CUBANET

19 septembre, 2001



Les études gratuites les plus chères du monde


Jesús García Leiva / CubaNet

LA HAVANE, septembre - A Cuba il y a maintenant une certaine modalité de gratuité inconnue dans d’autres pays. Il s’agit de la gratuité conditionnée, en d’autres mots : si tu ne fais pas ce que te demande le gouvernement celui-ci te le fait payer d’une façon ou d’une autre.

Tout le long de ma vie, on m’a répété plus d’une fois que j’ai pu étudier "grâce à la révolution".

Je viens d’une famille pauvre dont les ressources financières n’auraient pas pu assumer le coût de la licence en Cybernétique-Mathématiques que j’ai étudié, spécialité où la majeure partie de la bibliographie est importée.

Si en fait je reconnais que, en comparaison avec les gouvernements antérieurs, l’accès à l’éducation et en particulier l’éducation supérieure a bénéficié aux couches les plus humbles du peuple, je ne vois pas pour quelle raison je dois me sentir reconnaissant pour ce que je considère une obligation du gouvernement actuel, qui est arrivé au pouvoir précisément avec l’appui populaire après des promesses d’une société plus juste.

Ce qui est vrai c’est qu’à chaque pas les diplômés universitaires choquent avec des obstacles imposés par le gouvernement de Fidel Castro, comme celui de ne pas pouvoir exercer sa profession pour son propre compte, ne pas pouvoir changer librement de travail si - par exemple- je travaille dans un pôle scientifique et je désire travailler dans le tourisme, ou si je suis diplômé en pédagogie et n’ai pas la permission d’étudier avec des bourses à l’étranger dont les démarches sont faites par ces professionnels. En plus, les diplômés de plusieurs professions (certaines versions assurent que leur nombre est en augmentation) n’ont pas la permission d’émigrer librement, même si le pays récepteur leur a accordé un visa.

Dans tous les cas est toujours présent l’exposé que "la révolution les a formé" (les professionnels) et pour cela ils lui ont des dettes, parce qu’elle a investi de grandes ressources dans leur formation.

Il faudrait demander à Fidel Castro, qui a fait une analyse si "brillante" sur le fait que la dette extérieure n’est pas payable, quel est le coût de n’importe quelles études universitaires à Cuba, puisque nous sommes nombreux ceux qui seraient disposés à la payer au nom de notre liberté. Ou est-ce que les études universitaires ne sont pas payables à Cuba? Pourquoi ont-ils peur de publier les prix ?

On écrit beaucoup sur cela et on publie dans les médias nationaux les prix des études universitaires aux Etats-Unis, mais on parle très peu des universités publiques dans ce pays, et lorsqu’ils le font c’est pour critiquer ses aspects négatifs. On ne parle pas non plus du salaire de l’ouvrier moyen d’Amérique du Nord, de son pouvoir d’achat, mais ils osent faire des comparaisons.

Le soir du 16 août s’est conclu le XV Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants. La délégation cubaine qui a été à cet évènement, qui a eu lieu en Algérie, a compté avec la présence de 223 étrangers de 56 pays, qui sont aussi victimes du chantage politique de la gratuité supposée des études. Quelles alternatives avaient ces étrangers, qui étudient à Cuba, qui n’étaient pas de répéter le discours politique de Castro? Après tout il faut être reconnaissant, et dans ce cas il est recommandable de ne pas contredire le gouvernant cubain puisqu’ils pourraient mettre en péril la bourse "gratuite" et offerte "de façon désintéressée" par celui-ci pour qu’ils suivent des études universitaires. En plus, après avoir reçu leurs diplômes ils pourront faire ce qu’ils voudront, et même parler avec toute sincérité sur leurs motivations véritables dans cet évènement de jeunes.

Mais enfin, il y a chaque fois plus de gens qui solutionnent leur frustration en s’en allant dans une autre partie du monde, dans des pays où il y a la possibilité de développer l’intellect, où l’exercice des professions est valorisé à sa juste mesure et rémunéré en conséquence.

Les gens en ont assez de survivre, de stagner, de recevoir des salaires de misère. Ils rêvent et veulent vivre, se réaliser et, une fois pour toutes, annuler cette dette infinie qui est de suivre des études universitaires dans la Cuba socialiste.

Traduction: Genevieve Tejera

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