CUBANET

14 mars 2001



Guerriers cubains du cyberespace


Héctor Maseda, Groupe Decoro

LA HAVANE, mars - A Cuba le service public d'Internet est virtuel pour le Cubain moyen. Pour cette raison on ne peut pas parler du niveau de censure de quelque chose qui n'existe pas.

Malgré cela, pour sa prétendue insertion dans le monde moderne, l'Etat ne peut laisser de coté l'usage de ce précieux réseau international d'information. Mais le faire implique courir des risques.

De là ses tentatives de maintenir un contrôle absolu sur cette facilité technologique, des efforts dont se moquent quotidiennement ce que l'on appelle les cybernautes non autorisés qui depuis leurs foyers utilisent cette fenêtre ouverte sur le monde de l'informatique.

Pour entrer à l'Internet il faut avoir un ordinateur personnel (PC) (avec ou sans imprimante), un modulateur démodulateur (un Modem), qui est employé pour unir le PC avec le numéro de téléphone privé et une connexion officielle à un serveur, qui est aussi d'Etat (à Cuba), ainsi que le mot de passe pour cette connexion.

Une autre manière de pénétrer le réseau est celle employée par les usagers illégaux qui, possédant les moyens techniques cités ci-dessus, appellent depuis leur téléphone celui du serveur. Ce dernier lui demandera le mot de passe que son PC devra lui envoyer. Si toute l'opération réalisée est correcte, après quelques secondes le nouveau bénéficiaire sera dans le réseau et pourra utiliser cette connexion sans payer un seul centime.

Cette connexion peut se faire depuis n'importe quel ordinateur ou lieu géographique.

A partir de ce moment, le serveur l'identifiera comme un usager autorisé.

Les spécialistes interrogés ont manifesté n'être pas d'accord pour que cette façon de faire, considérée clandestine à Cuba, soit un acte punissable. Ils affirment se considérer avec le droit à recevoir la même information que les citoyens d'autres latitudes de la planète, puisque cela leur ouvre les portes du monde de l'information impartiale et sans censure.

«La vérité c'est que la plus grande difficulté pour entrer à l'Internet - affirme un cybernetico- mathématicien - est d'obtenir le mot de passe et le numéro de téléphone du serveur. Présentement ceci s'obtient grâce à la corruption qui existe dans le pays et les liens de famille et d'amitié avec les fonctionnaires qui les possèdent ».

Un ingénieur spécialisé en programmation ajoute : « Jusqu'à present aucun cybernaute illégal n'a été poursuivi par les tribunaux cubains. Le Code Pénal en vigueur ne considère pas comme un acte de délit l'usage de ces possibilités technologiques. On a vu le cas de personnes qui ont été surprises faisant cela par les autorités de police. La peine imposée a consisté en amendes. Dans de rares occasions on a confisqué aux infracteurs le PC et ses accessoires, mais cela est arrivé dans les cas où leurs propriétaires n'ont pas pu justifier la provenance de l'équipement.

Dans le pays il existe aussi un marché noir très limité et sélectif de ces moyens techniques. Pour arriver à cela il faut connaître un cybernaute clandestin qui lui donne une garantie face aux vendeurs d'interfaces, pièces ou parties de PC et même d'équipement complet sans marque ni modèle, ainsi que pour établir un contact, parmi des mesures rigoureuses et extrêmes pour partager, avec ceux qui louent ou vendent le droit au mot codé et le numéro de téléphone d'un serveur officiel et, de cette façon, avoir le privilège de se convertir en usager illégal de l'Internet.

Un autre spécialiste, programmeur avec 15 ans d'expérience, clarifie : « Officiellement il y a cinq serveurs d'état sur le territoire national :

1. L'Académie des Sciences de Cuba et les centres de recherche qui en dépendent. Par son intermédiaire sont connectés les ministères de l'Intérieur, des Forces Armées, du Sucre et de l'Industrie de Base.

2. Les Conseils d'Etat et de Ministres, et par son intersection le Comité Central du Parti Communiste de Cuba, ses départements et groupes spéciaux de travail.

3. Le Ministère de la Santé Publique et les organismes qui y sont associés.

4. Les universités du pays et les pôles scientifiques qui ont établi des contrats de travail avec elles.

5. Le Ministère des Communications et ses télécentres ; l'Industrie Touristique et l'électronique.

Il est possible qu'il y ait d'autres nouveaux serveurs. Cette information est possèdée avec une certitude absolue par le propre gouvernement cubain.

Chaque serveur a le droit d'établir des dizaines de connections autorisées qui permettent de profiter de ce service à pratiquement des centaines et peut-être des milliers d'entités gouvernementales. Il y a des fonctionnaires chargés de s'occuper des serveurs et d'empêcher que s'introduisent dans leur système des usagers indésirables. Leur travail est supporté par des programmes qui surveillent constamment les réseaux de leur serveur et ceux-ci leur indiquent le nombre de clients qui utilisent leurs connections à un moment donné.

Si ce nombre est plus grand que celui autorisé ils son sûrs que dans leur réseau il y a des cybernautes illégaux. Alors, ils procèdent au changement du mot de passe et en informent les abonnés officiels. De cette façon, on élimine momentanément les clandestins. Mais pas pour longtemps, puisque ceux-ci obtiendront aussi le mot du nouveau code et.. Le ciel se répète indéfiniment.

Il y a d'autres usagers, non gouvernementaux autorisés dans le pays. Ce sont : les chancelleries du corps diplomatique, des organismes internationaux et non gouvernementaux, des groupements religieux et fraternels, des agences de presse et des entreprises mixtes ; toutes avec des fonctionnaires étrangers établis sur le territoire national. Il n'est pas possible d'exclure que quelques-uns d'entre eux aussi offrent des facilités aux cybernautes clandestins pour se connecter avec l'Internet. Nous rappelons que dans ces entités sont employés du personnel cubain, avec les même nécessités matérielles que le reste de la population.

D'autre part, l'Etat cubain peut bloquer quelques sites Web s'il connaît à l'avance la clef binaire qui leur correspond. de cette manière, il est possible d'empêcher que n'importe quel usager national, légal ou clandestin, entre dans ces sites. C'est ce qui arrive avec la page de CubaNet et celle de Radio et TV Marti.

Lorsque ceci arrive le PC se comporte comme s'il recevait un virus introduit par quelque programme (software). Quelques fois il est possible de tromper ce blocage si on réalise des sauts multiples d'une page Web à une autre jusqu'à ce que le système bloquant ne reconnaisse pas l'origine du chercheur ni le pays d'où il vient.

« Il y a des programmes qui facilitent ou perfectionnent l'exploitation de ce service - explique un autre des spécialistes consultés - comme, par exemple, le Réal Player qui permet voir des vidéos et écouter des stations de radio ; le Web Master et le Chercheur Meta, qui aident l'usager à trouver les pages Web. Surtout le second, qui a une zone recherchant les nouvelles pages créées, ce qui est très utile si nous essayons d'approfondir un thème spécifique. Le courrier électronique ou e-mail est une modalité qui est comprise dans le service Internet offert et qui n'implique pas de frais supplémentaires. Il existe des dizaines de possibilités qui le permettent.

Actuellement quelques 35 mille personnes, parmi les dirigeants et les fonctionnaires du gouvernement cubain, sont autorisées par le régime de Fidel Castro à avoir accès à l'Internet face à une population de 11,18 millions d'habitants. Dans le premier chiffre on inclut le personnel étranger résidant dans l'Ile.

Jusqu'à présent on a crée deux centres ou cafés cybernétiques pour faire croire que ce service est offert aux citoyens sans exception. L'un se trouve dans le Capitole National et l'autre dans le Palais du Segundo Cabo, tous les deux dans la ville de La Havane.

Dans le premier, le temps d'utilisation de la machine coûte à l'usager 5 dollars par heure, soit 44,17 pour cent du salaire moyen mensuel (249 pesos), condition qui convertit le service en quelque chose d'inabordable pour 95 pour cent de la population cubaine.

Le second est seulement accessible pour les écrivains qui sont complètement engagés avec le gouvernement.

De cette façon le régime cubain ne veut pas perdre le monopole informatif qu'il possède et dirige dans le pays. De là ses énormes dépenses et efforts pour essayer de bloquer tout message contraire à son discours politique. Le perdre signifierait un revers au travail idéologique de quatre décades.

Une fois convaincus de cette réalité nous nous sentons comme un taureau entrain d'être castré pour être converti en bœuf toute sa vie. Heureusement les idées qui surgissent ainsi sont incohérentes depuis leur naissance.

Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


Cette information a été transmise par téléphone, puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à Internet aux citoyens cubains.
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