CUBANET

4 juin, 2001



La vie quotidienne : Chauffeur de taxi


Lucas Garve, CPI

LA HAVANe, mai – Une jeune personne fit un signe au chauffeur pour arrêter le taxi. Le conducteur approcha l'auto du trottoir. "Au Vedado?" "Oui". Elle ouvrit la portière avant et monta.

Arrivée à la rue L et 25, elle paya les dix pesos au chauffeur et descendit sans permettre que celui-ci se gare près du trottoir. Elle descendit en pleine rue sous le feu rouge. Interdit par les règlements de la circulation et du transport de passagers.

"Il faut qu'elle soit folle", indiqua le conducteur de la voiture sans plus intervenir. Je n'ai pas fait de commentaire. J'ai remarqué que le chauffeur était tendu. "Lutter contre les gens n'est pas facile – dit-il – chaque jour qui passe les gens sortent de plus en plus fous à la rue. Être au volant aujourd'hui est difficile, mais que vais-je faire, j'ai besoin de gagner ma vie. Je suis ingénieur chimique, j'ai une profession, mais avec cela je ne fais rien".

J'essaie de l'aider à revaloriser son image : "Mais vous êtes indépendant. C'est votre commerce. Vous n'êtes pas obligé de travailler pour l'État. Adieu les réunions inutiles et ennuyeuses. Vous travaillez pour offrir un service avec votre voiture et ce que vous gagnez est pour vous, évidemment, après les impôts et autres paiements" – ai-je souligné.

L'opinion sur le reste n'a pas tardé : "Tout est difficile dans la ville de La Havane, en plus de l'hebdomadaire, le paiement mensuel et l'impôt annuel, les réparations de cette vieille voiture, tu dois compter sur des amendes pour n'importe quoi, les vérifications que te font les inspecteurs dans la rue, et les pluies d'amendes que te mettent les "petits chevaux" (nom donné à Cuba aux policiers du Transit qui montent à motocyclette)".

Le chauffeur continue : "Hier ils m'ont arrêté trois fois le matin, deux inspecteurs et un 'petit cheval'. Ensuite je suis rentré chez moi, j'avais la poisse. Le mois dernier, l'antérieur et l'autre... pareil. Ils sont constamment sur nous, la pression est énorme. Maintenant vient le changement de plaque : cherches les papiers, présente-les, perds le temps. Tu ne gagnes rien, mais tu dois payer le permis d'autorisation pareillement. Si je ne sors par avec la voiture à la rue je ne gagne pas d'argent. Qui apportera la nourriture à mes enfants ? Dix pesos par jour pour acheter un litre de lait. L'un a huit ans, l'autre dix. Le goûter pour l'école, et tout coûte de l'argent".

Malgré cette situation, l'année dernière il y a eu une augmentation de 33 pour cent des transporteurs privés, selon des statistiques de la CEPAL. Dans les artères principales de la ville de La Havane la plus grand partie des autos ont un timbre rond sur le coté droit du pare-brise. Le timbre d'autorisation de transport de passagers. Aujourd'hui même pour circuler rapidement dans la capitale il est obligatoire d'arrêter un taxi privé.

Les taxis d'état qui se font payer en monnaie nationale sont impossibles à attraper. Si un chauffeur arrête la voiture parce qu'on lui a fait un signe d'arrêter il faudra lui offrir une somme supérieure à vingt pesos pour qu'il considère s'il va emmener le demandeur à sa destination. Même ainsi, il n'est pas fréquent d'en trouver un de libre. Les taxis d'état ont leur clientèle propre formée par leur famille, leurs voisins, leurs amis.

Mais les autorités cubaines sous-estiment l'activité des transporteurs privés. Elles ne les favorisent pas, au contraire, chaque mesure mise en marche sert pour leur lier les mains et les pieds.

En plus, ils ne sont pas organisés. On ne leur permet pas. Pas même dans une organisation sous les auspices de l'État. Il ne convient pas qu'ils s'unissent, ils pourraient faire des demandes. Parce que sûrement qu'ils en ont. Oui, il n'est pas facile d'être chauffeur de taxi.

Déjà la voiture arrivait au coin de L et 21. Là je devrais descendre. La fin du voyage. Ensuite, aller à pied jusqu'à ma destination. Le chauffeur tournerait vers 21 pour reprendre la direction du sud de la capitale. Il y avait plusieurs personnes au coin. Ils faisaient des signes pour que la voiture s'arrête. En peu de minutes se remplirait le taxi, pour retourner au point où il m'avait ramassé.

Traduction: Genevieve Tejera

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