CUBANET

20 juillet 1999



Vols, agressions et violence à La Havane après la Loi 87

Jesús Zuñiga, Coopérative de Journalistes Indépendants

LA HAVANE, juillet – C'est arrivé comme dans un de ces films de catégorie R que retransmet la télévision cubaine le samedi soir. A 20 h. 40, deux individus sont arrivés à un petit magasin qui offre un service de photos et de snacks en dollars dans la rue centrale Calzada de Monte. Il ne se sont pas masqué le visage ; l'un était armé avec un pistolet et l'autre avec un couteau. Ils ordonnèrent aux personnes présentes de ne pas bouger. Ils allèrent directement vers la caisse et prirent plus de 1.200 dollars.

Pour tranquilliser les personnes menacées, ils leur rappelèrent que rien de cela ne leur appartenait. L'un partit avec l'argent et l'autre couvrit sa fuite. Avant de s'en aller, ils prirent six boites de bière Cristal. Tout arriva en moins de cinq minutes. Ils partirent à pied. Une version croit qu'ils avaient une voiture dans la rue la plus proche, une autre dit qu'ils se mirent à courir avec le butin en mains.

Malgré la nouvelle Loi 87 et la présence exagérée de policiers dans les rues, la violence continue à battre des records. Les chiffres officiels sont inexistants, mais chaque jour le Cubain commun apprend ou est témoin de faits qui ont eu lieu la veille au soir. Le nombre de citoyens assassinés ou blessés par leurs agresseurs est aussi significatif.

C'est le cas d'un jeune homme de La Havane qui deux jours avant ses 19 ans n'a pas pu arriver à les fêter parcequ'à la sortie d'une discotheque dans le quartier de Miramar, une bande de malfaiteurs l'a attaqué. Il a à peine souffert la dernière nuit de sa vie. Un fort coup avec une barre d'acier de presque quatre kilos lui a fracturé le crâne de façon instantanée. Le motif : lui voler une paire de chaussures de tennis Nike. Sa mère ne peut pas comprendre comment on peut tuer pour si peu. La vie de son fils a eu un prix : 120 dollars, prix des chaussures dans les magasins en devises cubaines.

Avoir des dollars, des appareils électroménagers, des bijoux de valeur, de la nourriture, c'est l'objectif principal des malfaiteurs. Le vol dans des logements habités est également important. Les délinquants ont l'habitude de regarder les maisons qui dans chaque quartier sont les mieux meublées, presque toujours avec des grilles. Mettre des grilles aux portes, aux fenêtres, terrasses et jardins a été mis à la mode devant l'augmentation des vols. Se renfermer derrière les grilles est la solution de beaucoup de familles d'un bout à l'autre du pays.

Mais les grilles appellent l'attention ; c'est ainsi que souvent on entend parler de vols fantastiques dans les maisons apparemment protégées comme si elles étaient une forteresse militaire. Le pire c'est qu'ils ne dévalisent pas le logement, mais il y a eu des cas où à entendre des bruits et quand les habitants se sont réveillés cela leur a coûté la vie.

Une autre chose commune est aussi la corruption et l'escroquerie. Pour quelque démarche que ce soit ou pour trouver un bon travail il faut avoir une somme d'argent, des dollars de préférence. Pour Manuel Diaz de 44 ans, un poste dans un magasin où on paie en dollars lui a coûté 400 dollars. Alejandro Suárez, 24 ans, un poste dans la société d'appareils électroniques pour le tourisme lui a coûté 600 dollars. Le tourisme et les entreprises à capital étranger sont les plus recherchés. Ensuite, grâce aux vols subtils on peut récupérer l'argent investi pour acheter la place.

"Les gens dépensent une certaine quantité en sachant que dans cet endroit on peut soustraire suffisamment pour quintupler ce que l'on a dépensé", assure Victor Rojas, 42 ans, qui travaille dans une société. De plus bien sûr, la nourriture et les conditions de travail sont meilleures.

Il est vrai que le gouvernement ne les paie pas pour la somme stipulée pour laquelle ils ont été embauchés, mais pour eux ce n'est pas trop important. Un jour ou l'autre ils vont gagner assez d'argent et de marchandises pour améliorer leur niveau de vie.

La corruption se trouve dans toutes les sphères de la vie de la société cubaine actuelle. Une armée de canailles s'est mise à découvert ces les derniers temps. Leurs points de mire favoris sont les touristes et les paysans ayant de l'argent qui veulent s'établir dans la capitale. Aux étrangers ils essaient de leur vendre des boites de cigares falsifiés et des œuvres d'art illégitimes. Les paysans, souvent, sont victimes d'escrocs.

Un résident dans le quartier du Vedado a vendu sept fois la même maison à des personnes différentes. Chaque vente a rapporté 30 mille pesos (1.500 dollars) à chacune des trois personnes chargées de l'opération de vente supposée. En six ans, il a obtenu environ de 270 mille pesos (environ 15.000 dollars). Pendant ses 40 ans de vie il n'a jamais travaillé. Il n'en a pas besoin. Son commerce est hautement lucratif.

La sociologue Maria Luisa Benitez, de 38 ans, se trouve parmi ceux qui pensent que les conditions économiques difficiles de ces 60% de la population qui ne reçoit pas de devises ont tant dégradé quelques segments de la population qu'ils ont opté pour la violence. Les secteurs marginaux se trouvent dans les quartiers de la périphérie de la Vieille Havane, La lisa, Marianao, Havane Centre et San Miguel del Padrón. Les noirs sont les plus lésés, selon la spécialiste. Pour quatre familles blanches qui vivent mal il y en a plus de dix qui appartiennent à la race noire et subsistent dans des conditions précaires.

Cette situation a fait que les noirs se soient irrités contre les personnes qui on un pouvoir d'achat pour se permettre des articles de qualité, et qui en majorité appartiennent à la race blanche. Aux touristes ils leurs arrachent leurs sacs ou leurs appareils photo, mais ils ne leur donnent pas les même coups qu'ils donnent aux Cubains quand ils les dépouillent de quelque bijou.

Les cas résolus par des investigateurs de la police sont infimes, puisqu'en général les malfaiteurs ont l'habitude d'être attrapés quand ils sont des récidivistes multiples. Le cas de Bárbaro García, 40 ans, est un exemple typique de l'inefficacité policière. Il y a environ un an, deux individus lui firent subir deux coups de poinçons pour lui voler une serviette à cadenas à numéros qui attirait l'attention. A cause des lésions sévères reçues, il perdit un œil. La serviette contenait seulement des documents de travail. Bárbaro, qui malgré la blessure continue à dires des blagues dit que la police ne l'a toujours pas informé de la capture de ses agresseurs.

La Havane n'est pas aussi violente que New York, Mexico ou Medellin, mais elle leur fait déjà concurrence.


Traduction: Genevieve Tejera

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