CUBANET

18 juillet, 2001



Sucre de Cuba: avec quelle canne?


Manuel David Orrio, CPI

LA HAVANE, juillet – L’une des blagues au sujet du désastre qu’a signifié la récolte de sucre de 1970 – celle des inaccessibles dix millions – montrait un petit vieux aux facultés viriles déjà en retraite, qui en voyant passer une créole aux courbes remarquables s’exclamait: Sucre !

"Et pour dix millions !", a répondu la femme toute fière.

"Avec quelle canne, ma petite, avec quelle canne ?", a souligné le vieux.

Trente ans après le reflet d’une décadence on pourrait sortir la blague de l’oubli. Seulement que maintenant, au lieu de parler des dix millions de l’époque, on le ferait au sujet du plan non respecté de la récolte 2000-2001, qui des 3,7 millions proposés n’a pu en arriver qu’à 3 millions 532 mille tonnes, selon un rapport du journal Granma qui a semblé répondre à un article de ce journaliste, où on a rappelé à la presse officielle de l’île son devoir informatif devant le peuple cubain. Un hasard, un hasard ? Personne ne le sait, et peu importe.

Selon différentes sources, les autorités cubaines accusent le climat du manquement au plan sucrier. Ceci est partiellement vrai : le temps perdu à cause des pluies a atteint 22 pour cent du total. Un autre 16,33 pour cent se base sur des causes agro-industrielles comme le manque de canne, des déficiences dans le système de coupe, hausse et transport et pauvre exercice industriel. De telles données paraissent confirmer l’opinion officielle, bien que d’autres analystes insistent en ce que le climat n’a été rien d’autre que le masque derrière lequel se cachent de plus grandes carences que celles montrées dans ce 16,33 pour cent de temps perdu pour des motifs agricoles et industriels.

Imaginez-vous que la récolte récemment terminée ait compté avec un climat plus favorable et demandez-vous alors si dans de telles conditions on aurait atteint le plan de production de sucre. La réponse est non. Premièrement, parce que la crise présente dans l’agriculture de la canne en est arrivée à un tel point que même pas avec des avantages climatiques on en serait arrivé à respecter le plan.

Si selon les données officielles on a obtenu dans cette récolte un rendement industriel sucrier de 11 pour cent (proportion de sucre par canne moulue), et sont restés dans les champs quelques 794 mille tonnes de matière à traiter, il en faut déduire que celles-ci auraient apporté seulement quelques 90 mille tonnes de sucre, qui auraient compensé le non-respect du plan, qui monte à 168 mille, mais ne l’aurait pas éliminé. Jamais, en aucun moment, il y a eu assez de canne pour y arriver.

Une telle réalité indique que dans la projection de la récolte on a commis de sérieuses erreurs de planification, ou que les bases informatives sur lesquelles on élabore le plan demandent un audit urgent. Le moment principal dans la confection de la stratégie est celui de la déclaration des estimations agricoles, à travers lesquelles on détermine la disponibilité de matière première. Des calculs en plus, des calculs en moins, c’est un fait que dans ceux-ci on a rapporté un montant supérieur de plus de 700 mille tonnes à ce qui existait réellement, si l’on suit les rapports de la presse officielle. Pour cela, il faut en déduire que la récolte de sucre 2000-2001 est mal née et a mal fini. Tel est le fait qui conduit à une interrogation : comment fut-il possible qu’au niveau de tout un pays ont ait commis des erreurs semblables d’estimation, évidemment beaucoup plus grandes que ce qui est tolérable ? L’expert Ramón Castro en est arrivé à affirmer qu’à Cuba on ne sait déjà plus faire de bonnes estimations agricoles. Ce qui est arrivé, en plus de lui donner raison, est une évidence de jusqu’où on estime dans la Cuba de Fidel Castro une perte de la culture productive de la canne à sucre, selon ce journaliste l’un des maux de fond du sucre de l’île, avec une crise dans les formes de la propriété agricole, plus évidente chaque jour.

Quel dommage que le ministre du sucre Rosales del Toro soit un homme, parce qu’il ne reste même pas la consolation d’admirer les hanches généreuses d’une femme créole, pour pouvoir lui lancer, la bouche pleine d’eau et les facultés à leur place : "Avec quelle canne, avec quelle canne ?"

Traduction: Genevieve Tejera

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