CUBANET

11 mars, 2002


Témoignages sur les évènements de l’ambassade du Mexique


Ernesto Roque et Caridad Cristina Alvarez, Grupo Decoro

Interviews de personnes arrêtées

LA HAVANE, 7 mars (www.cubanet.org) – Trois mères cubaines, pendant l’après-midi du 28 février, ont parcouru plusieurs stations de la Police Nationale Révolutionnaire (PNR) de la ville de La Havane en cherchant leurs fils, qui avaient été arrêtés pendant les évènements qui ont eu lieu récemment à l’ambassade du Mexique dans cette capitale.

Des habitants de la municipalité havanaise Playa ont vu quand des agents de la PNR emmenaient en détention les jeunes Alain Sarel Arocha, Roger Peña et Maikel Padrón Domínguez, qui font leur service militaire obligatoire. Les trois ont été emmenés dans un autobus vers un endroit non précisé.

Averties par leurs voisins de Playa, les mères de ces trois jeunes ont parcouru plusieurs stations de police mais là on leur a indiqué qu’aucun de leurs fils ne s’y trouvaient détenus, et que pour cela elles devaient se renseigner dans d’autres unités de la PNR. Les femmes se sont mises d’accord et ont commencé à chercher en appelant par téléphone. A la fin on leur a dit qu’elles devaient appeler la prison de plus haute rigueur la Combinado del Este.

Comme il était déjà tard dans la nuit et ne savaient pas le numéro de téléphone de cette prison située dans la municipalité Habana del Este, les mères des jeunes ont décidé que le lendemain premier mars, elles iraient personnellement au Combinado del Este.

Interview avec Alain Sarel Aroch

Ce jeune a été libéré au petit matin du premier mars. Son visage reflétait cette joie de ceux qui respirent librement.

"Nous avons été arrêtés avec plusieurs autres personnes – a-t-il indiqué – près des rues Septième et 14, dans la municipalité Playa. Mois j’allais chez moi à bicyclette, après avoir dit au revoir à ma fiancée, qui habite près de l’ambassade mexicaine. Ils m’ont conduit à la Cinquième Station de Police. Quelques heures après ils m’ont conduit vers la prison Combinado del Este en compagnie d’autres jeunes".

Je jeune se souvient : "Nous étions en tout 400 ou 500 détenus, non pas 150 comme a été indiqué officiellement. Je n’ai reçu aucun mauvais traitement de la part des gardiens de la prison. Mais par contre, il fallait rester de façon permanente couché sur le lit, sans parler entre nous (les prisonniers)".

Alain Sarel Arocha a été libéré très près de son domicile au petit matin. Ils l’ont transporté jusque là dans un autobus. Avant d’être libéré, la police a fait une investigation dans la zone où réside le jeune.

Rencontre avec la mère de Roger Peña

Mary, comme on l’appelle dans le quartier, a répondu à nos questions avec appréhension.

Elle a commencé en nous disant : "Mon fils est tranquille. Il ne m’a jamais donné de maux de tête. Ma préoccupation c’est qu’il ne travaille pas pour l’Etat et gagne sa vie comme coiffeur. J’espère qu’il sortira bientôt de prison, si Dieu me vient en aide".

Quelques jours après Dieu a écouté les prières de cette mère cubaine. Roger Peña a été mis en liberté le 3 mars. Quelques heures après son arrivée chez lui nous avons pu l’interviewer.

Ce qu’a déclaré Roger Peña

"Maikel et moi nous nous trouvions au coin des rues 41 et 42, près du centre récréatif La Tropical, là nous avons été arrêtés par les agents de police. Lorsque nous leur avons demandé pourquoi ils nous arrêtaient, ils se sont limités à répondre : 'Nous avons ordre de que toute personne qui se trouve dans la rue après une heure du matin soit emmenée'. Il était exactement 1 h. 15 du matin".

"Nous avons été conduits dans une auto de marque Peugeot vers la Cinquième Station de Police, où ils nous ont tous photographiés. Ils nous ont également dit que cette nuit même nous serons contrôlés, dans le pâté de maisons où chacun de nous habitons, pour vérifier notre conduite".

"A environ minuit, nous avons été transférés vers le Combinado del Este. Là ils nous ont d’abord emmenés vers une grande salle où on nous a pris des déclarations en relation avec ce que nous avions fait pendant cette nuit-là. Je calcule que nous étions environ 500 détenus. Moi on m’a interrogé deux fois".

"Après le premier interrogatoire ils nous ont passé une vidéo avec des images de tous les évènements de l’ambassade du Mexique. On a même vu les personnes qui ont jeté des pierres. Ensuite, les militaires nous ont fait former des files dans des groupes d’environ 45 détenus et nous ont emmenés vers le bâtiment #3 du pénitencier".

Conversation avec Lily, la mère de Maikel Padrón

"En me présentant à l’entrée de la prison Combinado del Este j’ai pu vérifier qu’il y avait d’autres parents de jeunes arrêtes qui se préoccupaient pour savoir où étaient leurs fils. Quand ils se sont occupés de moi dans un petit bureau, l’officier de garde m’a indiqué : 'Je n’ai pas dormi du tout. Donnez-moi le nom de votre fils, pour voir s’il se trouve ici'. La recherche a été positive. Lorsqu’il m’a demandé quel travail il faisait, je lui ai répondu qu’il est en train de faire son service militaire obligatoire. Alors, il m’a répondu : 'Allez chez vous, nous les relachons peu à peu'".

Maintenant Lily lutte contre le temps. Les secondes lui semblent des années, comme elle nous a dit, et les minutes des siècles.

"J’attendrai deux jours de plus. Si on ne le libère pas, nous serons tous deux en prison" –a dit la dame.

Jusqu’à présent, l’information officielle sur le sujet de l’ambassade du Mexique dit qu’il y a seulement 150 détenus. Malgré cela, les témoignages de quelques-unes des personnes impliquées indiquent que ce nombre est supérieur.

Des commentaires circulent selon lesquels 150 personnes sont celles qui resteront en prison.

On n’a pas pu confirmer cette rumeur. Mais il est évident que plus d’une centaine de mères cubaines se lèvent ces jours-ci avec l’incertitude de ce qui arrivera à leurs fils. Quelques-unes unes prient pour leur libération. Toutes ont les larmes aux yeux. D’autres implorent la divine providence pour que ce martyre cesse définitivement.

Traduction: Genevieve Tejera

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