CUBANET

30 avril, 2002


Ce n’est pas facile!


Oscar Mario González, Grupo Decoro

LA HAVANE, avril (www.cubanet.org) - L’attachement du Cubain au café, sans aucun doute, est une des réalités qui définissent le mieux sa culture. A Cuba presque tous aiment savourer une petite tasse de café. Peu importe son rang, la couleur de sa peau, son niveau d’instruction ou niveau social. Dites Cubain et pensez en un bon buveur de café.

Dans la Cuba antérieure à la débâcle marxiste il pouvait manquer n’importe quoi, mais dans le logement le plus humble, toujours était présente la petite tasse de café, prête à recevoir le visiteur. Sans bonne raison, ne pas offrir de café était considéré par le visiteur comme un manque de courtoisie.

Aujourd’hui la réalité est bien différente. Elle est loin l’époque de Mamá Inés où tous les noirs buvaient du café. Et quand je dis cela je pense à ma voisine, la noire Clotilde. Cette vieille dame de 70 ans disait que lorsqu’elle se levait sans boire de café elle avait mal au cœur et son corps se sentait bizarre.

Aujourd’hui, le café se vend par quinzaine avec le carnet de rationnement à raison de deux onces par tête. Quelques fois ce n’est même pas deux onces, puisque la petite enveloppe de cellophane où il est empaqueté est déchirée. Mais ne croyez pas que c’est du café. Ce qu’il y a dans ces tout petits paquets consiste généralement en un mélange de pois chiches et de café, avec plus du premier que du second, en proportion inconnue, cachée à la population comme un secret d’Etat. Combien de pois chiches font offense avec leur présence au fruit orgueilleux du caféier ? Presque personne ne le sait.

Deux onces de café s’en vont en deux fois. Et le reste du temps quoi ? Il y a le choix de l’acquérir avec la monnaie impérialiste, mais le manque de dollars américains dans la poche du Cubain est seulement dépassé par le manque de droits du citoyen.

Une autre option se trouve dans le peu de cafétérias qui sont toujours en existence, dans lesquelles on offre un breuvage obscur et qui manque d’arôme au prix de vingt centimes par tasse. Pour l’obtenir il faut savoir l’heure de le faire, qui change capricieusement, et faire face à la queue de personnes dépendantes du café, où les cris sont fréquents pour ceux qui veulent se placer dans la queue ou retardent le mouvement en prenant du temps pour souffler sur le breuvage chaud.

En réalité, la manière la plus commune de satisfaire le désir ou la nécessité est d’acheter le café à des particuliers qui offrent un mélange de deux parts de pois chiches grillés et moulus avec une part de café, au prix de dix pesos par petite boite en métal de lait condensé.

Dix pesos cubains sont équivalents au salaire quotidien d’un Cubain bien rémunéré. Mais ne pensons pas que ce prix soit exagéré, parce qu’ils ne sont pas peu les risques et les difficultés qu’il faut vaincre.

Un danger considérable se trouve dans la nature même du produit, dont l’arôme s’empare de l’atmosphère en alertant l’odorat des délateurs omniprésents qui ne manquent jamais dans le pâté de maisons.

Un autre moment bien scabreux se trouve dans le transport du produit. Les zones de culture se trouvent dans les provinces centrales et orientales du pays, et pour cette raison son transport vers la ville de La Havane, par exemple, implique le contournement de points innombrables de contrôle sur les routes et les autoroutes. Si la personne apporte avec elle le grain ou voyage en train ou en autocar elle s’expose à la fouille par surprise de la police. Ces agents ont l’habitude de fouiller les bagages des particuliers en dépouillant leurs propriétaires des biens considérés illicites par la gendarmerie.

Déjà arrivé à La Havane, après avoir contourné les dangers et les obstacles, il faut acquérir le pois chiche, dont la présence varie de forme mystérieuse. Quelques fois il y a beaucoup de pois chiches et d’autres fois il n’y en a pas.

Comme nous pouvons voir, ce n’est pas facile !

Traduction: Genevieve Tejera

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