CUBANET

4 juin, 2001



L'eau n'arrivera pas


José Antonio Fornaris, Cuba-Verité

LA HAVANE, mai – Très près du Parc Central, dans un point important de la vieille ville, se trouve la statue de Francisco de Albear et Lara, créateur de l'aqueduc de La Havane inauguré en 1893. L'œuvre artistique – c'est bien ! – est en train d'être retapée. Malgré cela, la vieille ville, avec son centre historique déclaré Patrimoine de l'Humanité, manque d'approvisionnement régulier d'eau et beaucoup de ses habitants souffrent du manque de ce liquide.

L'approvisionnement en eau potable à la Vieille Havane et dans d'autres municipalités de la capitale cubaine varie, depuis quelques dizaines d'années, entre mauvais et très mauvais. Des zones étendues de ce qui fut la partie intra-muros de la ville reçoivent de l'eau actuellement à plusieurs jours d'intervalle.

Pour cette raison, il est usuel de voir les habitants du lieu transportant de l'eau dans des récipients qu'ils mettent sur les brouettes. Les uns pour se fournir eux-mêmes, et d'autres pour vendre le liquide. Un bidon de cinq gallons, par exemple, coûte entre deux et cinq pesos ce qui dépend de si l'acheteur habite en bas ou en haut.

Au coin des rues Lamparilla et Villegas – lorsqu'il y a de l'eau, parce qu'on ne la met pas non plus dans toutes les municipalités à la fois – de nombreux voisins portant tout genre de récipients forment une longue queue, très longue. La queue part d'un tuyau bouché qui auparavant amenait de l'eau à un logement maintenant démoli et c'est comme une source divine. Comme le tuyau est au ras du sol les gens ont ouvert un trou pour pouvoir remplir les seaux, les cuvettes et tout ce qui sert à récolter de l'eau.

Le manque de ravitaillement a essayé d'être résolu en partie avec des camions "tonneau", soit des citernes, mais le cycle de livraison a un retard de trois jours.

Le chauffeur d'un de ces "tonneaux" a dit que vendredi dernier il a fait dix-huit voyages, mais il a affirmé : "J'ai des petites citernes, et je peux seulement en remplir deux, parce que l'essence qu'on nous assigne n'est pas suffisante".

L'homme se réfère au tragique de la situation: "Les gens croient que c'est le "galicien" (ils parlent du gérent de l'aqueduc) qui a rendu l'affaire mauvaise, mais ce n'est pas ainsi, ce sont les "petits chefs" (les fonctionnaires) à qui il a donné des voitures et des motocyclettes qui pour faire bonne impression au gérent ne fournissent pas l'essence nécessaire".

Une contradiction est visible à ce sujet. Dans divers points de la ville on peut voir de grandes pancartes dans lesquelles on exhorte les gens à ne pas gaspiller l'eau, malgré cela dans la municipalité Diez de Octubre – pour en citer seulement une – il y a plus de 600 fuites d'eau dans des lieux publics. Il y a des rues de cette zone où l'eau court en grandes quantités. On sait qu'il y a des fuites qui n'ont pas été réparées depuis des années.

Le problème de l'eau potable dans la ville de La Havane s'aggrave à cause de la détérioration et du peu de capacité du système des égouts. L'eau se contamine dans différents points à cause des nombreuses ruptures dans le réseau des tuyaux.

Le système des égouts de la capitale a été construit entre 1908 et 1915 pour une population de 600 mille personnes. Aujourd'hui la ville abrite plus de deux millions 200 mille individus.

Le gouvernement de Cuba – le plus vieux de son histoire : 42 ans au pouvoir – n'a ni cherché ni trouvé de solution réelle et définitive à ce problème. Il a eu d'autres priorités, comme les soulèvements d'Amérique Latine, les guerres sur le continent africain, le développement d'un terrible appareil policier et d'un système raffiné de propagande politique.

Lorsque s'est terminé la construction de l'Aqueduc d'Albear (qui a substitué celui appelé Ferdinand VII, qui n'a pas donné les résultats espérés à cause de pannes techniques) il fournissait quotidiennement 200 gallons d'eau par tête aux 200 mille havanais d'alors. La structure du réseau d'approvisionnement est la même que dans ces temps là avec la différence que l'eau est maintenant extraite de la nappe phréatique – le fleuve Almendares actuel est nauséabond - et la population a été multipliée par onze.

La régularisation de l'approvisionnement en eau pour les habitants de la capitale ne s'entrevoit nulle part. Les résidents de La Havane, et plus particulièrement ceux de sa vieille zone, même si là se trouve le centre historique de la ville, continueront à avoir soif, les robinets ne donneront rien, absolument rien. Bien qu'il pleuve beaucoup, l'eau n'arrivera pas.

Traduction: Genevieve Tejera

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