CUBANET

28 mai, 2002



La crise des téléphones à Cuba


Armando Soler

LA HAVANE, mai (www.cubanet.org) - L’annonce faite par l’entreprise d’état de téléphones, ETECSA, d’octroyer de nouvelles assignations d’appareils téléphoniques aux foyers dans la ville de La Havane, nous amène directement à l’analyse de la disponibilité installée.

Si nous prenons au hasard un secteur de la population qui en bénéficiera, Santos Suárez, dans la municipalité 10 de Octubre, nous trouvons que sur un espace d’environ 58 kilomètres carrés (le plus étendu du pays) on a octroyé 238 téléphones pour cette année.

Un sondage effectué dans plusieurs cabinets de médecins de famille sur le territoire mentionné, on nous informe que la moyennes de patients/habitants par cabinet est de 550. Si nous multiplions ce numéro par les 83 cabinets de la zone, nous aurons 50 mille patients. La croissance de la population de l’Ile a été de presque 100 pour cent pendant les quarante dernières années. La capitale, en particulier, a augmenté de 150 pour cent, comme n’importe quelle capitale d’Amérique latine. Pour cette raison, la population de la zone que nous analysons pourrait avoir été d’environ 20 mille habitants en 1960.

Si l’on consulte un annuaire de téléphone de La Havane de 1960, nous trouvons que 10 pour cent des pages correspondait, comme moyenne, à 20 foyers avec téléphone par page! En multipliant ce chiffre par le total de 380 pages de l’espace réservé à la population, nous obtenons un chiffre de 8000 téléphones pour 20 mille habitants.

Sur un annuaire de téléphone de l’année 2001 nous découvrons que le chiffre moyen par page est de 11 usagers. Nous multiplions par les 430 pages qui comprennent la population et actuellement il y a 500 téléphones installés pour 50 mille habitants.

Ce qui attire l’attention c’est que le nombre de téléphones installés dans les foyers a diminué de 38 pour cent en le comparant avec les données de 1960. Mais si nous ajoutons au calcul le fait que la population a augmenté d’une fois et demie, la diminution de capacité installée atteint 78 pour cent du total.

Nous pouvons essayer d’expliquer cela en parlant de la pratique systématique de la compagnie des téléphones d’état de retirer l’installation des logements abandonnés pour départ définitif du pays ou pour le décès des usagers sans héritiers. Ces disponibilités et la plus grande partie d’autres qui ont été créées vont vers les structures d’état démesurées, les organisations officielles de masse et la clientèle d’élite, selon les mérites politiques ou l’importance économique.

Le résultat d’une telle pénurie est la pratique effrénée de "cordes" clandestines, le vol de lignes pendant les week-ends et la location illégale de services assignés par contrat.

La récente modernisation et automatisation introduites par la direction d’ETECSA devraient se traduire par un service infiniment meilleur et abondant. Malheureusement, aux plaintes sur la facturation de communications non effectuées et au coût élevé du service mensuel (on calcule une augmentation multipliée par cinq en comparaison avec le tarif antérieur), on ajoute le fait que la capacité digitalisée a été installée à 20 pour cent de son exploitation. Une source spécialisée nous a confié que pour son plein fonctionnement il fallait changer tout le système de transmission caduc par de nouvelles lignes de fibre optique. Le prix coûteux d’une telle mesure fait que la croissance de l’installation téléphonique est paralysée. Peut-être aussi à cause de cela en certaine mesure, a conclu la source, la capacité du câble téléphonique qui communique Cuba avec les Etats-Unis a seulement deux lignes ouvertes, l’une d’elles pour le service des ambassades, entreprises étrangères installées dans l’Ile et l’usage officiel.

La situation de la disponibilité téléphonique du pays est pauvre si nous comparons avec le Mexique qui disposait de 343 mille appareils en 1957 (un pour 92 habitants), et qui maintenant en a un pour quatre habitants. A cette date à Cuba le taux était d’un pour 46, et est maintenant de un pour 57 habitants.

L’analyse élémentaire d’une petite zone qui a beaucoup bénéficié de l’installation téléphonique en comparaison avec le reste de la nation, puisqu’elle fait partie de la capitale, fait apparaître de sérieux doutes sur l’avenir du pays dans le secteur des communications. L’offre médiocre d’ETECSA pour Santos Suárez confirme le pronostique.

Traduction: Genevieve Tejera

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