Un ex membre du MININT accuse le gouvernement de lui fournir des drogues
SANTIAGO DE CUBA, le 15 mai (Luis Alberto Rivera, APLO)- Les prisonniers politiques « Pedro Luis Boitel » a fait parvenir à l'APLO depuis la prison Kilo 8, située dans la province de Camaguey, la note écrite par un prisonnier commun qui accuse de sa situation
actuelle le gouvernement de Fidel Castro Ruz.
« Je m'appelle Jorge Luis Claro Matos, alias Sandy, et je suis né le 16 avril 1966 dans la municipalité de Boyeros, ville de La Havane », lit-on au début du document, qui continue : « Mes parents sont militaires comme mes frères, j'ai grandi dans cette
ambiance et évidemment je suis aussi devenu militaire ».
Ensuite, Claro Matos, aujourd'hui prisonnier, révèle : « J'ai appartenu à la Brigade Spéciale Nationale (du Ministère de l'intérieur) dont tous les membres sont spécialistes en arts martiaux et experts en armes à feu de tout calibre.
Notre arme reglementaire est un pistolet ZZT, trois chargeurs de 15 tirs chacun, en plus de tonna (baton), cordes de sauvetage de 20 mètres de long, poignard spécial et un silencieux pour le pistolet ».
Dans sa note le prisonnier dit qu'il ne se souvient pas de la quantité de fois où il a participé à des missions pour "assurer l'ordre public", mais il se souvient que lorsqu'ils allaient partir en "mission" on leur donnait des pastilles appelées
"desaxtedron" pour éviter le sommeil, qui rendaient la troupe furieuse et leur faisaient faire des folies. Ils mettaient la ville sous tension lorsqu'ils sortaient pour "patrouiller".
Jorge Luis Claro Matos continue à témoigner : "C'est pour l'excès de ces pastilles que je me trouve puni actuellement, pour la barbarie que j'ai commise sous les effets de ce médicament : j'ai assassiné mon épouse enceinte et un de mes camarades. Je
l'ai fait inconsciemment, au milieu d'une crise, d'une léthargie de laquelle je ne sortais jamais (pour prendre continuellement le desaxtedron)".
Et l'ex membre du Ministère de l'Intérieur (MININT) continue à se rappeler : "Ils – en se référant à ses supérieurs – m'ont ensuite fait rentrer à l'hôpital psychiatrique de Mazorra. Les médecins de Médecine
Légale Nationale se sont occupés de moi, et m'ont diagnostiqué "schizophrénique paranoïde, avecd épilepsie chronique, perte de la mémoire et agressivité. Ce n'est pas que je veuille justifier avec des mots le crime monstrueux que j'ai
commis, mais tout est arrivé ainsi. En un an et trois mois ils m'ont donné 38 électrochocs. Ils m'ont catalogué comme fou".
"Actuellement je me trouve dans la cellule 66 de la Première Phase du Régime Spécial – ajoute Claro Matos – et j'accuse Fidel Castro et son régime, parce que même dans la prison ils ont voulu m'utiliser, étant donné ma condition de
fou pour que je tue un Procureur qui connaît la corruption du gouvernement. Le Procureur s'appelle Frank Lima Gonzalez, il est de Aguada de Pasajeros, à Cienfuegos, et pour m'y être refusé ils m'ont fait chanter et le châtiment est double".
Le prisonnier ajoute : "Je leur ai dit que j'en avais assez de servir un gouvernement assassin et violateur des droits de l'homme, qui seulement se base sur le pouvoir. J'étais l'un d'entre eux et étais obligé à suivre leur doctrine pour être militaire.
Actuellement pour ma maladie je dois prendre 19 médicaments de psychiatrie. Je sais qu'ils sont en train de me tuer lentement".
"Ma seule consolation est la Bible que les prisonniers politiques m'ont donnée, ceux qui se trouvent enfermés près de moi dans ces cachots infects", conclut Jorge Luis Claro Matos dans sa note écrite, signée par lui, et qui comprend son numéro
de dossier de reclus : 1249277.
Les Prisonniers Politiques "Pedro Luis Boitel" de Kilo 8 demande aux organisations humanitaires de la terre qu'ils intercèdent pour ce prisonnier puisque "après avoir servi au régime (communiste), maintenant ils le tuent lentement", comme exprime dans sa
note cette organisation.
Traduction: Genevieve Tejera
[
NOUVELLES ]
CubaNet ne demande pas l'exclusivité à ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à condition de l'identifier comme en étant la source. |