Les blocs du
blocus
Claudia Márquez Linares, Groupe Decoro
LA HAVANE, juillet Que lembargo soit la cause principale des
maux qui affligent la société cubaine est largument le plus
absurde que jai entendu.
Que me pardonnent les législateurs de la Loi 88 (appelée loi-bâillon)
parce que je vais donner mon opinion sur un thème tabou et qui, selon
cette législation socialiste, peut me coûter jusquà
dix ans de prison.
Dans les milieux diplomatiques européens il est commun de considérer
lembargo commercial des Etats-Unis comme le principal obstacle pour la démocratisation
de lîle. Egalement, du point de vue économique, ils le
considèrent comme étant l'obstacle pour que la population cubaine
voit son niveau de vie augmenter.
Malgré cela, il n´est pour personne un secret que l´économie
centralisée est inefficace. Des facteurs externes comme une plus grande
liberté pour commercer avec des pays tiers ne la libèreraient pas
de maux intrinsèques comme la corruption et la bureaucratie, qui font
tant de mal au décollage économique.
De plus, on doit prendre en compte que le gouvernement cubain commerce avec
des pays comme Panama, le Venezuela, le Canada, la Colombie et même, selon
des sources officielles, le Mexique est le premier investisseur dans l'île,
et celui-ci fait partie du Traité de Libre Echange dAmérique
du Nord.
Les principaux associés commerciaux du régime en occident sont
dexcellents alliés des Etats-Unis. Parmi ceux-ci le Canada, lEspagne
et la France, pour seulement en citer quelques-uns. Tout produit dont on a
besoin dans lîle peut être importé de ces pays, de la même
façon que dans ces marchés on peut placer les productions cubaines
qui sont de qualité et à un prix adéquat.
Malgré cela, selon certaines sources, Cuba produit moins de 2 mille
millions de dollars au titre dexportations et a besoin de plus de 8 mille
millions de dollars pour importer les marchandises et matières premières
dont elle a besoin. En plus, personne au monde ne lui donne de crédit.
Si on levait lembargo la contrepartie que trouveraient les entreprises
américaines est létat cubain avec ses conceptions économiques
erronées. Tandis que les travailleurs recevraient leurs salaires en pesos
et que lentité employeur (létat) senrichirait de
plus en plus aux dépens de l"impérialisme".
Les régimes totalitaires sont antidémocratiques par nature.
Ils nont pas besoin dexcuses externes sil y en a de bien
meilleures- pour justifier le contrôle absolu de toute la société.
Si lembargo était levé les Américains du Nord
pourraient visiter lîle, il y aurait plus déchanges
entre les deux peuples, mais qui peut assurer que le gouvernement cubain ne créerait
pas une "loi" pour réglementer ces contacts en se retranchant
derrière la prétendue protection des visiteurs. On a déjà
par ici classé comme délit le rapprochement avec les étrangers
sous la dénomination de "harcèlement du touriste". Le
droit à Cuba est miné de lois absurdes et illégitimes !
La politique dans lîle sassouplit comme il convient aux
dirigeants au pouvoir et elle ne sera jamais conçue pour laisser libre
cours à la liberté, ni en ce qui est politique ni en ce qui est économique.
Lopposition à Cuba exprime de plus en plus et avec une clarté
de plus en plus grande que le principal problème est le différend
gouvernement-peuple, et quil correspond seulement aux cubains de décider
internement de leur destin.
Le thème de lembargo a été, est et sera la
musique de fond des discours et des tribunes ouvertes des samedis et, surtout,
est comme une sorte de consolation pour justifier les pénuries et les
privations dont a souffert, souffre et souffrira le peuple cubain.
Ce nest pas en vain quune plaisanterie populaire dit que si les
Etats-Unis levaient lembargo, le lendemain apparaîtrait en première
page de Granma (le journal du Parti Communiste) le titre suivant: "Nouvelle
manoeuvre yankee contre Cuba".
Que personne nen doute, cette phrase nest pas éloignée
de ce que serait la réaction officielle.
Traduction: Genevieve Tejera
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