CUBANET

30 mai 2001



L’écologie sous le contrôle de l’Etat

Lázaro Raúl González, CPI

HERRADURA, mai – Le fait que La Havane ait été choisie comme l’un des sièges de la célébration de la Journée Mondiale de l’Ecologie pourrait laisser supposer qu’une telle décision récompense un système écologiste modèle. Au contraire, Cuba est bien loin de constituer un exemple à imiter en ce qui concerne l’usage et la protection de l’environnement.

Les fleuves du pays - Guamá, Almendares, tous – reçoivent de grandes quantités de polluants provenant toujours d’entités d’état. Les très rares et anciennes industries du pays, toutes propriété du gouvernement, continuent à considérer les fleuves comme des égouts naturels.

De la même situation souffrent des baies de l’Ile. Leur niveau de contamination est proportionnel à leur activité économique. Celle de La Havane est la plus polluée du pays, puisque ses eaux reçoivent des déversements nocifs de toute la zone métropolitaine de la capitale.

La détérioration même et la saleté des villes et villages cubains s’intègre assez mal à l’idée d’un environnement sain et naturel. Des montagnes d’ordures qui pourrissent dans les coins, des décharges intra-muros, des fosses et des canalisations d’égouts éventrées pendant des semaines, sont une image assez commune, et sans espoir d’amélioration.

A Herradura, province de Pinar del Río, avec ses rues de terre dépouillées par les pluies de mai, on a autant de soin pour l’environnement que pourrait signifier la tonte de l’herbe qui croit où il devrait avoir des jardins. Dans une enquête réalisée par cette journaliste, avec un choix entre SUFFISANT, NORMAL et TRES PEU, 45 parmi 55 habitants de Herradura (80%) ont considéré que le gouvernement dépense très peu pour la protection de l’environnement de la localité.

D’autre part, dans les 42 dernières années pendant lesquelles Cuba a été dirigée par le même régime communiste, il faut se rappeler que les zones boisées du pays ont augmenté d’à peine 7%. Des sources officielles ont reconnu un taux de reforestation trop lent, lié à des niveaux insuffisants de survie des plantations, produit d’une diversité maigre et un choix incorrect des terrains et des espèces d’arbres plantés. De cette façon, pendant les 10 dernières années la fréquence des incendies a signifié la perte d’un minimum de 65.400 hectares de bois.

Mais ce n’est pas la dernière difficulté. Le peu de soin et le peu d’argent que dépense le gouvernement pour l’environnement est ce qui nuit le plus à la protection et à l’existence même de nos vallées, rivières, montagnes et villes, de notre terre. La nature à Cuba, la carte entière de l’Ile, est la propriété de l’état, ainsi que son exploitation, protection et... vigilance ! Trop de pommes de terre pour un sac déchiré.

Il est bien temps que cesse le monopole d’état sur la protection de l’environnement, il est bien temps que le gouvernement, au lieu de les réprimer comme il a fait jusqu’aujourd’hui, permette et même favorise le fonctionnement d’organisations indépendantes pour la défense de l’environnement naturel.

La dégradation alarmante des sols est une bonne preuve de comment les institutions officielles sont incapables d’arrêter les négligences et la frénésie des entités du gouvernement, propriétaires majoritaires du pays : 76.8% des terres cubaines ont perdu leur productivité, 40% des sols montrent des degrés préocupants d’erosion, et 14% de la surface agrícole nationale souffre de salinité.

A Cuba on ne peut pas non plus être en même temps juge et partie. Si le gouvernement ne cède pas son monopole exclusif et vain sur la protection de l’environnement, en permettant par exemple que des groupes écologistes de Pinar del Rio puissent empêcher qu’on continue à violer la virginité du Cap de San Antonio en lui extrayant du bois pour la récolte du tabac, si l’on ne légalise pas que n’importe quel Cubain puisse authentiquement défendre son archipel, alors, peu à peu et de manière irréversible Cuba va s’achever.

Traduction: Genevieve Tejera

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