Roman
feuilleton Giron
Claudia Marques Linares, Groupe Decoro
LA HAVANE, avril Ces jours-ci la télévision cubaine a
transmis comme s'il s'agissait d'un feuilleton, chapitre par chapitre, le séminaire
effectué à La Havane au sujet de l'invasion de Playa Giron ou de
La Baie des Cochons, comme on l'appelle également.
A ce séminaire ont assisté des combattants de la Brigade 2506
et des dirigeants du gouvernement qui ont participé à cette
bataille.
Il est paradoxal qu'un groupe de ces Cubains qui ont décidé de
risquer leur vie pour dérouter un régime oppresseur, après
42 ans, décide de venir saluer à et de se retrouver avec ceux qui
ont été la cause des maux du peuple cubain.
Quelques-uns d'entre eux ont parlé de réconciliation, mais les
centaines de prisonniers politiques pacifiques sont-ils libérés ?
Les Cubains jouissent-t-ils des libertés d'une société démocratique
? Evidemment que non.
Dans les débats qui ont eu lieu autour des évènements
arrivés en avril 1961, nous avons entendu plusieurs ex-brigadiers de la
2506 reconnaître la bonne stratégie des militaires du gouvernement
communiste, parler de ce que l'objectif de l'Agence Centrale d'Intelligence
(CIA) était que tous les envahisseurs soient massacrés pour
justifier une intervention.
De toutes façons, au-delà des excuses et des explications, ce
qui attire l'attention c'est que ceux qui disent encore qu'ils sont des lutteurs
pour la démocratie se réunissent avec les représentants du
gouvernement de l'Ile pour se souvenir de leur propre déroute et non pour
demander qu'on respecte les droits de l'homme.
J'ai entendu de nombreux Cubains citer tant de compatriotes qui bien qu'ils
n'aient jamais combattu avec les armes le régime de La Havane, ne peuvent
toujours pas rendre visite à leur patrie. J'ai entendu des noms comme
celui de Ricardo Bofill, Guillermo Cabrera Infante, Marie Elena Cruz Varela, et
beaucoup d'autres, dont le seul « délit » a été
de ne pas être d'accord avec le Parti Communiste.
Sans aucun doute, les ex-brigadiers de la 2506 qui sont venus de l'exil ont
seulement contribué à ce que les oppresseurs du peuple cubains
aient un motif de plus de célébrer la déroute de ceux qui
ont voulu éviter à leurs compatriotes ces 42 années de
totalitarisme.
Traduction: Genevieve Tejera
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