CUBANET

20 avril 2001



En allant en sens inverse

Luis Viño Zimerman, UPECI

LA HAVANE, avril – Dès l’aube du 16 avril avait commencé la mobilisation pour la manifestation et la marche politiques qui avaient lieu à cinq heures de l’après-midi ce jour là aux rues 12 et 23, dans le Vedado havanais.

Exactement à 11.30 du matin on a suspendu le service de transport public dans toute la ville. Tous les bus urbains ont été envoyés vers les points de concentration des gens pour les transporter vers les rues 12 et 23. Ils ont seulement laissé fonctionner les métro bus, soit les "chameaux" (camions de charge adaptés au transport des passagers).

A midi ils ont paralysé tous les centres de travail pour que les ouvriers aillent au rendez-vous politique. Malgré cela, des milliers d'entre eux au lieu d’aller vers le lieu de concentration, situé autour du bâtiment de ce qui était autrefois la droguerie Sarrá, se sont dirigés vers les stations de taxis et de bicy-taxis particuliers pour s’en aller chez eux. Ceux qui pouvaient sont rentrés à pied dans leurs foyers.

Par les haut-parleurs les porte-parole gouvernementaux commémoraient les combats de Playa Girón et criaient : "A Cuba il y a le socialisme et la révolution encore pour 40, 60, 80 ans et plus !"

Mais, aux arrêts de taxis et de bicy-taxis il s’agissait d’une autre histoire.

- Je te paie 40 pesos jusqu’au Cerro ! –disaient les uns.

- Moi je te paie 60, mon pote... je vais à Marianao! –s’exclamaient d’autres.

- Et même 80 pesos je te les donne tout de suite si tu m’emmènes à Boyeros! –osait dire l’un ou l’autre.

Tous voulaient s’en aller. C’était une foule impatiente de s’en aller vers d’autres municipalités de la capitale, vers leur lieu de résidence, et fuir la manifestation politique.

L’un de ceux qui à cet endroit se battait pour avoir un moyen de transport, Pedro Miguel Pereira Almaguer, 48 ans et résident de La Lisa, indiqua: "Girón c’est de la merde en comparaison avec cette bataille pour arriver à l’endroit où l’on habite".

Julio Nazareno Ordóñez, 59 ans et habitant Santiago de las Vegas, ajouta : "Sur le champ de bataille de Girón si tu tirais bien tu sauvais ta peau, mais dans ce champ de taxis et bicy-taxis le plus offrant est celui qui sauve son retour chez lui".

Victoriano Pimentel Arredondo, 56 ans et domicilié à El Cotorro, déclara : "au moment de Girón à Cuba il y avait beaucoup de balles pour se défendre, mais maintenant les pesos sont bien foutus, avec le salaire d’un jour on n’arrive même pas à payer un bicy-taxi".

Ceci est l’autre côté de la manifestation commémorative du 40e anniversaire de Playa Girón. C’est celui que les étrangers ne voient pas, et les journalistes accrédités dans l’Ile non plus.

Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


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