CUBANET

6 mai, 2002


La Patrie appartient à tous

"La Patrie appartient à Tous est toujours en vigueur" - Vladimiro Roca


LA HAVANE, le 5 mai (Manuel David Orrio, CPI / www.cubanet.org) - "La Patrie appartient à Tous est toujours en vigueur", a affirmé le dissident cubain Vladimiro Roca sur le document alternatif dont la rédaction lui a causé presque cinq ans de prison.

Roca l'a indiqué ainsi pendant une conférence de presse improvisée qui a eu lieu sur le perron de son domicile, situé dans le quartier havanais du Nuevo Vedado, où il est arrivé à midi aujourd'hui après sa libération surprise. On l'a vu fatigué, mais animé, et il s'est manifesté comme un homme qui avec son expérience carcérale a gagné un grand rapprochement à la religion catholique.

Malgré la dure expérience vécue par lui, Roca a défendu le dialogue politique comme le seul chemin qui soit pour obtenir des solutions aux problèmes de Cuba. "Tolérance et volonté pour dialoguer est ce qui est nécessaire", a-t-il indiqué.

Le signataire de La Patrie appartient à Tous et le dernier d'entre eux à être toujours incarcéré pense que la visite annoncée de l'ex président américain Jimmy Carter dans l'Ile sera positive pour Cuba. Mais en même temps il a rappelé comment le gouvernement de Fidel Castro n'a pas profité de chances créées pendant le mandat de l'Américain pour amener les relations entre les deux pays à un autre niveau.

"Le gouvernement de Carter s'est caractérisé par une volonté de dialogue. Il a obtenu beaucoup ; là se trouvent les accords Torrijos-Carter pour rendre le Canal de Panama ; à Cuba s'est établi la Section d'Intérêts des Etats Unis ; il y avait en discussion en ce moment là un accord migratoire et on a même parlé, non pas de la dérogation, mais de la suspension de la Loi d'Ajustement Cubain. Avec le gouvernement de Carter on aurait pu parler de rendre à Cuba la Base Navale de Guantanamo. Si Panama a obtenu de Carter le retour du canal, quelque chose de beaucoup plus important, Cuba au moins aurait pu obtenir la restitution de Guantanamo".

Roca considère que l'élimination de la politique de sanctions économiques unilatérales des Etats-Unis envers Cuba serait un fait positif pour l'Ile, et a souligné que si les possibilités de commerce entre les deux pays étaient plus prometteuses pour les "grands intérêts économiques" des Etats-Unis, l'embargo serait levé depuis un moment. "Là se trouve l'exemple du Vietnam pour le démontrer".

Le président du Parti opposant Social-démocrate de Cuba a assuré, sur le récent vote sur Cuba à la Commission des Droits de l'Homme de Genève, qu'il s'y attendait. Mais il ne croit pas que du point de vue pratique cela apporte un bénéfice pour la situation de Cuba. "On a vu chaque fois plus une position intransigeante de la part du gouvernement de Fidel Castro, dans le sens que d'entendre parler des droits de l'homme et, même, comme a déclaré le président Castro, 'ça suffit de parler de petites listes de prisonniers ?".

Sur la dite bataille d'idées que livre le gouvernement cubain, Roca a ironisé : "Les romains disaient qu'au peuple il fallait lui donner du pain et du cirque, et que quand il n'y avait pas de pain il fallait lui donner plus de cirque".

Au sujet du vote du Mexique sur Cuba à la Commission des Droits de l'Homme de Genève, il faut noter qu'il s'est produit un refroidissement des relations entre les deux pays, Roca manifeste que le gouvernement de Fidel Castro aurait pu l'éviter en montrant seulement que - comme Castro a dit au Pape - "Cuba n'a rien à cacher".

"En ayant permis aux mexicains, non à la Commission des Droits de l'Homme, de visiter des endroits pour qu'ils vérifient qu'ici il n'y a pas de violations des droits de l'homme, il me semble que cela aurait été suffisant pour que le vote ait été favorable à Cuba. Malgré cela, elle reste fermée (Cuba) et souvenez-vous que c'est le seul pays qui n'a pas permis au Pape de visiter les prisons. Et maintenant que j'en viens, je me rends compte pourquoi ".

Roca a souligné la détérioration de la situation économique de Cuba, et a raconté que pour lui la vie en prison a été le meilleur indice de cette détérioration. Il a raconté que depuis l'ouverture de sa cellule on voyait un champ de canne à sucre, et qu'il mesurait l'efficacité économique du pays par le retard extraordinaire avec lequel on faisait la récolte de canne à sucre.

"La situation a changé ; nous avons plus de problèmes, moins de production de sucre, le prix du nickel a baissé et celui de pétrole a monté ; l'economie continue à montrer une tendance à l'inefficacité ; ceci n'a pas pu être corrigé, comme on n'a pas non plus pu éliminer la déviation des ressources".

Roca était attendu chez lui avec émotion et amour. Le perron du logement, décoré avec des ballons de couleur, a annoncé la fin de la conférence de presse avec l'éclatement de l'un de ces ballons. Mais Roca a pu jouir de ce premier plaisir de la liberté, en présence des journalistes : il a parcouru sa maison. Dans une Havane ensoleillée, chaude, qui d'une façon a fait voir le message qui l'a emmené en prison : La Patrie appartien à tous.

Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


Cette information a été transmise par téléphone, puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à Internet aux citoyens cubains.
CubaNet ne demande pas l'exclusivité à ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à condition que Cubanet soit mentionné en référence.

SECCIONES

NOTICIAS
...Prensa Independiente
...Prensa Internacional
...Prensa Gubernamental

OTROS IDIOMAS
...Inglés
...Alemán
...Francés

INDEPENDIENTES
...Cooperativas Agrícolas
...Movimiento Sindical
...Bibliotecas
...MCL
...Ayuno

DEL LECTOR
...Cartas
...Debate
...Opinión

BUSQUEDAS
...Archivos
...Búsquedas
...Documentos
...Enlaces

CULTURA
...Artes Plásticas
...Fotos de Cuba
...Anillas de Tabaco

CUBANET
...Semanario
...Quiénes Somos
...Informe 1998
...Correo Electrónico


CubaNet News, Inc.
145 Madeira Ave, Suite 207
Coral Gables, FL 33134
(305) 774-1887