La peur est viscérale à Cuba
sauf du vol
Maria Elena Rodriguez, Cuba-Verite
LA HAVANE, le 10 décembre Pendant les 40 ans que le gouvernement de Fidel Castro a détenu le pouvoir sans interruption, plusieurs générations de Cubains se sont habitués à la double morale grâce à des expériences familiales qui
se passent de père en fils.
La peur à Cuba est viscérale, génétique, et a son origine dans la nécessité de survivre et la répression qui na pas permis douverture ni de progrès économique.
De la vient la décadence morale puisque la seule chose dont on na pas peur dans lîle est le vol, vocable qui a perdu totalement sa signification et sa validité puisque lorsquon commet un vol au niveau de létat on lappel «jai résolu»
ou «jai obtenu».
En échange, lorsque le vol affecte les domiciles particuliers, par exemple un jeune qui soustrait un jean ou un appareil stéréo, il est connu sous le nom de «bonne affaire».
Peur à Cuba signifie crainte de perdre son emploi ou «de se mettre mal» avec lun des organismes de contrôle social (CDR, FMC, CTC, parmi dautres), parce que cela équivaut à perdre toute possibilité de travail ou de faire des études
et à se convertir en «personne à qui lon ne peut pas faire confiance».
Si pour «ceux à qui on peut faire confiance» la vie est dure, pour un «à qui on ne peut pas faire confiance» subsister est presque un miracle, puisque son économie et son instruction personnelle peuvent se voir réduites à zéro, en
plus de vivre avec la constante et très probable possibilité dêtre la cible facile de la répression du Ministère de lIntérieur.
Le là vient que lon entend populairement la phrase: «Si ici dehors les choses vont mal, imagines-toi là à lintérieur», en faisant référence directe aux prisons qui en nombre qui dépasse les 300 prolifèrent dans tout
Cuba depuis 1959.
Une telle situation a même fait que quelques dissidents ont cessé leur activité, à cause de la perte de leurs emplois, à limpossibilité den trouver un autre, et à la faim à laquelle eux et leurs familles se voient exposés.
Les cas de divorce ne sont pas rares en arrivant à lextrême à cet effet. Malgré cela, on ne peut nier quil y a des exceptions, il y a quelques dissidents qui en utilisant mal quelques contributions généreuses de lexil vivent
dans lopulence, se paient des massages corporels à domicile, et même vont en voyage aux Etats-Unis, au lieu dutiliser ces ressources pour propulser la cause de la démocratie.
De nombreux Cubains, bien quils le désirent, ont peur dentrer dans lopposition au gouvernement ou dans la presse indépendante. Largument que lon entend dhabitude est: «Tu te mets un autre problème sur le dos, et des gros, avec celui
de trouver à manger jen ai bien assez».
Il y a de la peur à Cuba, une peur viscérale pour affronter le régime de Castro bien que par derrière ils le maudissent, mais la peur arrive jusquà un point, jusquà la faim. La preuve irréfutable de ce qui est dit plus haut cest
que le marché noir se fortifie et les taux élevés de vols et cambriolages se maintiennent malgré les sanctions inhumaines du Code Pénal en vigueur.
Traduction: Genevieve Tejera
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