CUBANET

30 avril, 2002


Les courants de la corruption à Cuba (II)


Armando Soler

LA HAVANE, avril (www.cubanet.org) - Max est content. Il boit sa bière de marque et se confie soudain, en signalant d’autres participants à cette fête.

- Tous ont déjà leur propre société là dehors, et vous les voyez, ici ils sont employés.

Ce sont des hommes et des femmes jeunes, avec un regard alerte et un rire nerveux. Ils savent qu’ils courent un risque. Le régime n’aime pas que surgisse une classe moyenne avec un capital. Max, qui aussi est comme eux, semble comprendre ce qu’il a fait en me confiant le secret. Il se lève, murmure une excuse et disparaît de la fête d’anniversaire.

Ils travaillent pour le peu de firmes totalement étrangères que permet l’état cubain. Il n’est pas clair comment ils obtiennent assez de bénéfices pour avoir un capital qui leur permette de fonder une petite société à l’étranger. Ils profitent de n’importe quel voyage de travail ou un cours de formation dans un pays de liberté commerciale et fondent leur propre affaire. Ensuite ils rentrent et continuent à vivre comme de simples employés.

L’éruption de cette élite n’est pas un hasard. De nombreux fils à papa; d’autres, arrivistes avec de bons coudes. Tous ont quelque chose en commun: ils sont en attente. Ils attendent le changement avec des dollars en poche et n’ont pas les pénuries de la majorité de la population. Ensuite ils seront ouvertement propriétaires de leurs commerces. Ils jouent avec l’avantage.

La fin du camp socialiste et la croissante globalisation ont fait pression sur le gouvernement cubain. Il tolère une très petite économie de marché qu’il surveille très jalousement. Malgré cela, la jeune génération commerciale se refuse à se comporter dans ce milieu avec les patrons de l’"homme nouveau". Ils se fichent de l’idéologie du pays. Ils cherchent seulement le bénéfice. Et pour cela ils commettent des illégalités. La majorité s’en échappe indemne. Ils font partie de la future classe moyenne gouvernante.

La corruption est un phénomène d’état qui descend depuis la partie la plus haute de l’organisation du gouvernement jusqu’aux couches les plus humbles de la société. C’est un modèle paradigmatique qui s’exécute par un simple élan d’imitation. La traque dont souffre la population pour pouvoir se maintenir plus ou moins mal quotidiennement ne lui permet pas de s’interroger sur l’usage que l’on donne à la richesse qu’elle crée.

L’état cubain justifie les carences avec une politique de services de base gratuits. Derrière ces catégorisations gisent un système de santé publique formel et une éducation où l’endoctrinement domine.

Les organes du gouvernement comme l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire et le Conseil des Ministres ne rendent aucun compte si ce n’est de façon élémentaire. Des catégories comme le budget du Ministère de l’Intérieur, ou la dénommée "réserve du Commandant !, sont à des niveaux impensables même pas du rendement de comptes pédestre à laquelle nous sommes accoutumés.

Avec de telles coutumes il n’est pas facile d’accuser et de démontrer qu’un fonctionnaire public est corrompu.

Généralement cela "tombe d’en haut". Les cas de Luis Orlando Domínguez, autrefois homme du "premier cercle" du chef de l’état, et de Carlos Aldana, idéologue destitué du Parti communiste, ont été exposés sommairement à la lumière publique comme des cas exceptionnels de corruption. L’affaire Robaina, avec la sortie subite du poste de ministre des affaires étrangères, est restée un mystère et des murmures.

L’exécution de la fonction de gouverner en secret, en donnant comme bon et suffisant ce que l’on veut informer, en rejetant avec un dédain répressif tout essai d’examen indépendant, ne sont pas des éléments qui tranquillisent, spécialement, les finances publiques. La nation choisit de suivre le courant et prospère avec le trésor public à sa portée. C’est un mal qui nous touche tous, d’une manière ou d’une autre.

Traduction: Genevieve Tejera

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