CUBANET

30 juillet, 2001



Un Khomeyni à Cuba


Manuel David Orrio, CPI

LA HAVANE, juillet – Il est l’heure de se demander ce qui est en train de se mijoter entre Cuba et l’Iran après la visite à ce pays de Fidel Castro et la présence actuelle dans l’île du petit-fils du célèbre Ayatollah Khomeyni, qui est mentionné par le journal officiel Granma comme étant le résultat des excellents liens d’amitié, du respect et de la coopération qui existe entre les peuples et les gouvernements" des deux nations.

Charles de Gaulle avait l’habitude de dire que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts, ce qui fait qu’on doit se demander ce qu’ont en commun Cuba et l’Iran, en plus du synchronisme de leurs gouvernements avec la moitié de la planète en ce qui concerne les droits de l’homme, et de l’achat de plus ou moins de pétrole. Les deux états sont deux mondes à part sur l’égalité des sexes, sans pour cela que ni l’un ni l’autre ne constituent des exemples de promotion de cette égalité, si on les compare avec une bonne partie de leurs semblables de la planète.

On pourrait penser qu’un chemin de collaboration prétend s’ouvrir dans les sphères de l’éducation et de la santé, mais des statistiques des Nations Unies indiquent que les volontés politiques de Cuba et de l’Iran vont par des chemins opposés dans la promotion de ces droits. Si la dépense publique du premier à ce sujet, comme pourcentage du produit brut interne, a tendance à augmenter, celui de l’Iran descend. Si Cuba a rabaissé ses dépenses militaires à 37 pour cent de celles de 1985, l’Iran les a augmenté à 177 pour cent par rapport à la même année... et il n’est pas en guerre.

Un point digne d’analyse est celui des politiques de l’environnement. Si Cuba a commencé un processus de "tendance vers le vert", l’ancienne Perse émet du dioxyde de carbone tant qu’elle peut, bien qu’elle ne soit pas classifiée comme parmi les pires parmi les pays de développement humain moyen. Et comme une partie de l’écologie est en relation avec les capacités nationales en matière de sûreté alimentaire et de nutrition, il faut noter que l’Iran dépasse Cuba de façon spectaculaire, en arrivant à une amélioration substantielle entre 1970 et 1997, tandis que l’île est tombée dans l’abîme. Selon les statistiques, l’Index de Production d’Aliments de Cuba a été réduit à 61 pour cent de celui de 1991, tandis que l’Iran l’a augmenté à 160 pour cent de celui atteint cette année-là. En réalité, 47 pour cent des femmes enceintes cubaines de 1991 souffrait d’anémie, contre seulement 17 pour cent des femmes iraniennes enceintes. De cela il ne faut pas culpabiliser ce que l’on appelle la période spéciale.

L’Iran, malgré son caractère d’état théocratique, est pluripartiste, à Cuba, c’est le contraire. Le premier paraît moins fermé que le second à l’accès des citoyens aux courants d’information, en disposant de plus du triple de lignes de téléphone par mille habitants, et l’Iran a beaucoup plus d’ordinateurs personnels que Cuba, avec en plus une curiosité: les Iraniens pratiquent beaucoup plus le tourisme que les Cubains, ce qui paraît avoir comme origine quelque chose où l’ile a des avantages, puisque la distribution de la richesse de ce qui etait autrefois la "Perle des Antilles" est infiniment moins injuste qu’en Iran, mis à part les restrictions légales. Y a-t-il en Iran quelque chose de semblable à la "carte blanche" créole?

Sans aucun doute, les deux pays pourraient apprendre l’un de l’autre, même s’ils maintiennent leurs intolérances "confessionnelles" connues. L’Iran pourrait suivre la volonté politique cubaine, en ce qui concerne l’éducation et la santé, et il conviendrait que Cuba étudie avec attention l’agriculture iranienne, ce journaliste pense que celle-ci est beaucoup plus proche du marché que l’île, pour penser seulement à deux exemples. Les deux gouvernements auront-ils la capacité de s’occuper de sujets qui bénéficient leurs peuples, au lieu de "philosopher" sur un certain discours anti-américain, déjà trop connu ?

Pendant ce temps, les femmes de Cuba, et d’Iran, discriminées.

Traduction: Genevieve Tejera

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