Une longue
escale technique, trop longue
Reinaldo Cosano Alén
LA HAVANE, mai - Fidel Castro, en rentrant à Cuba, a fait une longue
escale technique au Portugal. Très longue. Trop longue.
Après avoir parcouru plusieurs pays dAfrique du Nord et du
Moyen Orient, venant de Libye il est arrivé à la Péninsule
Ibérique. Cette fois les voisins espagnols, après avoir respiré
bien fort, se sont dit : "Heureusement quil nest pas venu ici !".
La destination fut le Portugal.
Une anecdote raconte que le Premier ministre portugais Antonio Gutiérrez
déjeunait lorsquun de ses ministres sest approché et
presque en chuchotant, en tremblant, lui a dit: "Fidel Castro vient ici !"
Gutiérrez fit un saut : "Comment? Quest-ce que cest
! Que dis-tu ? Lavion est déjà sur Lisbonne ?" Ce fut à
ce moment là que Gutiérrez sétrangla avec une arête
du poisson quil mangeait.
Jaime Gama, ministre des Affaires Etrangères lusitain, accompagné
de hauts fonctionnaires fut chargé de donner la bienvenue au visiteur
inopiné et illustre.
Quelquun a raconté que Gama marmonna : "Quelle malchance
est la mienne ! Pourquoi moi précisément ? Ce Gutiérrez me
va la payer !" De son côté, lambassadeur cubain qui la
entendu, a fait le sourd.
Castro a eu une réunion avec le Premier ministre, Antonio Gutiérrez,
pendant laquelle ils ont traité de thèmes sur les relations entre
les deux pays et dactualité internationale.
Aussi avec le président Jorge Sampaio, qui la reçu dans
un dîner au Palais de Belém.
Interrogé par la presse sur pourquoi il avait accepté la
demande du président cubain datterrir à Lisbonne dans une
escale technique pour se réapprovisionner en combustible, le Premier
ministre Antonio Gutiérrez a souligné que lhospitalité
traditionnelle portugaise est au-dessus des idéologies.
Sans aucun doute, la réponse du gouvernant lusitain a été
très élégante et intelligente : juste un mois auparavant -
le18 avril dans la Commission des Droits de lHomme des Nations
Unies, à Genève, le Portugal a voté à faveur de la Résolution
condamnatoire du gouvernement de Cuba pour la violation systematique des droits
de lhomme.
Surpris que lavion de Cubana de Aviación ait pris tant de temps
pour prendre du combustible jai revu les pages des journaux dans leurs
sections de nouvelles étrangères. Jai supposé que les
travailleurs de laéroport de Lisbonne étaient en grève,
ou sétaient refusés à réapprovisionner le "fantôme".
Rien !, tout était normal dans le pays. Seulement pour une raison ignorée
lescale technique a été très longue, trop longue..
Traduction: Genevieve Tejera
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