CUBANET

27 février, 2002


En avant le Projet Varela?


Manuel David Orrio, CPI

LA HAVANE, février (www.cubanet.org) – Il y a plusieurs jours, mon cher collègue Oscar Espinosa Chepe a publié un article intitulé "En Avant le Projet Varela !" dans lequel il commente dans des termes pleins d’allégresse la nouvelle que l’initiative mentionnée avait réussi à réunir les dix mille signatures de cubains requises par la loi pour devenir une pétition des citoyens qui doit être analysée par l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire de Cuba (parlement).

Comme on le sait, le Projet Varela aspire à impulser un ensemble de changements institutionnels comme prévu par la Constitution en vigueur dans l’île, et si on y arrivait cela conduirait celle-ci vers une organisation politique de la société très proche de ce que l’on pourrait appeler un Etat régi par des normes démocratiques internationalement acceptées.

Le Projet Varela favorise, parmi d’autres choses, la libre expression et l’association dans des buts pacifiques, l’amnistie pour les prisonniers politiques et de conscience et un rôle adéquat des nationaux en comparaison avec les étrangers en matière d’Economie.

Il est juste de noter : si comme a déclaré devant le président mexicain Vicente Fox le principal instigateur du Project Varela, Oswaldo Payá Sardiñas, on a déjà pu réunir les célèbres dix mille signatures, et il est démontré – comme affirme Espinosa - que cela "dément catégoriquement la propagande officielle que la dissidence cubaine n’a pas de signification politique". Ceci est un fait. Les faits sont là, et selon moi on a commencé à prédéterminer un nouveau scénario, démontré par le changement suspect mis dans des mots de Fidel Castro, qui a changé la dénomination des dissidents de "groupes contre-révolutionnaires" à "groupes opposants", pendant une interview récente. Sans aucun doute, un fait curieux.

Malgré cela, l’évidence de ces faits ne cache pas autre chose. Il y a environ 10 ans, le Parti Pro Droits de l’Homme de Cuba a fait une chose semblable – et cela dans des conditions totalitaires ou post-totalitaires, avant et maintenant – et la seule chose qu’il a obtenu a été exactement rien d’autre que de démontrer la même chose qui s’est démontrée maintenant et qu’Espinosa note de manière certaine, sans conter le manque absolu de validité juridique des signatures réunies par le Projet Varela, puisqu’on n’a pas obéi à la demande exigée par la loi de valider ces signatures devant un notaire public, ce qui place le gouvernement de Fidel Castro et le parlement lui-même dans la position très commode de pouvoir rejeter de suite l’initiative en invoquant simplement l’aspect de procédure qui à un certain moment a été signalé par un juriste comme René Gómez Manzano, signataire du document alternatif La Patria appartient à Tous, et auquel, comme on dit en espagnol de Cuba, les auteurs du Projet Varela "ne s’en sont pas occupés".

Mais supposons que malgré ce qui est dit plus tôt le pouvoir de Cuba accepte de discuter l’initiative au parlement et même de l’amener à un referendum. On ne discute même pas que le gouvernement de Fidel Castro dispose de toutes les ressources pour faire fonctionner ce que des personnes qui ont étudié les dynamiques du totalitarisme ou du post-totalitarisme ont dénommé "unanimité organique". Et même ainsi, supposons de plus que personne ne sache où a germé à Cuba un sens de civilité qui mène les citoyens à voter en faveur de l’initiative de façon massive. Même ainsi, il y a un danger réel que par un vote de 51 à 49 les cubains "décident" souverainement crier à pleine voix : Vive les chaînes!

Un scénario semblable est bien possible. Et il l’est, parce que la faiblesse principale conceptuelle du projet Varela se trouve dans le fait qu’il met en discussion des droits inaliénables de l’être humain. La démocratie est le droit de la majorité d’imposer sa volonté et le droit à critiquer de la minorité mécontente – en réalité des mots de Lénine.

Ni ce journaliste, ni personne au monde, n’a à accepter qu’un individu ou un autre ou même tout un peuple, ne se prononce "souverainement", par exemple, sur mon droit ou non à exprimer des opinions ou donner des informations s’il est respecté lui-même par des tiers.

Pour cela, j’ose indiquer que la possibilité de victoire pour le Projet Varela est si lointaine qu’il est difficile de penser sérieusement à ses relations coûts-bénéfices pour le mouvement cubain pour les droits de l’homme. Un geste héroïque n’exclue pas l’obligation de parier sur la victoire... pour gagner.

Alors, je me demande : En avant le Projet Varela?

Traduction: Genevieve Tejera

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