CUBANET

10 septembre, 2001



Ficher le camp


Manuel Vázquez Portal, Grupo Decoro / CubaNet

LA HABANA, septembre – L’humour populaire affirme que le problème cubain a deux sorties... L’une par air et l’autre par mer. Sortir de Cuba, s’en aller, peu importe pour aller où, ni de quelle façon, c’est le désir public, mais surtout, secret de la plus grande partie de la population. On n’avait jamais vu une telle frénésie pour l’émigration.

A l’époque de la Colonie, les autorités devaient décréter l’exil de quelqu’un pour que celui-ci abandonne l’île. A l’époque de la République la persécution politique était le motif d’un exil ou d’un autre qui ne se prolongeait pas plus que quatre ou huit ans. C’était comme si les Cubains étaient des plus attachés à leur sol natal. Aujourd’hui – celui-ci a déjà quarante deux ans- non. Aujourd’hui, à la première opportunité, même le plus imbécile fiche le camp.

Cette envie de partir, ce sauve-qui-peut pour laisser derrière les palmiers et le ‘bohío’, pour oublier la Guantanamera et le Mozambique, pour ne plus jamais voir de queues et de ‘chameaux’ est ce qui a causé dans la pensée nationale l’idée que tout le monde veut ficher le camp mais personne ne veut le faire avec le cheval (surnom populaire de Fidel Castro). C’est un peu vrai. Ficher le camp est plus facile, apparemment.

Avant les gens s’en allaient avec le désir de revenir. Ils avaient l’espoir de rentrer chez eux – dans ces temps là on ne confisquait pas les maisons -, de retrouver leur famille – les liens de famille étaient alors au-dessus des passions politiques-, récupérer leurs symboles de patrie –ils étaient alors la propriété privée d’aucun parti-, en résumé, de jouir du retour à ses racines.

Aujourd’hui – j’ai déjà dit que cet aujourd’hui a presque un demi-siècle et que les personnes ne vivent pas tant et les maisons s’écroulent et les parents meurent et les symboles de la patrie perdent leur idéal - les gens s’en vont sans penser au retour. Simplement, ils veulent échapper de quelque chose qui ne les laisse pas vivre comme ils désirent.

Ah, mais ce n’est pas facile de ficher le camp. Il y a des désespérés qui meurent dans le train d’atterrissage d’un avion, il y a des boucaniers audaces qui s’aventurent dans un bateau rafistolé, il y a des demoiselles séductrices qui font la conquête d’un cheik de la pauvreté du premier monde, il y a des fonctionnaires aguerris qui changent de veste en foulant la terre étrangère.

Et comme quelqu’un a dit, "lorsque les peuples émigrent, les gouvernants sont de trop", les gouvernants cubains ne veulent pas avoir la faute d’autant de fugues, et alors ils accusent un autre gouvernement de stimuler la fuite, et ficher le camp est de plus en plus difficile, et le gens restent sans voie ouverte, et vous verrez que lorsqu’ils ne peuvent plus s’en aller ils vont vouloir faire tomber le cheval et c’est alors que va avoir lieu le brouhaha divin.

Traduction: Genevieve Tejera

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