Le
gouvernement cubain viole tous les droits, signale Elizardo Sánchez
Juan Carlos Linares, Cuba-Verdad
LA HAVANE, mars (www.cubanet.org) - Elizardo Sánchez Santa Cruz est
le président de la Commission Cubaine des Droits de lHomme et de la
Réconciliation Nationale (CCDHRN), organisation dont font partie
seulement 31 personnes et que le régime de Fidel Castro maintient hors la
loi, comme il fait avec toute association qui ne se soumet pas à lui.
"Le gouvernement cubain viole tous les droits civiles, politiques et économiques
- considère Sánchez.
En lui demandant quels sont les plus violés il a répondu : "Des
30 articles de la Déclaration Universelle des Droits de lHomme,
autour de 25 sont les plus violés en une mesure plus ou moins grande. Cest
pour cela que Cuba est considérée la seule société
fermée dans lhémisphère occidental. Le régime
(de Castro) interdit la liberté de réunion, de presse, dassociation,
dinformation, de manifestation pacifique, la liberté pour organiser
des syndicats, des partis politiques, la liberté dopinion, interdit
de voyager hors du pays et de rentrer avec entière liberté, dorganiser
des commerces privés hors de la tutelle de lEtat et toutes les
libertés qui dans les pays démocratiques sont considérés
par les citoyens comme des droits naturels".
Sur ce que représentent pour lopposition interne au
gouvernement castriste les résolutions de la Commission des Droits de lHomme
de lONU au sujet du cas Cuba, Sánchez a dit : "En termes réels
cela na pas representé beaucoup, parce que le gouvernement de La
Havane ignore la réclamation de la comunauté internationale et
continue à violer les droits des Cubains, mais en termes de soutien moral
et de reconnaissance humaine oui cela a une grande importance pour nous. Si la
condamnation nétait pas approuvée, ce serait un triomphe du
gouvernement totalitaire et une déroute pour la société
civile émergente à Cuba. Ce serait une très mauvaise
nouvelle pour les activistes des droits de lhomme dans lîle,
en pouvant sinterpréter comme si le monde nous avait tourné
le dos".
En linterrogeant sur sa vision sur létat actuel du
gouvernement de Castro, Sánchez indiqua : "Moi je suis daccord
avec lappréciation de nombreux politologues et analystes du thème
quand ils affirment que le modèle de gouvernement totalitaire à
Cuba est dans sa phase terminale. Bien que lon ne puisse pas déterminer
le temps exact qui lui reste".
Et ensuite, lactiviste ajouta : "En essence, le gouvernement
totalitaire est le responsable du cadre actuel de pauvreté matérielle
et de pénuries en ce qui concerne les libertés fondamentales qui
existent dans notre nation. Jinsiste pour dire quau totalitarisme il
lui reste peu de temps".
Le président de la CCDHRN a aussi donné son opinion sur le
Projet Varela : "Il a été lancé la première
fois par Oswaldo Payá Sardiñas, qui est le président du
Mouvement Chrétien Libération, selon moi lun des politiciens
cubains les plus lucides et cohérents à lintérieur de
lopposition cubaine, et il y en a beaucoup parmi nous. Dans ces premiers
temps le projet na pas beaucoup fructifié".
Sánchez ajoute sur le sujet : "Actuellement le Projet Varela est
adopté par plus de 80 pour cent de la résistance interne. De là
son succès. Je crois comprendre quil a déjà dépassé
les dix mille signatures. Un fait extrêmement important. Je ne crois pas
que le Projet Varela soit la planche de salut des cubains, mais elle est une
excellente initiative qui a servi pour rompre en grande mesure la culture
paralysante de la peur. A partir de maintenant le gouvernement de Cuba aura deux
options : accepter le Projet Varela ou violer sa propre loi".
Et il a conclu ce point avec la déclaration suivante : "Ma
propre position personnelle, et de la petite commission que je représente,
a été de soutenir le projet et daider à ramasser des
signatures, en plus de soutenir tout projet démocratiquement viable. Nous
espérons que ce Projet Varela marque un chemin pour dautres
nouveaux projets qui contribuent à mettre en place un système démocratique
dans lîle, fidèle défenseur des droits de homme
de ses citoyens".
En dernier, Sánchez sest référé au travail
du journalisme indépendant cubain: "La dureté avec laquelle
le gouvernement cubain traite les journalistes indépendants explique limportance
que ce mouvement a eu pour la dissidence à Cuba, jusquau point que
lon peut parler dune situation davant le journalisme indépendant
et une autre après".
Selon lactiviste, le journalisme indépendant "a servi pour
mettre en relief la situation qui est réelle dans notre pays, et a été
à lencontre du blocus persistant que le gouvernement a maintenu
pour empêcher que lopinion publique sache ce qui arrive ici".
Tandis que Elizardo Sánchez Santa Cruz répondait à ces
questions, trois journalistes indépendants cubains continuaient et
continuent enfermés dans différentes parties du pays, après
avoir été arrêtés par la police politique : Carlos
Alberto Domínguez, de lAgence Cuba-Verdad; Lexter Téllez
Castro, directeur de lAgence de Presse Libre Avilaise (APLA), et Carlos
Brizuela Yera, du Collège de Journalistes Indépendants de Camagüey
(CPIC). Des collègues comme eux, selon Elizardo Sánchez, sont ceux
qui mettent en relief la situation qui prévaut à Cuba, où
tous les droits de lhomme sont violés par le groupe politique qui détient
le pouvoir depuis plus de 43 ans.
Traduction: Genevieve Tejera
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