CUBANET

6 décembre 1999



Victoire de la dissidence Cubaine

LA HAVANE, le 5 décembre (Oswaldo de Cespedes, CPI) – La marche pacifique convoquée par le mouvement Frères Fraternels pour la Dignité le jour de la Sainte Barbara, hier samedi 4 décembre, qui partait de l’église qui porte son nom pour se terminer à celle de Saint Edouard, toutes deux dans le quartier havanais de Parraga, a surpassé les attentes, tant pour le nombre de participants que pour sa réalisation même.

A onze heures du matin, après la messe officiée par le père Elpidio dans une église remplie à craquer de fidèles dont environ 70 étaient membres de l’opposition et défenseurs des droits de l’homme de divers groupes, la marche a commencé, et s’y sont incorporés pas moins de 50 activistes qui ont avancé solennellement dans l’avenue Calixto Garcia, artère principale du quartier Parraga, et se sont acheminés ensuite vers la chaussée de Saint Augustin, où se trouve la petite église de Saint Edouard.

Le parcours, de plus d’un kilomètre, a duré environ 20 minutes sous le regard étonné de la population locale, puisque c’était la première fois que cela arrivait dans cette zone, et celle-ci a été réceptive quand elle a su qui effectuait la marche, malgré le fait que la frayeur causée par la longue histoire de représailles ait été le motif qu’elle ne se joigne pas à ce geste civique pour réclamer la liberté des prisonniers politiques et de conscience et pour le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont Cuba est signataire. Quelques-uns des habitants de l’endroit se joignirent à la marche, et personne ne se manifesta contre ceux qui marchaient en silence d’un point à l’autre, et encore moins ne firent-ils des gestes agressifs contre eux. En cette occasion la soi-disant «réponse d’un peuple offensé» ne s’est pas produite.

Cette marche, dans laquelle était représentée une partie de la société cubaine a été tout le temps accompagnée par des reporters de la presse étrangère accréditée à Cuba, parmi eux Reuters, France Presse, BBC et ABC, ainsi que des journalistes indépendants qui aussi subissent l’intolérance du gouvernement. Parmi ceux qui ont couvert la marche pour la presse indépendante, il faut citer la Coopérative de Journalistes Indépendants, Cuba Press, Habana Press et Cuba-Verité.

Se trouvaient aussi présents ceux qui ne manquent jamais au rendez-vous: les forces du Département de la Sûreté de l’Etat et les paramilitaires de Réponse Rapide, qui par centaines surveillaient les zones proches des églises et le trajet entier parcouru par les opposants pacifiques. Même si la police politique depuis la veille avait effectué à la havane la détention de quelques dissidents qui allaient participer à la marche, et dans les environs immédiats de l’église de Sainte Barbara, et avait effectué des opérations dans les domiciles d’autres personnes restreignant ainsi leurs droits, il faut reconnaître que pendant la célébration de la marche il n’y a pas eu d’incident négatif, et ils ont permis la réalisation de celle-ci, malgré le fait que parmi les rangs de l’opposition se trouvaient des agents de la Sûreté de l’Etat, comme l’officier «Jésus», qui à la porte de l’église Saint Edouard a dit à ce reporter: «Tu n’en manques pas une».

A la conclusion de la marche, la presse étrangère accréditée a interviewé plusieurs participants, qui ont exposé le motif de celle-ci et aussi leur point de vue sur ce qui avait été réalisé, ce que tous ont qualifié de succès de la dissidence cubaine, puisque c’était la première fois qu’on arrivait à effectuer une manifestation sans que les forces gouvernementales y mettent fin de façon violente.

Ce qui a attiré beaucoup l’attention de tous les reporters a été la présence d’un petit garçon qui accompagné de ses parents a avancé avec les autres. Gustavo Mason Mayan, sept ans, habitant la rue Manrique 553 entre Dragones et Salud au Centre de la Havane, a été protagoniste et à la fois témoin de ce geste civique, malgré son bas âge il a su dire à ce reporter qu’il avait le droit de marcher dans les rues de son pays.

A 11 heures 45 du matin a été conclue l’activité de la dissidence, et chaque participant s’est éloigné sous le regard vigilant des répressifs, sans que jusqu’au moment où nous rédigeons cette note la CPI sache que l’on ait pris des représailles à leur encontre.

A la marche ont participé des activistes de Frères Fraternels pour la Dignité (les convoquants), du Parti Démocratique 30 Novembre, de la Ligue Civique Marti, du Collège de Pédagogues, USTIC, CTDC, Unité Féminine Cubaine, Tamarindo 34, Naturpaz, Agenda Nationaliste, Union Nationale d’Opposants, Mouvement 13 Juillet, Parti Fédéraliste et du Parti Pro Droits de l’Homme de Cuba.

Selon les renseignements de plusieurs sources, ont été détenus depuis la veille au soir Benancio Roberto Rodriguez et Galman Rodriguez Acosta, présidents des mouvements Frères Fraternels pour la Dignité et Union Nationale d’Opposants, respectivement, et également Ileana Gonzalez Rodriguez, du Parti Démocratique 30 Novembre et Marcel Valenzuela Salt, de Fraternité Civique.

Le 4 ont été arrêtés Clara Morales, José Aguilar et Carlos Oquendo à la porte de leurs domiciles, tous membres du Mouvement 13 Juillet qui ont été conduits à la Dixième Unité de la PNR, dans la municipalité 10 octobre. Ont subi le même traitement répressif dans les alentours de l’église de Sainte Barbara Maria de los Angeles Suarez Esquivel, de la Confédération de Travailleurs Démocratiques de Cuba; Maritza Lugo Fernandez, vice-présidente du Parti Démocratique 30 Novembre «Frank Pais» et son père Secundino Lugo Sosa, et aussi Marcos Lazaro Torres, coordinateur national de ce groupement.

D’autre part, dans le but de les empêcher de sortir de chez eux, des opérations de police ont été effectuées contre Juan Francisco Guerra Perogurria, de la Ligue Civique Marti; Antonio Diaz Quintana, du Comité d’Aide Humanitaire et Religieuse aux Prisons; Jorge Salvacana Valdes, président du Mouvement Aurora; Angel Almagro Campoalegre, président de Naturpaz; Carlos Alberto Dominguez, secrétaire général du Parti Démocratique 30 Novembre, qui a pu l’éviter et a participé à la marche, ainsi que José Barrera Vargas, de Frères Fraternels pour la Dignité.

Au moment où nous rédigeons ces lignes, excepté Benancio Roberto Rodriguez et Galman Rodriguez Acosta, tous les détenus avaient été mis en liberté.


Traduction: Genevieve Tejera

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