CUBANET

24 avril 2001



Le vote de Genève : défaite du castrisme

Reinaldo Cosano Alén

LA HAVANE, avril – Le gouvernement de Fidel Castro qualifie de "victoire morale de Cuba à Genève" ce qui est une défaite totale.

Dans un article du journal Granma, organe officiel du Comité Central du Parti Communiste de Cuba, du 19 avril, peu d’heures après avoir pris connaissance du vote de la Commission des Droits de l’Homme de Genève, avec la signature d’Arsenio Rodríguez et avec tous les indices d’être la ligne éditoriale du journal et du gouvernement, parmi d’autres caractéristiques, ont lit: "L’empire (les États-Unis d’Amérique) s’est vu obligé à utiliser toutes ses mauvaises ruses pour pouvoir arriver avec des pressions, chantages, promesses et même le ridicule, à ce qu’un petit groupe de pays sous-développé se joignent à ses anciennes métropoles, en ne pouvant pas résister aux menaces dont ils étaient l’objet de la part des fonctionnaires américains".

Que veut dire Granma? Que veut Granma que l’on croit?

Que quelques pays émergents, comme de nouveaux David face à Goliath lui-même –peut-être plus ancien: anciennes métropoles- s’ils ont pu résister on ne sait quelles menaces, pendant que d’autres n’ont pas pu y résister.

Cela semble une rhétorique ingénue, simpliste, bien qu’elle ne le soit pas.

Il arrive que Cuba, son gouvernement, n’est déjà plus le "pôle magnétique" -si l’a été une fois- qui s’est érigé lui-même comme le porte drapeau des pays sous-développés ou du Tiers Monde.

Il arrive aussi que les pays qui on voté à faveur de la résolution condamnatoire des violations des droits de l’homme à Cuba, ceux qu’elle qualifie de "laquais des États-Unis" –soient des nations développées ou en développement- ont été bien informés par leurs chancelleries et par tous les témoignages qui furent présentés à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, de la situation réelle et inéquivoque du non-respect flagrant, continuel et superlatif des droits inhérents de tout être humain à Cuba.

Le vote genevois offre le message clair que la communauté internationale ne permet pas qu’on la trompe et que les temps ont changé.

Mais, en dépit du message transparent des Nations Unies, le castrisme se renferme dans sa propre coquille fossile, reprend le langage archaïque insurgent des années 60 et 70 du siècle dernier récent et non seulement insulte ceux qui ne son pas d’accord avec lui en les appelant "laquais des États-Unis" –étant des gouvernements sortis des urnes électorales- mais, de plus, au lieu de se proposer de corriger les "erreurs" et de respecter les droits des citoyens, il se fait menaçant, comme indique le quasi-éditorial de Granma: "Cuba n’accepte, et n’acceptera jamais, aucune condamnation pour la violation supposée des droits de l’homme, avec la décision même de défendre toujours notre indépendance et souveraineté sur n’importe quel terrain".

Qui ne pense pas pareil à monsieur Castro se convertit en son ennemi mortel, à ce sujet il faut se souvenir des mots aigus et si véridiques de ce digne officier de prison qui empêcha l’assassinat de Castro, immédiatement après sa capture à la suite de l’assaut de la caserne Moncada, à Santiago de Cuba, qui s’unit aux révolutionnaires de Castro et qui après le triomphe insurrectionnel de 1959 dut faire onze ans de prison politique comme ennemi mortel de Castro. Évidemment je me réfère à l’opposant Jésus Yánez Pelletier, lutteur remarquable pour les droits de l’homme à Cuba, décédé l’année dernière. Yánez Pelletier, dans une interview de Christopher Kean, de Freedom House, en 1991, a dit :

"La majorité des présidents des pays latins ont peur de Fidel (Castro). Ils en ont peur -et j’utiliserai une phrase très prudente ici- parce qu’il met le feu aux foudres partout. Il met quatre guérilleros, un foyer de guérilleros, il leur cause des problèmes, alors tous en ont peur. Pour cette raison, lorsqu’il y a une réunion internationale, tous viennent lui rendre hommage, tous l’embrassent, personne ne se met fermement devant lui et le rejette, comme on doit faire à un dictateur. Et lui utilise cela".

Des mots véridiques, comme il est aussi vrai que ce n’est plus exactement ainsi, comme a été démontré par les interpellations qu’on lui a faites dans les IX et X Sommets Ibéro-américains –et particulièrement dans le dernier- et aussi pendant la réunion de la 105e Conférence de l’Union Interparlementaire, qui a eu lieu du 1er au 7 avril de cette année à La Havane; et maintenant, précisément, à Genève: un coup de fusil qui donne de grandes espérances au peuple cubain, avec aussi une grande préoccupation, particulièrement pour l’opposition pacifique qui lui fait face ouvertement, parce que "ils lui mettent le feu aux poudres" et encore plus après le revers genevois.

De toutes façons, le régime d’intransigeance cubain ne pourra ignorer que la communauté internationale, ni aucun peuple –et pour trop de raisons, le cubain- ne tolérera aucun fondamentalisme aveugle dans les nouvelles époques de démocratie dans lesquelles nous vivons, qu’ils s’appellent taliban, ETA, maoïsme ou castrisme. Ils n’admettront pas non plus un foulard sur les yeux qui rendent imperceptibles les violations des droits de l’homme à Cuba.

Traduction: Genevieve Tejera

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