CUBANET

4 décembre, 2001



Un adolescent qui a essayé d’abandonner le pays explique ses raisons


GUANTANAMO, le 25 novembre (Luis Torres Cardosa, Lux InfoPress) - Alexander Lovaina Jiménez, 31 ans, habitant Martí # 365, entre 5 et 6 Nord et Alberto Maitines Martínez, 16 ans, habitant calle 3 Nord, angle 5 Ouest, se trouvent isolés sous investigation pour le délit présumé de sortie illégale du territoire national. Les deux jeunes sont arrêtés depuis le mardi 20 au département d’opérations de la Sûreté de l’Etat.

Alexander, qui a été renvoyé de la base navale de Guantánamo, a été constamment harcelé par la police politique, motif pour lequel il a décidé de s’en aller de nouveau.

Alberto Maitines, avant de partir dans ce voyage risqué, a laissé une lettre de laquelle nous extrayons quelques fragments :

"Papa, je t’écris cette lettre pour que, s’il m’arrive quelque chose, c’est sous ma responsabilité, je ne veux pas que tu me reproches ma décision de demander asile à la base navale de Guantánamo et je le fais pour les motifs suivants :

"je suis l’un de tant de jeunes cubains frustrés, lorsque j’ai choisi d’étudier la peinture le gouvernement communiste me l’a refusé, tu sais que depuis que je suis petit c’est ma vocation,

"pour l’acte de répudiation qu’ils m’on fait à l’école lors des évènements du petit naufragé Elian Gonzalez, pour avoir un petit drapeau des Etats-Unis peints sur ma bicyclette,

"je m’en vais pour tous les coups qu’ils t’ont donné en prison,

"pour la séquestration et les coups du 8 et du 16 juin, et je ne sais pas comment me venger de cela,

"pour les problèmes de l’école du 1er septembre, où ils m’ont expulsé pour dire que les prisonniers eux sont maltraités et encore plus si ce sont des prisonniers politiques,

"pour les actes cruels qui se commettent à Cuba ordonnés par le dictateur Castro".

Et Alberto continue à dire dans sa lettre :

"Depuis que j’ai commencé la primaire ils m’ont enseigné que Fidel Castro est un Dieu, ils m’ont appris à haïr les Américains et à adorer l’image de Lénine, à aimer les Russes et, après quelque temps, que même eux n’étaient pas aussi bons; c’est ce qu’on nous enseigne en classe, je ne comprends pas ces communistes. Père, seulement je te demande que tu aides ma mère, aides-la comme tu peux, aies confiance en moi, souviens-toi que depuis que j’étais petit j’étais à tes côtés. Si je ne réussis pas je ne regretterai pas ma décision, je veux que cela soit clair qu’il est préférable de mourir que de vivre dans un pays où l’on viole tous les droits des personnes.

"Je t’embrasse et un salut à tes compagnons de lutte".

Parce que cette nouvelle est émouvante nous publions une interview avec Monsieur Alberto Maitines père du jeune Albertico, qui aussi fait office à Guantánamo de président du Club de prisonniers et ex prisonniers politiques.

LTC- Monsieur Alberto, nous savons que vous et votre famille passent pour un moment difficile et pour cela nous sommes reconnaissants que vous nous accordiez cette interview, qui en plus d’être diffusée en direct dans notre programme de Radio Revista Lux sera rendue publique dans les prochains jours par nos représentants à l’extérieur.

Pourriez vous expliquer pourquoi ils n’ont pas permis à Albertico d’étudier la peinture ?

Alberto- Ici, si tu ne suis pas les programmes du communisme tu ne peux pas étudier, et cela arrive à de nombreux jeunes cubains, qui se frustrent et ils les mettent à étudier ce qui convient au système.

LTC- Qu’est-il arrivé à Albertico à l’école lors des évènements du petit naufragé Elián González?

Alberto- Il avait l’habitude d’y aller avec sa bicyclette, sur laquelle était dessiné le drapeau des Etats-Unis, et là ils l’ont appelé, lui ont fait un acte de rejet et lui ont dit qu’il ne pouvait pas avoir ce dessin et a été vu par le directeur de l’école qui a ordonné qu’on lui donne des coups. Le garçon par chance a pu éviter cela et courir et s’échapper. C’est l’une des méthodes qu’utilise le gouvernement contre la jeunesse qui ne soutient pas le régime.

LTC- Albertico parle dans la lettre des coups en prison, pouvez vous nous parler brièvement de cela ?

Alberto- Moi j’ai été prisonnier politique depuis l’année 1994, j’ai perdu un doigt dans l’une de ces séries de coups qu’ils m’ont donné, en plus j’ai été frappé au siège de la Sûreté de l’Etat et en prison et il parle de cette situation parce qu’il a été élevé au milieu de cette tragédie, et enfant il me rendait visite en prison avec sa mère.

LTC- Qu’est-il arrivé le 8 et le 19 juin en particulier ?

Alberto- Le 8 juin l’opposition de Guantánamo a été mettre une offrande au frère José Luis Naranjo, qui est le nom que porte le Club, et là nous avons été interceptés par les agents de la Sûreté de l’Etat. J’ai été brutalement frappé, ils ont brisé les fleurs que j’allais offrir et m’ont fait monter dans une auto, ils m’ont sorti hors de la ville et m’ont laissé en me jetant à des dizaines de kilomètres de la ville. Ensuite, le 16 j’ai dénoncé cela face à l’opinion publique internationale, ils m’ont séquestré et m’ont rendu chez moi le 17, ce fut un scandale dans le quartier.

LTC- Vous ont-ils permis de voir votre fils, vous ont-ils permis de lui apporter de la nourriture dans la cellule ?

Alberto- Albertico a seulement 16 ans et ils ne m’ont pas laissé communiquer avec lui et ils m’ont interdit d’aller au siège de la Sûreté, où il est arrêté et, évidemment, ils ne m’ont pas permis de lui apporter de la nourriture. La situation est très tendue, là ils ne lui donnent pas de nourriture et quelque fois ils ne lui donnent même pas d’eau, et je suis sûr qu’ils le torturent psychologiquement, pour cette raison je demande à l’opinion publique internationale qu’elle réclame au gouvernement cubain un traitement correct pour mon fils.

LTC- A votre opinion, pourquoi de nombreuses personnes, et fondamentalement les jeunes, essaient d’émigrer aux Etats-Unis et à d’autres pays?

Alberto- Tout le monde sait bien que la situation politique, économique et sociale que l’on vit à Cuba est réellement insupportable ; à cela on peu ajouter le manque de libertés et les autres choses desquelles nous avons parlé pendant cette interview.

Traduction: Genevieve Tejera

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