Plus que faim
Milagros Beatón, APLO
SANTIAGO DE CUBA, février On dit que dans l'hôpital «
Anbrosio Grillo » la cause principale de douleur et du désespoir
c'est la faim.
A cet hôpital, situé à environ 16 kilomètres de
la ville de Santiago de Cuba, j'y suis allée en personne pour vérifier
la véracité des rumeurs.
J'ai trouvé, par exemple, de nombreux malades dégoûtés.
La plus grand partie d'entre eux ne se plaignaient pas de leurs douleurs, mais
de la faim. Tous désirent ardemment qu'on leur permette de sortir.
Une patiente hospitalisée pour giardiasis, une maladie parasitaire très
commune dans notre population, se plaint d'une « faim terrible ».
La femme ne cesse de se plaindre : « En ce moment je me sens comme si
j'avais l'estomac à l'envers. Je vais m'évanouir d'un moment à
l'autre. ».
Je lui offre opportunément un bonbon parce qu'elle m'explique qu'elle
souffre d'hypoglycémie, ce qui veut dire que le niveau du sucre dans son
sang baisse. Pendant qu'elle va vers son lit, je lui entends dire plusieurs fois
: «Je vais mourir si je continue à être hospitalisée
dans cet endroit ».
J'apprends que ces jours-ci on offre aux patients du thé ou du lait
au petit-déjeuner ou au goûter. Malgré cela, les patients me
disent que le thé est presque de l'eau bouillie avec un peu de sucre, et
le lait manque de goût et est presque transparent.
Au sujet du déjeuner et du dîner ils me disent que les rations
qu'ils servent sont insuffisantes et ont mauvais goût. « La soupe n'a
ni vermicelle ni viande, seulement quelques tout petits morceaux de légumes
», dit une voix derrière moi.
Les malades qui reçoivent un traitement contre les parasites ont de
fortes douleurs d'estomac et vomissent fréquemment, à cause du régime
déficient qu'on leur offre.
Pendant que je contemplais cette scène, là-bas dans la
capitale du pays, des porte-parole du gouvernement s'efforcent de culpabiliser
les Etats-Unis des problèmes qui nous affectent. Malgré cela, les
malades hospitalisés dans l'Ambrosio Grillo souffrent de faim, et les légumes
secs, les poulets, les légumes verts et autre produits qui
solutionneraient leur problème ne s'importent pas du pays du nord, mais
ils peuvent être produits dans cette Ile des Caraïbes.
Traduction: Genevieve Tejera
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Cette information a été transmise par téléphone,
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