conduit au village.
Cest le neuvième cas de décès arrivé dans
lécole. Maintenant la police y a monté un poste dopérations
et deux voitures de patrouille surveillent le grand établissement, où
jusquen 1999 a fonctionné lAcadémie Navale
Traduction: Genevieve Tejera
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