Résolution
sur les droits de lhomme à Cuba
Miriam Leiva
LA HAVANE, avril (www.cubanet.org) - La résolution relative à
Cuba, approuvée à la Commission des Droits de lHomme de lONU
le 19 avril, a plusieurs aspects importants. Pour la première fois les
pays dAmérique Latine présentent un document de ce genre
sous damples auspices, et une nation aussi importante dans la zone comme
le Mexique a laissé son vote traditionnel dabstention et est passé
à celui dapprobation.
On dit que la résolution ne constitue pas une condamnation du
gouvernement cubain mais, bien que le mot "condamnation" napparaisse
pas, cela nimplique pas quon ait assume des positions faibles, mais
que cela a été un exercice soigné de rédaction qui
permet daborder la situation des droits de lhomme à Cuba tout
en offrant des possibilités dadhésion aux gouvernements qui
pourraient avoir des difficultés avec lutilisation de termes très
directs dû fondamentalement aux problèmes propres dans cette matière,
les positions des diverses forces politiques internes ou éventuels
compromis avec le gouvernement cubain.
Pendant des années, à mesure que le traitement de la situation
des droits de lhomme dans le monde gagnait de limportance dans les
organismes internationaux (fondamentalement aux Nations Unies) et que se
faisaient des réunions et des conférences spécialisées,
le gouvernement cubain a prétendu les accommoder conceptuellement. Il a
proposé son traitement selon les conditions caractéristiques et
traditionnelles des pays. Ce subterfuge a été bien accepté
par ceux qui ont des problèmes de non-respect et de violations des droits
de lhomme et qui, pour autant, ont soutenu cette manuvre.
De là est vitale lindication dans le préambule de la résolution
que "tous les droits de lhomme sont universels, indivisibles et indépendants
et sont en relation entre eux", comme on reconnaît dans les divers
instruments internationaux en la matière, mais lorsque le point j) on "reconnaît
les efforts faits par la République de Cuba, en faveur des droits sociaux
de la population" et on "invite le gouvernement de Cuba à faire
des efforts pour obtenir des progrès similaires dans le sujet des droits
de lhomme civils et politiques".
Cette deuxième affirmation indique implicitement linexistence dun
traitement adéquat des droits civils et politiques de façon que si
lon nutilise pas le mot condamnation, on sy rapporte
conceptuellement.
Dautres éléments relevants de la résolution sont
la demande à la Haute Commissaire des Droits de lHomme de lONU
pour quelle "dispose de lenvoi dun représentant
personnel pour que son bureau coopère avec le gouvernement de Cuba pour lapplication
de la résolution", ainsi que lexhortation du gouvernement de
Cuba pour "prendre les mesures nécessaires pour la réalisation
effective de cette visite aussitôt que possible".
Dune part on demande lintervention de la Haute Commissaire pour
lamélioration des droits de lhomme civils et politiques à
Cuba; et de lautre on attend une attitude réceptive des dirigeants
cubains, qui avant lapprobation de la résolution avaient déjà
manifesté le rejet du scrutin international dans des termes énergiques.
Lattitude adoptée par le gouvernement cubain dénote le mépris
le plus absolu envers les décisions de la Commission des Droits de lHomme,
quil qualifie de "victoire pyrique" et envers les gouvernements
qui ont proposé, parrainé ou soutenu la résolution, on les
a injuriés par tous les moyens de diffusion et campagnes idéologiques
internes. En contre part on remarque la valeur des gouvernements qui ont voté
contre le document, mais on nindique pas que la plus grande partie dentre
eux sont de flagrants violateurs des droits de lhomme, comme le Soudan,
avec des massacres dopposants politiques et lesclavage; celui dArabie
Saoudite, où on lapide les femmes pour une infidelité conjugale
presumée ou réelle; celui de la Chine, avec une interdiction de
liberté dexpression et dassociation, parmi dautres.
Finalement, la résolution fera un suivi à ce sujet dans la
prochaine période de sessions de la Commission des Droits de lHomme,
donc en 2003, puisque le représentant personnel de la Haute Commissaire
devra donner son rapport. Si cet émissaire na pas le niveau du
Rapporteur Spécial qui pendant plusieurs années a été
désigné pour Cuba, et dont la visite na jamais été
admise à La Havane, cela crée un précédent pour les étapes
ultérieures.
On peut conclure que le traitement des droits de lhomme à Cuba
est en train de recevoir une nouvelle impulsion, fondamentalement avec le
commencement dune conscience plus grande dans lenvironnement de lAmérique
Latine sur la nécessité de soutenir les activistes et tous les
cubains qui souffrent diverses formes de répression ou nont pas le
droit dexercer leurs droits.
Traduction: Genevieve Tejera
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