CUBANET

7 novembre, 2001



On parle espagnol à Cuba?


Lucas Garve, CPI / CubaNet

LA HAVANE, novembre – Il arrive souvent que de nombreuses personnes ne comprennent pas la réponse apportée par leurs interlocuteurs. Elles ne captent pas le message écrit sur le papier ou n’importe quel autre support.

La qualité de la compréhension orale et de lecture, l’expression orale et d’autres aspects de communication en espagnol s’affaiblit. Ceci peut causer que dans les années qui viennent non seulement de nombreuses oeuvres classiques de la langue de Cervantès soient pratiquement incompréhensibles ou demandent d’être lues avec l’aide du dictionnaire, mais aussi les journaux.

Dans une émission de Radio Extérieure d’Espagne j’ai entendu une spécialiste, Barbara Pastor, qui a raconté, pendant l’interview, l’anecdote rapportée par un professeur de musique sur les réponses de ses élèves du baccalauréat à la question : qu’est-ce qu’un orchestre symphonique ? Parmi les réponses, la plus grande partie des futurs bacheliers ont affirmé que c’était "des tas de musiciens qui exécutaient de la musique classique".

Certainement, peut-être l’exemple est extrême mais il est illustratif. Dans la Perle des Antilles le traitement parlé de l’Espagnol n’a pas non plus un meilleur sort.

Très récemment une dame répondait à la question d’un chauffeur de taxi où elle voulait aller qu’elle "allait direct vers le centre de La Havane...". Lorsque le chauffeur lui expliqua que sa direction était vers le Vedado (une zone à l’Ouest du centre de La Havane), la direction contraire, elle essaya d’ouvrir la portière de l’auto et de monter. Le chauffeur dut lui expliquer de nouveau qu’il n’allait pas dans cette direction. Alors la dame comprit.

Les moyens de communication ne contribuent pas assez à changer cette tendance. La langue s’en ressent avec les paroles de chansons popularisées par les médias. Dans celles-ci on privilégie le vocabulaire marginal dans l’expression orale comme une forme d’art. Le danger est que de nombreuses expressions marginales passent à l’usage familier. La baisse de la qualité dans l’usage familier du langage contribue à l’appauvrissement de l’instrument essentiel de communication, qui est la langue espagnole que nous utilisons.

La proportion atteinte par un tel phénomène est déjà la cause de l’existence d’un niveau parlé avec des caractéristiques très différentes du niveau de l’Espagnol imprimé utilisé par les moyens de communication cubains.

Mais la répétition, le martelage des mêmes thèmes politiques ajoute son poids à l’incapacité de compréhension orale que l’on peut apprécier chez de nombreux individus. En fait, avec une telle activité ils circonscrivent certainement le vocabulaire des usagers à un champ limité de thèmes.

Les conséquences estimées se constatent facilement en entendant le discours et les déclarations de jeunes et d’adultes quand ils sont interviewés dans des émissions d’information variées. En général ils répètent les mêmes mots employés par l’interviewer pour poser la question. La réponse à la question constitue un écho de la question posée.

Une dame de ma connaissance affirmait avec acharnement pendant une conversation qu’en octobre de cette année on ne pourrait plus utiliser les dollars dans les marchés cubains où on paie en devises. Ils seraient substitués par des pesos convertibles. Elle affirmait avoir entendu cette annonce à la radio, alors que réellement la nouvelle traitait du ramassage de la monnaie fractionnaire des Etats-Unis en circulation. Elle avait mal compris la nouvelle, et avait partiellement interprété le message.

Habituellement les taxis privés ont une pancarte avec leur destination sur le pare-brise. Malgré cela, les personnes qui les arrêtent demandent au chauffeur l’information sur leur destination, bien que ce soit annoncé à la vue de tous. Quand le chauffeur indique qu’elles doivent lire la destination sur la pancarte, on lui répond souvent : "Bien, vous pourriez aller autre part". C’est-à-dire, on ne fait pas confiance à l’information écrite et on pense que l’orale est plus digne de confiance.

Il arrive que les informations écrites soient si éloignées de la réalité que leur validité n’est plus un signe de véracité pour ceux qui les reçoivent, ce qui mène à la dévalorisation de la signification du langage parce que ce que tu entends ou lis n’est pas la réalité dans de nombreux cas.

A cause de ces réalités on a annoncé que prochainement aura lieu à La Havane un séminaire sur la langue espagnole à Cuba et dans le reste des pays hispanophones. Il faut être attentif aux résultats de cet évènement.

Traduction: Genevieve Tejera

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