CUBANET

18 avril 2001



Le gouvernement contre les gens qui louent des chambres aux touristes pour leur propre compte

Reinaldo Cosano Alén

LA HAVANE, avril – Le gouvernement de Fidel Castro a décidé d'adopter des mesures drastiques et coercitives contre les propriétaires qui louent leurs maisons à des touristes étrangers.

Edildo Campanioni Moreno, membre du Comité Central du Parti Communiste, affirme : « Ils sont en train de les convertir en petites entreprises, illégales, dans lesquelles on sait qu'il y a une main d'œuvre employée pour faire la cuisine, nettoyer ou s'occuper de la voiture du visiteur ».

Comme mesure initiale Campanioni a trouvé correct que les « cédéristes » (du CDR, citoyens qui surveillent leurs concitoyens) fassent aux voisins violateurs une visite morale, préventive de possibles délits. Si cela n'a pas l'effet décidé, ces visites deviendront des sanctions sévères, depuis l'imposition d'amendes élevées en dollars jusqu'à la confiscation du logement.

Cette nouvelle chasse affecte de nombreuses personnes, même l'Etat lui-même, mais particulièrement des retraités, des maîtresses de maison et des sans-emplois, ceux qui avec un effort personnel, décent, honnête, nécessaire, arrivent avec ces fonctions et ce travail à obtenir un supplément économique dont les revenus monétaires rendent la charge familiale plus légère.

L'argument exposé pour les réprimer – les patrons et les employés – est ridicule et hypocrite.

Il semble que le gouvernement ne se préoccupe pas non plus que ces personnes avec leur humble travail de gardiens privés contribuent au bien-être et à la sûreté personnelle des touristes étrangers et même de ce qui leur appartient.

Il y eut un temps où la police de Guanabo, par exemple, en est arrivée à reconnaître que grâce à ces gardiens particuliers les délits de vol et de cambriolage envers les visiteurs avaient diminué considérablement.

Malgré cela ils ont dit une grande vérité : les maisons louées aux touristes laissent entrevoir de petites entreprises «illégales», mais pourquoi ces activités de service qui ont à peine la catégorie de commerce ne sont pas légalisées pour qu'elles ne soient plus «hors la loi» ?

Là se trouve le stratagème de cette affaire : ils ont peur de la vitalité de la libre entreprise. Le gouvernement se préoccupe du fait que malgré les quarante ans pendant lesquels le Cubain a du vivre dans l'étatisme, dans un parfait immobilisme, on n'a pas pu arracher de son esprit ses désirs immuables d'indépendance économique, et pour cela on a recours à de drastiques mesures de force. A Cuba il y a trop de lois interdisant, mais aucune permettant d'agir.

Pour palier la très grave situation économique du pays après la chute du bloc soviétique, duquel dépendaient les subventions, le gouvernement a permis aux particuliers de faire des travaux, jusqu'à 157 emplois libéraux. Cependant en voyant que même en imposant les restrictions les plus grandes et les plus ridicules, comme d'interdire plus de douze clients à la fois – trois tables avec quatre chaises chacun – dans les mini-restaurants, ou d'interdire dans les mini-cafétérias que le consommateur puisse s'asseoir, et que comme l'oiseau Phœnix des formes « capitalistes » resurgissent, on a choisi de ne plus donner de permis et d'appliquer des restrictions très dures avec des amendes très élevées et de suspendre les licences commerciales, pour essayer d'éradiquer la « mauvaise herbe » capitaliste.

Lorsque j'ai parlé de ce sujet avec quelques diplomates étrangers, ils m'ont dit que lorsqu'ils interrogent des fonctionnaires de haut rang du gouvernement, ceux-ci leur répondent toujours qu'en permettant l'ouverture du marché interne – même à un niveau aussi bas que de libérer les métiers – ils créeraient des catégories, des différences économico-sociales parmi les citoyens. Quel toupet !

Le peuple de Cuba est maintenu dans la paralysie. Ils refusent toute possibilité de libéralisme créateur et même refusent les lois naturelles : l'être humain se différencie de tout le reste de la création vivante en rivalisant avec les autres. Quelle est la vie de l'être humain sans la rivalité ? Qui, si non le régime d'intolérance imposé à Cuba, a créé les plus grandes différences sociales en commencant par ceux qui ont des dollars et ceux qui n'en ont pas ?

Ni le gouvernement lui-même peut créer cet argument pharisien. Il est si difficile pour lui de devoir reconnaître qu'il est le responsable.

Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


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