CUBANET

18 juillet, 2001



Le marché noir n’est pas tout puissant


Ramón Díaz-Marzo

LA HAVANE, juillet – Dans la Cuba actuelle, pour ceux qui n’ont pas de dollars, Presque tout s’obtient au moyen de l’économie souterraine. Il y a également de nombreuses personnes qui veulent écrire dans la Cuba actuelle, puisque c’est la seule activité qui échappe au marché noir. Les mots se manipulent mais n’auront pas de classe s’il leur manque la liberté qui, grâce à Dieu, ne s’obtient pas au marché noir.

En essence, les Cubains ont des valeurs étiques qui leur font rejeter instinctivement le mécanisme illégal dont ils dépendent pour pouvoir survivre. Comme à Cuba presque toute activité sociale a son quota de délits, il y a des gens qui ont besoin d’une activité qui les nettoie à l’intérieur et écrire pourrait être la vraie solution, parce que les gens ont besoin d’être libres, et écrire est un acte de liberté.

La collectivisation démesurée de la société cubaine étouffe l’individu, qui a besoin de son propre espace sacré pour se réaliser devant lui-même. La vie d’un homme ou d’une femme ne peut être une guerre constante. Uniquement dans une guerre de vérité l’annulation de la personnalité est logique (bien qu’aucune guerre, lorsque l’on va à la source du problème, n’ait de logique).

Ecrire est l’un des peu d’actes de liberté véritable qui restent depuis que l’économie nationale a été étatisée, ce qui est la même chose que la politisation de la société. Cela a signifié et signifie que ceux qui se refusent à renoncer à l’espace sacré de leur conscience restent automatiquement exclus des bons emplois. Quelques-uns choisissent la double morale et d’autres, avec plus de scrupules, préfèrent la marginalité et paient le prix d’être libres à l’intérieur de la non-liberté.

Probablement je me suis consacré à écrire parce que le mécanisme totalitaire ne m’a pas laissé d’autre option. Et c’est mon opinion qu’entre le suicide et l’écriture, écrire est mieux.

Il est possible (et j’ai des informations) que de nombreux cubains comprennent –dans un niveau subconscient- qu’écrire est une manière saine d’échapper au "paradis" qu’on nous a imposé. De telle sorte que si la littérature cubaine actuelle fertilise son enfance nous le devons à la révolution de 1959, qui nous a fourni le matériel des expériences. Ainsi, bien que ce la paraisse une ironie, personnellement je remercie ce gouvernement totalitaire du fait qu’actuellement je puisse écrire ce que j’écris.

Mais à Cuba, finalement, tout est converti en délit. Je ne suis pas capable maintenant d’expliquer un sujet aussi profond, mais il aura son sens profond.

Pour le moment, des gens qui m’ont communiqué leur désir d’écrire n’auront pas de problème. Au début, la police politique simplement leur ouvrait un dossier. Ils pourront écrire, d’abord, toutes les ordures inévitables avec lesquelles on apprend. Le problème viendra ensuite, lorsque ces ordures seront nettoyées avec le temps et seront converties en quelque chose d’intéressant.

On ne peut pas conseiller aux gens de ne pas écrire. Ce serait violer le droit qu’a tout être humain de se manifester. Et dans le cas cubain ce serait une cruauté de dire aux médecins, aux bibliothécaires, aux physiciens et diplômés universitaires qu’ils n’écrivent pas.

Mon expérience personnelle me dit que les gens écrivent parce quelque chose leur manque ou leur manquera toujours. Lorsque j’entends un diplômé universitaire exprimer son désir d’écrire, immédiatement je pense que cette personne sait à l’avance qu’elle ne pourra se réaliser dans sa profession. Et c’est dommage que des disciplines aussi importantes que les sciences et d’autres spécialités ne fassent pas que les gens se réalisent.

Si les Cubains massivement décident que le métier d’écrivain est la meilleure chose pour s’échapper du "paradis" qu’on nous a imposé cela pourrait déchaîner une urgence nationale. Alors personne ne voudrait travailler dans une boulangerie, ni dans une fonderie d’acier ni dans des activités agricoles (qu’actuellement les enfants cubains font de manière digne d’éloges comme un sujet d’école primaire et secondaire) ni dans le service public de ramassage des ordures, parmi d’autres.

Tous nous entrerions dans le sentier des grands écrivains, mais en mourant de faim dans une société où personne ne travaille pour manque de stimulants matériels et pour l’inertie de n’être propriétaire de rien. Sur le marché noir la seule chose qu’on n’obtient pas, a n’importe quel prix, c’est la graine de la réalisation personnelle, qui pousse seulement lorsque la terre est libre.

Traduction: Genevieve Tejera

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