CUBANET

15 décembre 1999



La peur est viscérale à Cuba… sauf du vol

Maria Elena Rodriguez, Cuba-Verite

LA HAVANE, le 10 décembre – Pendant les 40 ans que le gouvernement de Fidel Castro a détenu le pouvoir sans interruption, plusieurs générations de Cubains se sont habitués à la double morale grâce à des expériences familiales qui se passent de père en fils.

La peur à Cuba est viscérale, génétique, et a son origine dans la nécessité de survivre et la répression qui n’a pas permis d’ouverture ni de progrès économique.

De la vient la décadence morale puisque la seule chose dont on n’a pas peur dans l’île est le vol, vocable qui a perdu totalement sa signification et sa validité puisque lorsqu’on commet un vol au niveau de l’état on l’appel «j’ai résolu» ou «j’ai obtenu».

En échange, lorsque le vol affecte les domiciles particuliers, par exemple un jeune qui soustrait un jean ou un appareil stéréo, il est connu sous le nom de «bonne affaire».

Peur à Cuba signifie crainte de perdre son emploi ou «de se mettre mal» avec l’un des organismes de contrôle social (CDR, FMC, CTC, parmi d’autres), parce que cela équivaut à perdre toute possibilité de travail ou de faire des études et à se convertir en «personne à qui l’on ne peut pas faire confiance».

Si pour «ceux à qui on peut faire confiance» la vie est dure, pour un «à qui on ne peut pas faire confiance» subsister est presque un miracle, puisque son économie et son instruction personnelle peuvent se voir réduites à zéro, en plus de vivre avec la constante et très probable possibilité d’être la cible facile de la répression du Ministère de l’Intérieur.

Le là vient que l’on entend populairement la phrase: «Si ici dehors les choses vont mal, imagines-toi là à l’intérieur», en faisant référence directe aux prisons qui en nombre qui dépasse les 300 prolifèrent dans tout Cuba depuis 1959.

Une telle situation a même fait que quelques dissidents ont cessé leur activité, à cause de la perte de leurs emplois, à l’impossibilité d’en trouver un autre, et à la faim à laquelle eux et leurs familles se voient exposés. Les cas de divorce ne sont pas rares en arrivant à l’extrême à cet effet. Malgré cela, on ne peut nier qu’il y a des exceptions, il y a quelques dissidents qui – en utilisant mal quelques contributions généreuses de l’exil – vivent dans l’opulence, se paient des massages corporels à domicile, et même vont en voyage aux Etats-Unis, au lieu d’utiliser ces ressources pour propulser la cause de la démocratie.

De nombreux Cubains, bien qu’ils le désirent, ont peur d’entrer dans l’opposition au gouvernement ou dans la presse indépendante. L’argument que l’on entend d’habitude est: «Tu te mets un autre problème sur le dos, et des gros, avec celui de trouver à manger j’en ai bien assez».

Il y a de la peur à Cuba, une peur viscérale pour affronter le régime de Castro bien que par derrière ils le maudissent, mais la peur arrive jusqu’à un point, jusqu’à la faim. La preuve irréfutable de ce qui est dit plus haut c’est que le marché noir se fortifie et les taux élevés de vols et cambriolages se maintiennent malgré les sanctions inhumaines du Code Pénal en vigueur.


Traduction: Genevieve Tejera

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