Une autre
invention pour sortir de Cuba
Amarilis Cortina Rey, Cuba-Verdad
LA HAVANE, novembre (www.cubanet.org) L'avion qui est sur le point de
partir de l'aéroport international José Martí, situé
dans la capitale de Cuba, se dirige vers l'Ukraine. Obligatoirement il fera
escale en Espagne. Des dizaines de jeunes cubains ont trouvé la solution
avec des lettres d'invitation pour visiter le pays autrefois communiste. Malgré
cela, leur destin sera un autre. La liberté.
Ces cubains, dont l'age moyen est de 35 ans, pendant le temps que dure
l'escale à l'aéroport chercheront nerveusement et désespérément
la manière de demander l'asile politique au gouvernement espagnol.
"Tu ne peux pas t'imaginer ce que sent l'être humain lorsqu'il
vit dans un pays libre", a écrit Antonio Pérez Fernández
à son épouse et à ses deux filles qu'il a laissées à
Cuba. Il est l'un de ces jeunes émigrants.
Antonio, que ses voisins appellent avec affection Tony, est né à
Managua, un village situé aux alentours de la ville de La Havane. Il a
commencé à avoir des problèmes depuis le jour où il
a décidé de dire ce qu'il pense et s'est joint à un des
nombreux groupes qui s'opposent au gouvernement de Fidel Castro.
Tony a deux métiers qui à Cuba sont bien rémunérés
: mécanicien et tôlier d'automobiles. Pour cette raison, ni lui ni
sa famille n'avaient les problèmes économiques dont souffrent la
plupart de la population. Mais il s'est fatigué de vivre dans ce qu'ici
on appelle la double moralité, il en a eu assez de mettre ses idées
sous silence.
Avec son entrée dans l'opposition a commencé la persécution
de la police politique. Tony est seulement un exemple des milliers et milliers
de jeunes qui se sont échappés de ce pays.
Mais... l'histoire était différente quelque temps auparavant.
J'ai lu une lettre datée de Madrid, Espagne, dont le destinataire est
un espagnol qui habite encore dans la ville de La Havane. La ligne suivante m'a
attiré l'attention : "Je me vais à Cuba pour fuir la
dictature de Franco".
Maintenant l'affaire est à l'envers.
L'un des châtiments les plus sévères pour les Cubains
aux temps de la colonie fut l'exil, mais depuis le premier janvier 1959 les
habitants de l'île s'auto exilent. On ne sait pas combien, on dit que des
milliers et même des milliers de milliers, ont perdu la vie en essayant
d'arriver à d'autres pays.
Pour leur part, les porte-parole du gouvernement de Castro s'obstinent à
présenter le problème pour qu'il semble que ceux qui abandonnent
Cuba le font pour des raisons économiques, éblouis par les
vitrines du capitalisme. Malgré cela, ce qui attire l'attention c'est que
dans l'île on ne reçoit aucune information sur ce qu'il y a ou n'y
a pas dans les sociétés capitalistes, puisque les médias,
sont tous contrôlés par le gouvernement.
En plus, si à Cuba tout est politique, puisque pour faire des études
supérieures il faut être révolutionnaire, pour trouver un
emploi il faut faire partie des organisations politiques et selon les médias
- les rues aussi appartiennent aux partisans de la révolution, alors,
pourquoi l'émigration est-elle pour des raisons économiques?
De nouveau la nation cubaine est en deuil. Maintenant ce sont trente
compatriotes qui ont disparu en mer. Ils ont fui de Cuba pour vivre en liberté.
Pour cette même raison nos jeunes vont en Ukraine mais restent en Espagne,
ils naviguent dans de fragiles embarcations improvisées, s'attachent aux
trains d'atterrissage des avions, se marient avec des étrangers qui ont
le double de leur age, font n'importe quoi pour laisser derrière le système
oppressif qui a déjà presque 43 ans.
Traduction: Genevieve Tejera
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