CUBANET

25 janvier 2001



Des jeunes Cubains qui à la recherche de la liberté et de la vie. ont trouvé la mort

Témoignage d'une mère cubaine dont le fils est mort dans le train d'atterrissage d'un Boeing 777 allant à Londres

LA HAVANE, le 24 janvier (Amarilis Cortina Rey, Cuba-Vérité) – Lucia Garcia Carbajal est la mère d'un jeune qui est mort de la même façon que deux élèves de l'école militaire Camilo Cienfuegos. Le gouvernement de Cuba leur a récemment dédié une grande manifestation politique. Le fils de Lucia s'appelait Félix Garcia Garcia. Quand il est mort il avait 28 ans. Sa fin est arrivée dans le train d'atterrissage du Boeing 777 qui parcourre la distance entre Londres et La Havane.

Lucia Garcia Carbajal, avec cette douleur intérieure qui se reflète dans les mères qui survivent à leurs enfants, a accepté de répondre à quelques questions.

« A quoi se doit le fait que des jeunes cubains, pratiquement des enfants, comme ceux récemment décédés, se décident à partir du pays en faisant face à la mort dans le train d'atterrissage d'un avion ou à bord d'un radeau ? », lui avons-nous demandé.

« Je suis sure que cela se doit au désespoir, à la frustration, au désespoir de la jeunesse cubaine. A tout cela se doit le désir imminent d'émigrer à tout prix, par quelque voie que ce soit, de m'importe quelle manière et sans méditer. Aussi au manque d'information si grand en relation avec des faits comme ceux-ci », a-t-elle expliqué.

«Voudriez-vous dire quelque chose aux parents, qui comme vous, ont souffert le malheur de perdre un enfant en essayant de partir du pays ? » avons-nous demandé.

« Avant tout, je suis avec eux dans leur douleur, qui est la mienne aussi », a-t-elle dit. « Il y a un an et demie que j'ai perdu mon fils, dans ces mêmes circonstances, et je me solidarise avec eux, avec les parents, avec les grands-parents, avec toute la famille de ces jeunes, parque qu'ils ont perdu la vie en pleine splendeur, lorsqu'ils auraient pu faire beaucoup de choses ».

« Croyez-vous, Lucia, que le cas de votre fils avait eu la divulgation de celui des élèves de Camilo on aurait pu éviter la mort de ceux-ci ? »

« Oui' », a-t-elle affirmé, « Je crois que si à ce moment là (cela a eu lieu il y a 17 mois) ont avait divulgué, au moins dans une nouvelle brève dans le journal Granma, ces enfants peut-être ne seraient pas morts. Si un spécialiste en aéronautique avait parlé dans une des Tables Rondes de ce qui était arrivé à mon fils Félix, ces enfants peut-être ne seraient pas morts ».

Le gouvernement de Cuba a commencé une très grande campagne politique en relation avec la mort des jeunes étudiants de l'école militaire Camilo Cienfuegos. Ils ont même fait des Tables Rondes, l'une après l'autre.

Mais de Félix on ne parle pas. Le cas du fils de Lucia est comme s'il n'avait jamais existé. La presse officielle cubaine jamais n'a rien écrit à ce sujet. L'histoire est que Félix s'opposait au système politique imposé à Cuba par le Parti Communiste. Il était harcelé, il lui fallait abandonner le pays, chercher la liberté, et dans cette tentative il a perdu la vie. Une histoire avec des aspects semblables à ceux des élèves de Camilo : liberté, Boeing 777 à Londres, train d'atterrissage comme siège, la mort …

« Mon fils, Félix Julian Garcia Garcia, était un jeune complètement opposé au système », a-t-elle raconté. « Il avait été menacé pendant un acte de rejet, pour n'être pas d'accord avec le gouvernement. Il est mort exactement dans le même avion de la British Airways, un samedi 22 août 1999. Il y a déjà 17 mois. Son corps a été trouvé pendant au train d'atterrissage, congelé… (la voix de Lucie se coupe) la pression des autorités, le harcèlement envers nous, n'a pas permis que nous puissions donner à ce moment-là la diffusion du fait de sa mort. »

Pendant un moment la femme se tait et il semble qu'elle est enfuie de l'endroit, transportée par ses propres souvenirs. Je pense que peut-être là elle voit son fils Félix, lui prend la main, le caresse… La voix de Lucia reprend son ton accusateur.

«Au premier anniversaire de la mort de mon fils, des agents de la Sûreté de l'Etat sont venus chez moi trois jours avant la date. Je pensais lui apporter des fleurs au cimetière. Devant les menaces qu'ils m'ont faites, ils mont dit qu'ils ne permettraient pas que l'on donne un ton politique à la mort de Félix ».

Malgré cela, maintenant Lucia est déconcertée par le déploiement politique que l'on a donné au cas des élèves de Camilo.

« Tout cela m'a étonné, je vois l'importance politique du cas de ces enfants. De Félix on n'a rien dit, seulement le savent quelques personnes de la municipalité Boyeros (où réside Lucia), ceux qui ont travaillé avec lui.

« Mon fils travaillait, jusqu'au jour où il est parti vers la mort, dans le centre textile El Vaquerito, à Santiago de las Vegas. Quatre mois avant de mourir il a eu un problème de hernie de discale qui a commencé dans son poste de travail. Là, il n'avait pas les moyens de se protéger, il sentait déjà de fortes douleurs dans les genoux, il était avec arrêt de travail par certificat médical en attente qu'un spécialiste en orthopédie puisse s'en occuper ».

Félix a été en prison lorsqu'il avait 19 ans. Il n'avait commis aucun délit, seulement il avait essayé de partir du pays sans avoir la permission du gouvernement. Sans cette autorisation la sortie est illégale. Malgré cala la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme dit autre chose.

« Pour cela il a purgé deux condamnations » se souvient Lucia. « Mon fils était un opposant, il n'acceptait pas le communisme. Pour cela on ne parle pas de lui ni dans la presse ni dans les Tables Rondes. Tous ceux qui l'ont connu savent qu'il ne buvait pas de boissons alcooliques, qu'il était catholique, travailleur. Malgré cela ceux du Parti Communiste le menaçaient, même dans son emploi. Ils lui disaient qu'il pouvait être mêlé en n'importe quel moment dans un jugement pour propagande ennemie. Ces menaces on la lui faisait parce que Félix était une personne très franche, qui disait ouvertement ce qu'il pensait et il s'opposait à tant de choses mal faites que nous voyons aujourd'hui dans notre pays. ».

Un peu avant de monter dans l'appareil de la British Airways la situation était devenue très dangereuse pour Félix Garcia Garcia.

« Cette décision désespérée de sa part, entrer à l'aéroport et monter au train d'atterrissage de l'avion, a été une décision motivée par le harcèlement dont il était l'objet ».

Lucia réside dans un quartier marginal situé dans les alentours de la localité havanaise de Santiago de las Vegas. Je la remercie pour m'avoir donné cette entrevue. Je sais que se souvenir ravive sa douleur. Et j'espère que d'une manière ou d'une autre ce texte arrive aux jeunes cubains pour qu'il ne leur arrive pas la même chose qu'aux élèves de Camilo Alberto et Maikel et qu'au fils de Lucia. Des jeunes Cubains qui en cherchant la liberté et la vie… ont trouvé la mort.


Traduction: Genevieve Tejera

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