Un adolescent
qui a essayé dabandonner le pays explique ses raisons
GUANTANAMO, le 25 novembre (Luis Torres Cardosa, Lux InfoPress) - Alexander
Lovaina Jiménez, 31 ans, habitant Martí # 365, entre 5 et 6 Nord
et Alberto Maitines Martínez, 16 ans, habitant calle 3 Nord, angle 5
Ouest, se trouvent isolés sous investigation pour le délit présumé
de sortie illégale du territoire national. Les deux jeunes sont arrêtés
depuis le mardi 20 au département dopérations de la Sûreté
de lEtat.
Alexander, qui a été renvoyé de la base navale de Guantánamo,
a été constamment harcelé par la police politique, motif
pour lequel il a décidé de sen aller de nouveau.
Alberto Maitines, avant de partir dans ce voyage risqué, a laissé
une lettre de laquelle nous extrayons quelques fragments :
"Papa, je técris cette lettre pour que, sil marrive
quelque chose, cest sous ma responsabilité, je ne veux pas que tu
me reproches ma décision de demander asile à la base navale de
Guantánamo et je le fais pour les motifs suivants :
"je suis lun de tant de jeunes cubains frustrés, lorsque jai
choisi détudier la peinture le gouvernement communiste me la
refusé, tu sais que depuis que je suis petit cest ma vocation,
"pour lacte de répudiation quils mon fait à
lécole lors des évènements du petit naufragé
Elian Gonzalez, pour avoir un petit drapeau des Etats-Unis peints sur ma
bicyclette,
"je men vais pour tous les coups quils tont donné
en prison,
"pour la séquestration et les coups du 8 et du 16 juin, et je ne
sais pas comment me venger de cela,
"pour les problèmes de lécole du 1er septembre, où
ils mont expulsé pour dire que les prisonniers eux sont maltraités
et encore plus si ce sont des prisonniers politiques,
"pour les actes cruels qui se commettent à Cuba ordonnés
par le dictateur Castro".
Et Alberto continue à dire dans sa lettre :
"Depuis que jai commencé la primaire ils mont
enseigné que Fidel Castro est un Dieu, ils mont appris à haïr
les Américains et à adorer limage de Lénine, à
aimer les Russes et, après quelque temps, que même eux nétaient
pas aussi bons; cest ce quon nous enseigne en classe, je ne
comprends pas ces communistes. Père, seulement je te demande que tu aides
ma mère, aides-la comme tu peux, aies confiance en moi, souviens-toi que
depuis que jétais petit jétais à tes côtés.
Si je ne réussis pas je ne regretterai pas ma décision, je veux
que cela soit clair quil est préférable de mourir que de
vivre dans un pays où lon viole tous les droits des personnes.
"Je tembrasse et un salut à tes compagnons de lutte".
Parce que cette nouvelle est émouvante nous publions une interview
avec Monsieur Alberto Maitines père du jeune Albertico, qui aussi fait
office à Guantánamo de président du Club de prisonniers et
ex prisonniers politiques.
LTC- Monsieur Alberto, nous savons que vous et votre famille passent pour un
moment difficile et pour cela nous sommes reconnaissants que vous nous accordiez
cette interview, qui en plus dêtre diffusée en direct dans
notre programme de Radio Revista Lux sera rendue publique dans les prochains
jours par nos représentants à lextérieur.
Pourriez vous expliquer pourquoi ils nont pas permis à
Albertico détudier la peinture ?
Alberto- Ici, si tu ne suis pas les programmes du communisme tu ne peux pas étudier,
et cela arrive à de nombreux jeunes cubains, qui se frustrent et ils les
mettent à étudier ce qui convient au système.
LTC- Quest-il arrivé à Albertico à lécole
lors des évènements du petit naufragé Elián González?
Alberto- Il avait lhabitude dy aller avec sa bicyclette, sur
laquelle était dessiné le drapeau des Etats-Unis, et là ils
lont appelé, lui ont fait un acte de rejet et lui ont dit quil
ne pouvait pas avoir ce dessin et a été vu par le directeur de lécole
qui a ordonné quon lui donne des coups. Le garçon par chance
a pu éviter cela et courir et séchapper. Cest lune
des méthodes quutilise le gouvernement contre la jeunesse qui ne
soutient pas le régime.
LTC- Albertico parle dans la lettre des coups en prison, pouvez vous nous
parler brièvement de cela ?
Alberto- Moi jai été prisonnier politique depuis lannée
1994, jai perdu un doigt dans lune de ces séries de coups quils
mont donné, en plus jai été frappé au siège
de la Sûreté de lEtat et en prison et il parle de cette
situation parce quil a été élevé au milieu de
cette tragédie, et enfant il me rendait visite en prison avec sa mère.
LTC- Quest-il arrivé le 8 et le 19 juin en particulier ?
Alberto- Le 8 juin lopposition de Guantánamo a été
mettre une offrande au frère José Luis Naranjo, qui est le nom que
porte le Club, et là nous avons été interceptés par
les agents de la Sûreté de lEtat. Jai été
brutalement frappé, ils ont brisé les fleurs que jallais
offrir et mont fait monter dans une auto, ils mont sorti hors de la
ville et mont laissé en me jetant à des dizaines de kilomètres
de la ville. Ensuite, le 16 jai dénoncé cela face à lopinion
publique internationale, ils mont séquestré et mont
rendu chez moi le 17, ce fut un scandale dans le quartier.
LTC- Vous ont-ils permis de voir votre fils, vous ont-ils permis de lui
apporter de la nourriture dans la cellule ?
Alberto- Albertico a seulement 16 ans et ils ne mont pas laissé
communiquer avec lui et ils mont interdit daller au siège de
la Sûreté, où il est arrêté et, évidemment,
ils ne mont pas permis de lui apporter de la nourriture. La situation est
très tendue, là ils ne lui donnent pas de nourriture et quelque
fois ils ne lui donnent même pas deau, et je suis sûr quils
le torturent psychologiquement, pour cette raison je demande à lopinion
publique internationale quelle réclame au gouvernement cubain un
traitement correct pour mon fils.
LTC- A votre opinion, pourquoi de nombreuses personnes, et fondamentalement
les jeunes, essaient démigrer aux Etats-Unis et à dautres
pays?
Alberto- Tout le monde sait bien que la situation politique, économique
et sociale que lon vit à Cuba est réellement insupportable ;
à cela on peu ajouter le manque de libertés et les autres choses
desquelles nous avons parlé pendant cette interview.
Traduction: Genevieve Tejera
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