POLITIQUE
La démocratie : plus urgente chaque jour
José Antonio Fornaris, Cuba-Verdad
LA HAVANE, avril (www.cubanet.org) - Quand jeudi dernier,
pendant sa conférence de presse pendant laquelle il
n'a répondu à aucune question, le ministre des
Affaires Etrangères Felipe Pérez Roque a prononcé
en soulignant le mot mercenaire, j'ai cru qu'il parlait des
Cubains qui à une époque furent envoyés
combattre en Algérie, au Congo, au Venezuela, en Bolivie,
Ethiopie, Angola et d'autres pays.
J'ai aussi pensé pour un instant qu'il censurait avec
caractère rétroactif l'article onze de la Constitution
de 1976 - ce fut ainsi jusqu'à la fin du communisme
en Europe - qui disait : "La Republique de Cuba fait
partie de la Comnunauté Socialiste Mondiale, ce qui
constitue l'une de las premisses fondamentales de son independance
et developpement dans tous les ordres".
Certainement, déclarer dans une Constitution que l'indépendance
d'une nation et son développement dans tous les ordres
dépendent d'autres pays, est affirmer que la nation
est entièrement au service d'autres états.
Mais non, le ministre se referait une fois de plus aux 75
dissidents, journalistes et bibliothécaires qui furent
condamnés pendant des procès politiques en avril
de l'année dernière, à des peines qui
oscillent entre 6 et 28 ans de prison.
Pérez Roque a dit, comme des choses terribles trouvées
chez ces personnes, dont seulement cinq avaient un emploi
avant d'être condamnés, et a demandé avec
quel salaire vivaient les autres 70 ; que seulement 25 étaient
diplômés universitaires, et que seulement deux
- et il a souligné en levant les doigts - "seulement
deux sont licenciés en journalisme".
A Cuba personne ne peut vivre avec son salaire, cela est
plus que démontré, parce que les salaires n'arrivent
même pas de loin à acquérir les articles
de première nécessité et, malgré
cela, les gens, d'une manière ou d'une autre, continuent
à vivre. Mais en plus, aussi d'une manière ou
d'une autre les Cubains sont nombreux qui vivent des envois
d'argent envoyés depuis les Etats-Unis.
Que seulement deux sont licenciés en journalisme ?
José Martí, Juan Gualberto Gómez, le
Père Félix Varela et tous ceux qui sont considérés
comme des classiques du journaliste cubain n'étaient
pas licenciés en journalisme. Et quelque chose de plus
: Pourquoi le ministre ne vérifie-t-il pas combien
de journalistes officiels sont licenciés en journalisme
et ne le fait pas savoir au pays ?
Que seulement un tiers de ces 75 sont diplômés
universitaires ? C'est un nombre très élevé.
Pérez Roque doit demander à ses supérieurs
combien de ceux qui ont été ses chefs étaient
diplômés universitaires quand ils sont arrivés
au pouvoir politique qu'ils ont toujours et veulent garder
pour toujours.
Mais à la marge de tout cela, si cinq avaient des
salaires et pouvaient démontrer que c'était
leur manière de vivre, pourquoi sont-ils prisonniers
? Pourquoi au moins ces cinq ne sont-ils pas mis en liberté
immédiatement, on leur donne des excuses et on les
indemnise pour avoir été injustement en prison
pendant un an ?
Si l'un des problèmes graves est qu'ils ne pouvaient
pas démontrer qu'ils avaient un salaire d'état,
pourquoi ne leur a-t-on pas offert un emploi selon leurs possibilités
et capacités ? Par exemple, Manuel Vázquez Portal
pourrait être un bon ministre des Affaires Etrangères.
Je suis complètement convaincu qu'il est plus capacité,
il a plus de doigté et est plus intelligent que Pérez
Roque. Et Raúl Rivero pourrait être un excellent
ministre de la Culture. De nombreux prisonniers "contre-révolutionnaires",
y compris d'autres d'avant les derniers 75, pourraient occuper
d'importantes charges publiques.
Mais, logiquement et paradoxalement, les communistes, qui
sont une infime minorité de la population, se croient
les seuls capables de tout. Et ce qu'il y a derrière
tout le problème cubain c'est que les gouvernants actuels
ont embrassé une idéologie étrange -
je ne sais pas ce cela peut être considéré
mercenariat - et ils l'ont imposé au peuple cubain.
Ils ont tout le pouvoir politique et veulent le maintenir
par la force. Dans la pratique ils se sont appropriés
de la République. Cela conduit au fait que nous pouvons
observer un haut fonctionnaire du gouvernement comme Pérez
Roque essayant de justifier une grande injustice. Et à
la fin, la conclusion est que la démocratie est de
plus en plus urgente à Cuba.
Traduction: Genevieve Tejera
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