Notre grand
triomphe
José Antonio Fornaris, Cuba-Verdad / CubaNet
LA HAVANE, novembre Ces jours-ci, après le passage de louragan
Michelle dans lîle, jai entendu la clameur de milliers de voix
qui voulaient avoir des nouvelles de leurs familles depuis Miami.
Les voix arrivaient par Radio Martí et disaient : "Nous sommes désespérés",
"Nous sommes tous angoissés", "Sil vous plait, si
quelquun connaît ma famille à Cuba dites lui que nous voulons
savoir comment ils vont".
Une fois de plus il est évident que des années, des décennies
de séparation artificielle ne sont pas arrivées à nous
changer. Nous continuons à être les mêmes, et ceci est notre
grand triomphe.
Il y a quelques mois jai remarqué à la télévision
des images dramatiques de familles des deux Corées, tous très âgés,
qui se retrouvaient après cinquante ans de séparation. Les scènes
étaient émouvantes. Et jai pensé quune idéologie
qui oblige les familles à être séparées na
aucun trait de bonté.
Au-delà des thèses académiques illustrées et
profondes, la vie a démontré que le pire de ce qui est arrivé
à Cuba dans toute son histoire cest larrivée du
communisme au pouvoir. Leffort du régime pour maintenir les reines
de tout dans ses mains est une atteinte contre les bases de la nation, en
divisant les familles et en imposant une idéologie complètement étrangère
à notre existence comme pays.
Ceux qui sont nés dans cette île, peut-être parce que
Cuba est un nom chargé dexubérance féminine, nont
jamais réellement voulu abandonner son giron. Malgré cela, et
paradoxalement, les Cubains ont du partir vers nimporte quel endroit.
Dans ces endroits ils soignent leurs blessures, et ont le mal du pays, ils
aiment ceux quils ont laissé derrière. Et quelques-uns,
malgré les moments si difficiles quils ont laissé derrière
eux, peut être voudraient-ils même rentrer. Mais souvenons-nous que,
lorsque lont sort de Cuba de façon définitive, on ne peut
pas rentrer pour sétablir de nouveau sur le territoire national
bien quon le veuille. Il me semble quil y a seulement deux pays au
monde, la Corée du Nord et le nôtre, avec cette caractéristique.
Oui, nous essayons toujours de nous retrouver, mais ailleurs. Et ce désir
arrive presque toujours de façon douloureuse et angoissante : quelques
fois dans lEtroit de Floride, et dautres fois comme est le cas
de cet ouragan qui nous a frappé- ceux qui sont dehors pleurent pour ceux
quils ont laissé ici et dont ils nont pas pu avoir de
nouvelles.
Mais tout cela passera. A la fin nous aurons versé beaucoup de
larmes, nous aurons souffert beaucoup en grande majorité sans être
coupable, mais le mal prendra fin. De cela je crois que même pas ceux qui
sont la cause du mal en doutent, bien quils essaient de le cacher de
milles manières.
Traduction: Genevieve Tejera
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