Le manque de haricots à Cuba
par Maître Victor Rolando Arroyo, UPECI
LA HAVANE, avril - La population cubaine reçoit à peine 460 grammes de haricots par personne par mois, et ceux-ci sont fondamentalement des pois ou haricots de qualité douteuse, que le régime obtient dans des ventes aux enchères internationales à bas
prix, puisqu'il dit ne pas avoir de ressources pour obtenir des haricots de bonne qualité aux prix actuels du marché international.
Les haricots ont traditionnellement constitué une part importante du régime des cubains, et ils ont une grande importance nutritionnelle pour leurs apports en calories, phosphore, vitamines, fer et autres éléments, et pour cette raison leur production constitue une
importance économique croissante.
A la fin des années 50, à la veille de l'arrivée au pouvoir du régime cubain actuel, le secteur privé de l'agriculture cubaine en produisait plus de 36 mille tonnes par an, un chiffre qui arriva à 60 mille tonnes en 1961. C'est à partir de cette
année là qu'a commencé un processus vertigineux de réduction de la production, en arrivant au point que l'on a récolté seulement 6,500 tonnes en 1988. Comme conséquence logique, il a fallu augmenter les importations, avec les déboursements conséquents
de devises.
Aujourd'hui la population cubaine vit une pénurie inexplicable de haricots. Cette situation est-elle réelle ? Ou bien au contraire est-elle la conséquence de l'improvisation d'une politique néfaste de production agricole ?
Apres 1959, la culture du haricot a fait l'expérience d'un maigre développement, pour la priorité donnée à d'autres articles et l'utilisation insuffisante des semailles par rotation ou intercalées avec d'autres cultures, en faisant obstacle à la
qualité qui le convertit par sa courte période de culture - entre trois et quatre mois - en une source d'alimentation nutritive et bon marché pour de larges secteurs sociaux.
Le pays dispose de plus de 20 variétés améliorées et sélectionnées de haricots, ainsi que d'une grande expérience qui lui permet d'attribuer et de systématiser des nombres élevés de champs pour cette culture ce qui garantirait
la faible consommation nationale.
Aujourd'hui le régime fait valoir la justification de ne pas avoir les biens nécessaires pour une telle entreprise. Il parle du coûteux contrôle des fléaux et maladies, et même parle de la disponibilité de l'eau ou de la coïncidence de sa récolte
- février et mars - qui est en concurrence avec celle des légumes pendant la saison froide.
Tous ces arguments son banaux. On a toujours semé et récolté à Cuba les légumes et les haricots à l'unisson, et efficacement, et pour cette raison ses prix étaient accessibles à tous les secteurs de la population.
Il existe dans le pays des variétés de haricots qui au printemps arrivent à donner un rendement de plus de 400 quintaux et en plus sont résistantes aux maladies comme la rouille et la mosaïque commune.
Une autre variante pourrait être l'emploi pour la production de haricots la culture du haricot communément appelé carita, dont les variétés noires et rouges sont bien acceptées par la population. La récolte peut se faire 90 jours après les
semailles et sont résistants à la sécheresse et aux hautes températures, en ayant des rendements potentiels de 2,5 tonnes par hectare. Dans le pays il existe assez de grains de semence pour les grandes surfaces dont on a besoin.
Apres ce sommaire, et ces estimations raisonnées, quelles réponses donnerons-nous à ceux qui nous interrogent : qui est le responsable de la pénurie de haricots dans le pays ?
Traduction: Genevieve Tejera
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