CUBANET

8 décembre, 2001



Papillon à la Cubaine


Ramón Díaz-Marzo

LA HAVANE, décembre (www.cubanet.org) –Le soir où finalement Ruperto Antonalgo a disparu derrière la porte étroite de l'avion pour Miami il lui est venu l'idée étrange que lorsque l'appareil allait s'interposer entre les étoiles, commencerait la vraie tromperie de sa vie.

Il avait supporté des humiliations. Il avait fait des concessions. Il avait détaché de son cœur les affections vraies et fausses qui l'avaient accompagné tout le long de sa vie. Et maintenant, assis commodément sur un siège de l'avion, il commença à se sentir étrangement escroqué ; et ce qui est pire, abandonné à son sort.

De l'autre côté de l'Etroit de Floride il savait que des membres de sa famille et des amis l'attendaient. Mais le caractère de ces personnes avait-il changé avec les années ? Les Etats-Unis d'Amérique seraient-ils un autre piège duquel il n'y aurait plus d'autre endroit pour échapper ?

L'hôtesse, par le système interne de communications, a dit quelque chose qu'il n'a pas entendu. Dans peu de secondes toute sa vie de Cubain, sous la botte d'un gouvernement totalitaire, serait un souvenir.

Toute la force nerveuse qu'il avait employée pendant les dernières années pour son face à face avec EMIGRATION et les trucs que la Sûreté de l'Etat lui avaient mis devant lui pour le faire souffrir, maintenant se détendaient ; et au lieu de se sentir heureux, comme un animal sauvage auquel on ouvre la cage, a expérimenté une sensation d'abandon. Et des questions qu'il jugea traîtresses arrivaient à son esprit. Pourquoi me laissent-ils partir? Pourquoi pendant les derniers mois les démarches d'émigrations n'ont pas présenté de difficultés ? Peut-être avais-je cessé d'être quelqu'un d'important, ou s'agit-il d'un nouveau piège du G-2 ?

Quand l'avion sillonnait les cieux de Cuba il a regardé par le hublot et a vu les lumières de la Baie de La Havane et il s'est souvenu de ses aventures amoureuses sur le mur du Malecón. Ensuite la nuit est arrivée. Et par le micro interne ils ont dit :

'Messieurs les passagers, ceci est le vol... dont la destination est...'

Lorsqu'on a pu détacher la ceinture de sûreté et qu'il a vu que rien n'arrivait, pour la première fois de sa vie (maintenant incertaine parce que personne ne le surveillait) il s'est senti l'homme le plus sûr du monde. Et quand il est arrivé à Miami et est descendu de l'avion et sa famille et ses amis l'ont harcelé de questions sur Cuba, à l'intérieur de lui, quelque chose qu'il avait incubé depuis des années jusqu'à se changer en monstre, s'est écroulé rapidement comme si la Sûreté de l'Etat cubaine avait été un songe ; un songe qui, à son arrivée à Miami, est à peine arrivé à la catégorie de souvenir.

Traduction: Genevieve Tejera

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