Une île entre deux millénaires
Ricardo Gonzalez Alfonso
LA HAVANE, 13 décembre Le titre annonce un naufrage ? On
pourrait le penser, surtout si je me réfère à un pays qui
va à la dérive dans la mer des siècles, surtout si la
tourmente redouble, les discours et les promesses prennent l'eau et le coffre au
trésor est tombé et a coulé.
L'allégorie du bateau réalité pourrait être
considérée comme un semblable qui a passé la nuit sans
dormir si Martin Vivaldi n'avait pas cité un spécialiste qui a
affirmé : « Nous sommes tous originaux lorsque nous sommes nous mêmes
», et ce sont mes expériences, nos expériences.
Ceci démontre que pour beaucoup l'unique espérance est de se
lancer du bord dans un canot sauve-comme-on-perd-la-vie, tandis que pour
d'autres c'est attendre une vague immense et certaine, si bien qu'elle arrachera
le timonier.
Malgré cela, le critère de quelques-uns est différent.
Ce sont ceux qui n'abandonnent pas le navire et observent nous observons
la direction et l'intensité des rafales, pour oeuvrer dans la certitude
du triomphe.
Nous avons des illusions ? Winston Churchill disait : « Un optimiste
voit une opportunité dans chaque calamité, tandis qu'un pessimiste
voit une calamité dans toute possibilité ». Je suis d'accord
avec le raisonnement de l'homme d'état anglais, mais je préfère
la pensée de William George Ward, qui affirmait que : « le
pessimiste se plaint du vent ; l'optimiste, attend que cela change ; tandis que
le réaliste ajuste les voiles ».
C'est vrai qu'elles sont usées et les cordes glissantes, mais aussi
lorsque l'orage est intense la marine doit agir avec plus de ténacité
pour éviter le naufrage ; parce que, malgré le critère de
ce qui est officiel et qui nous pénètre dans la tempête, la
barque appartient à tous.
De cette manière chaque mousse, qu'il se trouve en proue ou en poupe,
dans les cales ou au plus haut du mat le plus haut, a un devoir, non de vie ou
de mort, mais de vie, c'est à dire de pleine croissance.
Dans le vent se trouve la victoire. Il faut seulement ajuster la voilure de
la république, et peut être surtout notre voile intérieur,
maintenant, oui, si le mât cède bien qu'il ne s'ébranle pas
et qu'une fois et une autre les secousses nous font rouler de tribord à bâbord.
Beaucoup, au moins pendant les tourmentes, nous nous souvenons d'une partie
de la prière de Saint François. C'est comme étendre de
l'huile sur l'eau : « Seigneur, fais de moi l'instrument de ta paix, que je
ne cherche pas tant être aimé qu'aimer, être compris comme
comprendre, être pardonné comme pardonner, parce que c'est en
donnant que l'on reçoit
»
Je suis d'accord avec le saint, mais je préfère compléter
sa prière avec la pensée de José Marti qui dit : « La
liberté est très chère, il est nécessaire de se résigner
à vivre sans elle ou de se décider à l'acheter au prix
qu'elle coute ».
Peut être ce sont les cordes qu'il faut alternativement tirer et relâcher
dans notre embarcation et dans nos âmes. L'option efficace et unique des réalistes.
Par cette prophétie, comme un prophète en chair et en os, si
nous agissons avec l'honnêteté des audaces de notre foi
personnelle et nationale on traversera l'horizon sous l'arc-en-ciel du
triomphe de la patrie, avec une barque et l'arche de la nouvelle et dernière
alliance avec la liberté.
Joyeux millénaire compagnons de chemin !
Traduction: Genevieve Tejera
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