CUBANET

25 juin, 2001



Le gouvernement veut me faire monter sur un radeau


Manuel Vázquez Portal, Grupo Decoro

LA HAVANE, juin – Depuis le 24 octobre 2000 ma famille et moi nous sommes en possession de visas pour émigrer aux Etats-Unis. Nous avons fait toutes les démarches que le gouvernement nous impose. Mais le gouvernement se refuse à m’accorder le permis de sortie. Il ne lui a pas été suffisant de me faire monter sur un chameau et me faire manger des immondices, mais maintenant il veut me faire monter sur un radeau et que les requins me mangent.

Huit mois d’attente et d’incertitude ont passé depuis que le Département des Réfugiés de la Section d’Intérêts d’Amérique du Nord à La Havane a approuvé mon entrée sur le territoire des Etats-Unis. Les autorités cubaines, en faisant étalage de son absolutisme rampant, n’ont pas permis ma sortie du pays. Dans son jeu politique contre la Loi d’Ajustement Cubain ils veulent me faire désespérer et que je commette l’erreur de me risquer et de risquer ma famille sur une embarcation rustique, qui est le seul moyen à la portée d’un peuple privé de toute liberté de mouvements.

Selon la logique gouvernementale, si je suis un persécuté politique, je dois m’enfuir furtivement, clandestinement. Mais, selon cette même logique, si je ne suis pas un persécuté politique, pourquoi m’a-t-on refusé pendant huit mois la permission de sortir ? S’ils veulent démontrer à l’opinion publique qu’à Cuba on ne persécute personne, ils le font mal. N’est-ce pas une sorte de persécution d’empêcher, avec des méthodes répressives, le départ de n’importe quel citoyen ?

Si je faisais la folie d’embarquer mon épouse et mon fils, qui a à peine sept ans, sur un radeau, et si j’avais la chance d’arriver en vie, je donnerais raison aux autorités cubaines qui affirment que le gouvernement des Etats-Unis viole les accords migratoires et que la Loi d’Ajustement Cubain stimule et encourage les sorties illégales. Je ne leur donnerai pas ce plaisir. Les violeurs ce sont eux. En ce moment des dizaines de cubains, avec des sophismes et des subterfuges de la part des autorités de l’immigration sous les ordres de la police politique, sont retenus dans le pays contre leur volonté tout en possédant des visas de différents pays.

Dans une tentative évidente de diviser la famille, les autorités migratoires cubaines accordent le permis de sortie au reste de la famille tandis qu’elles refusent celui du réfugié principal. Il est évident qu’elles ne cherchent pas autre chose que d’accuser les Etats-Unis de l’impossibilité de voyager dont souffre alors toute la famille. C’est plus qu’évident, c’est enfantin.

La demande de sortie définitive du pays implique la présentation d’un document qui confirme que le demandeur a donné sa démission à son centre de travail, ce qui fait que pendant la longue attente ce demandeur ne compte pas d’une solvabilité nécessaire et souffre de pénuries économiques.

Mais il ne s’agit pas d’éclaircir tous les bobards atroces sur lesquels se base le gouvernement cubain pour punir, se venger de ceux qui ont osé s’opposer à lui mais de démasquer sa campagne grossière et démagogique qui déclare que lui n’entrave pas le flux migratoire légal et ordonné entre Cuba et les Etats-Unis. Ils ne cessent d’affirmer que Cuba ne retient personne, malgré cela on peut compter par dizaines les otages de Castro dont nous faisons partie et devons souffrir d’un tel comportement arbitraire. Je donnerai les noms de quelques personnes que j’ai pu obtenir.

Florentino Ledesma Pérez, treize mois d’attente. Oswaldo de Céspedes Feliú, 10 mois d’attente. Ohalys Víctore, plus d’un an d’attente. Gustavo Caldero, un an d’attente. Carlos Alberto Domínguez, un an d’attente. Marcos Lázaro Torres, un an d’attente. Celui qui écrit, huit mois d’attente.

La liste est beaucoup, beaucoup plus longue. Selon des informations non confirmées elle atteint le nombre de 170, en comptant seulement ceux qui sont retenus avec des visas américains.

Traduction: Genevieve Tejera

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